Stratégie d’engagement auprès des communautés autochtones 2020-2021

Avant-propos du commandant divisionnaire

Au cours des cinq dernières années, j'ai eu l'honneur de diriger la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au Nouveau-Brunswick. Dans le cadre de mes engagements et de mes priorités, j'ai relevé la nécessité de mettre sur pied un groupe dirigé par des employés qui appuierait le travail de la Division visant à cerner toutes les occasions nous permettant de nous assurer de créer et d'entretenir des relations constructives avec les peuples autochtones du Nouveau-Brunswick.

Au moyen de ce groupe central, composé du sous-officier responsable des Services de police autochtones de la Division J, de l'analyste de la planification stratégique et de l'examinateur principal des services divisionnaires de la police criminelle, nous avons pu remettre sur pied le Comité consultatif des employés autochtones, tisser des liens positifs avec les groupes communautaires, notamment le groupe GSIC Wampum, lancer l'initiative de la plume d'aigle à la Division, sensibiliser nos employés au moyen de l'exercice des couvertures et mobiliser les Aînés et les dirigeants pour nous aider à concevoir des objectifs pertinents en vue d'instaurer une base solide de communication et d'assurer le renforcement des liens dans un contexte de compétence et de sécurité culturelles.

La Stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones définit les prochaines étapes qu'entreprendra la Division pour devenir le leader communautaire que nous souhaitons être et décider en quoi consisteront nos services de police et la façon dont ils sont offerts. Notre travail pour favoriser le changement culturel au sein de l'organisation sera géré parallèlement à notre plan de rendement annuel et à notre plan stratégique quinquennal en cours d'élaboration.

En ma qualité de commandant divisionnaire, je m'attends à ce que nous nous engagions pleinement dans le présent, que nous reconnaissions les erreurs du passé et que nous prenions nos responsabilités face à l'avenir.

Le commissaire adjoint Larry Tremblay, M.O.M.
Commandant de la Division J

Contexte

Aux fins du présent document, la mobilisation des communautés désigne la participation à un processus inclusif réunissant la communauté et la Division J de la GRC pour renforcer les liens et mettre l'accent sur un travail constructif en vue de réaliser les priorités sur lesquelles nous nous sommes entendus concernant les Services de police autochtones au Nouveau-Brunswick.

Dans le présent document, les expressions compétence et sécurité culturelles désignent ce qui suit :

Compétence culturelle

La compétence culturelle est un processus qui évolue dans le temps et qui nous fait prendre conscience de notre vision du monde, de nos attitudes et de nos connaissances en matière de culture. Elle entraîne une ouverture d'esprit devant les différentes réalités culturelles et les différents environnements des clients que nous servons et des employés qui travaillent dans notre organisation.

Sécurité culturelle

La sécurité culturelle désigne une expérience individuelle reposant sur des expériences passées qui peut être renforcée par des expériences futures une fois qu'un niveau élevé de compétence culturelle est atteint. Il s'agit d'un processus qui évolue au fil du temps pour créer un environnement exempt de discrimination et dans lequel les personnes se sentent en sécurité lorsqu'on leur offre des services et dans lequel nos employés se sentent en sécurité lorsqu'ils travaillent pour notre organisation.

Cette nécessité d'améliorer la compétence et la sécurité culturelles a été mise en évidence dans le rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) et ses recommandations auxquels la commissaire de la GRC, Brenda Lucki, a ainsi réagi : « …pour un trop grand nombre d'entre vous, la GRC n'était pas le service de police qu'elle devait être lors de cette terrible période de votre vie. Il est très clair pour moi que la GRC aurait pu faire mieux. Je vous promets que nous ferons mieux. Vous avez droit à rien de moins qu'à notre meilleur travail dans vos communautés. »

La Stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones de la Division J est un document qui évolue en permanence et conçu de manière à s'adapter et à s'améliorer selon chaque communauté tout en respectant les croyances et les valeurs de chacun, le mandat du Groupe national de travail sur la réconciliation de la GRC et les valeurs fondamentales de la GRC. Il s'agit maintenant d'un aspect primordial étant donné la conclusion des appels à l'action en matière de vérité et réconciliation, la reconnaissance par le gouvernement fédéral et la GRC des actions déplorables passées et leurs excuses à cet égard, et la sensibilisation accrue des Canadiens en matière de reddition de comptes et de respect des Autochtones, de leurs communautés et de leur culture.

Objectif

La stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones de la Division J vise principalement à renforcer les relations entre la GRC et les communautés autochtones. Afin que cette stratégie soit pertinente et réalisable, nous avons demandé à nos employés et à nos communautés de nous aider à l'élaborer de façon à ce qu'elle soit comprise et acceptée. Dans notre cheminement vers un changement de culture au sein de notre organisation qui favorise le respect et la confiance mutuels, nous devons reconnaître les erreurs du passé pour ne pas qu'elles se reproduisent.

  • S'assurer que nous effectuons notre travail relatif à la stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones en faisant preuve de compétence culturelle et de sécurité culturelle en vue d'assurer la participation continue des communautés.
  • S'assurer que les discussions avec les communautés autochtones font partie intégrante de nos actions futures parce qu'elles sont nécessaires pour fournir un service plus adapté aux communautés et aux partenaires autochtones.
  • S'assurer que les efforts concernant les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) tiennent compte de la perspective de nos clients, de nos partenaires et de nos employés autochtones et de ceux qui travaillent avec eux.
  • S'assurer que la mobilisation des communautés autochtones vise principalement les priorités suivantes :
    • Importance de la communication
    • Sensibilisation et compréhension
    • Vision et orientation claires
    • Engagement à effectuer des changements durables

Impact et intégration

Pour ce faire, il faut la participation de tous les employés de la GRC, à commencer par les Services de police contractuels et autochtones nationaux, le Groupe national de travail sur la réconciliation de la GRC, le Groupe de la participation communautaire de la Division J, les Services de police autochtones de la Division J et le Comité consultatif des employés autochtones de la Division J.

  • Le travail fera de la GRC une organisation de renommée mondiale qui assure et préserve la sécurité des personnes par l'établissement d'une stratégie de réconciliation appuyant la priorité autochtone.
  • Le tout s'harmonise avec le rétablissement de la confiance, la priorité stratégique autochtone, notamment une stratégie favorisant une plus grande sécurité dans les foyers et les communautés.
  • Les efforts liés aux priorités du Plan de rendement annuel (PRA) des Services de police autochtones et de la Division seront consignés dans le Système des plans annuels de rendement (SPAR) et feront l'objet d'un rapport mensuel présenté au commandant divisionnaire.

Autres options

L'organisation tente de nouveaux programmes depuis longtemps, mais elle pourrait s'appuyer sur les programmes actuels de formation et de sensibilisation. Afin de mettre en œuvre un véritable changement organisationnel, il faudra une orientation et des objectifs clairs, l'adhésion et l'exemple de la direction ainsi que la prise de mesures de soutien à la source. Il s'agit d'un effort générationnel et à long terme qui nécessitera un engagement pour les décennies à venir. Il faut respecter l'importance des discussions avec les communautés autochtones dans tout ce que nous effectuerons désormais comme travail. La direction des responsables des communautés aura une incidence sur l'instauration du changement.

Portée

Élaborer et mettre en œuvre une stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones fondée sur notre cadre d'établissement des priorités.

  • Création d'outils pour guider les employés à l'égard de la stratégie afin d'assurer la compétence et la sécurité culturelles.
  • Envisager la création de ressources et d'outils supplémentaires qui répondent à des préoccupations précises soulevées par des peuples autochtones et provenant de diverses sources.
  • Formation et sensibilisation pour soutenir les efforts relativement aux appels à l'action de la CVR.
  • Exigences :
    • Temps - Afin que les participants du Groupe national de travail sur la réconciliation de la GRC, les participants du Groupe de travail sur la mobilisation des communautés autochtones de la Division J (que ce soit des employés d'ailleurs ou des participants du groupe) et les membres du Comité consultatif des employés autochtones de la Division J travaillent avec leurs secteurs d'activités, divisions, unités, détachements ou communautés.
    • Financement :
      • Afin que la Division s'assure de mettre en place un plan pour faire le suivi du travail effectué relativement à la stratégie, rendre les décisions opérationnelles, continuer à faire participer les intervenants.
      • Des ressources affectées à la consignation du travail effectué relativement aux diverses initiatives.
  • S'assurer que nous utilisons les enseignements autochtones comme point de départ de notre travail.
  • S'assurer que nous respectons où est rendue la communauté dans son cheminement vers la réconciliation (ce ne sont pas toutes les communautés qui seront prêtes à adhérer ou à prendre part à notre stratégie d'engagement auprès des communautés autochtones).
  • Être conscients que le fait d'utiliser une langue autochtone contribue à abattre des obstacles.
  • Veiller à ce qu'il y ait une formation sur la reconnaissance des traités.
  • S'assurer que nous communiquons les principes (du gouvernement du Canada) concernant notre façon de les intégrer ainsi que les appels à l'action de la CVR et les recommandations de l'Enquête nationale sur les FFADA tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'organisation et assurer que l'on soit au fait de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) et qu'on la reconnaisse.
  • S'assurer que du soutien existe pour nos employés autochtones ayant des compétences culturelles.
  • Intégrer les enseignements se rattachant aux ceintures de Wampum dans l'élaboration de notre stratégie pour s'assurer que tous les employés de la Division se sentent pris en compte dans cette stratégie et connaissent leurs rôles et responsabilités afin de garantir un engagement continu et à long terme (dans le passé les ceintures Wampum étaient surtout utilisées par les peuples autochtones des régions boisées de l'Est à des fins cérémoniales, diplomatiques, commerciales ou ornementales. Elles servaient également à confirmer l'établissement de relations et à communiquer des histoires importantes.)

Partenaires et intervenants internes et externes

  • Populations/communautés/organisations autochtones du Nouveau-Brunswick
  • Commandant de la Division J (PRA de la Division J)
  • Comité consultatif des employés autochtones de la Division J
  • Représentant auprès du Comité consultatif national du commissaire sur les Autochtones
  • Aagent de programmes communautaires auprès des Autochtones de la Division J
  • GSIC Wampum
  • Projet « Looking Out for Each Other »
  • Unité de liaison pour l'information à l'intention des familles (FILU)/Services aux victimes/Direction de l'égalité des femmes/Équipe en bien-être mental Mawlugutineg
  • Gouvernement fédéral (Principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones)
  • Commission de vérité et réconciliation du Canada : Appels à l'action
  • Commissaire de la GRC (Vision 150)
  • Groupe national de travail sur la réconciliation de la GRC

Approbation

La réconciliation ne se limite pas à un plan annuel; elle fait partie intégrante de l'énoncé de vision, de l'établissement des relations, et elle permet de savoir si l'on est sur la bonne voie. [Traduction libre]

Eva Sock, représentante de la Division J auprès du Comité consultatif national du commissaire sur les Autochtones
Représentante de la Division J auprès du Comité consultatif national du commissaire sur les Autochtones :

Notre intendance : Les ressources sont réparties de manière efficace, les services sont fournis en temps opportun, le rendement est accru, ce qui donne lieu à l'amélioration des relations avec la communauté. Initiative : S'engager dans des relations constructives avec les Autochtones. [Traduction libre]

Initiative du Plan annuel de rendement 2020-2021 de la Division J

Créer et maintenir une culture solide de réconciliation privilégiant l'éducation et la sensibilisation de tous les employés, ce qui favorise un changement dans la culture de la GRC pour obtenir la confiance de nos clients, partenaires, communautés, peuples et employés autochtones et en faire la promotion. [Traduction libre]

Mission du Groupe national de travail sur la réconciliation de la GRC
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