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Une policière de la GRC portant un béret bleu et un maque se tient devant un avion de l'ONU.

La GRC épaule la police et les victimes de violence au Congo

Des policières de la GRC font partie de la MONUSCO, qui est chargée de protéger la population et de stabiliser le pays. Crédit : GRC

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La République démocratique du Congo (RDC) est un pays gâté par la nature, tant par la beauté de ses paysages que par les ressources naturelles qu'il recèle; mais des décennies de guerres et d'instabilité ont appauvri et rendu vulnérables des millions de personnes.

Selon les données de la Banque mondiale en RDC, quelque 60 millions de Congolais vivaient avec moins de 1,90 $ US par jour en 2018.

Plus de 120 groupes armés sont actifs dans plusieurs provinces orientales, dont le Sud-Kivu où la serg. Emmanuelle Delisle de la GRC travaille auprès de la Mission de stabilisation de l'Organisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO).

C'est l'une des trois policières de la GRC affectées à la MONUSCO, chargée de protéger les civils et d'appuyer les efforts de stabilisation dans ce pays. Elle fait partie d'une équipe de police spécialisée (EPS) qui assiste les victimes de violences sexuelles.

« Dans toute société, et plus particulièrement celles en proie à l'instabilité, les femmes et les enfants constituent les personnes les plus vulnérables », analyse-t-elle lors d'une entrevue donnée à partir de Bukavu, la capitale de la province du Sud Kivu.

Assister les victimes et ceux qui leur viennent en aide

La RDC, et plus particulièrement la région où la serg. Delisle travaille, est tristement surnommée la « capitale mondiale du viol ». Les violences sexuelles y sont monnaie courante. Le viol est un sujet tabou dans la société congolaise et nombre de crimes ne sont pas signalés. Qui plus est, des policiers et des soldats en sont parfois les auteurs.

« Les relations entre la population et la police et les forces de sécurité ne sont pas très bonnes », reconnaît la policière. « Il faudrait que la confiance s'améliore. »

Une partie du travail consiste à former les policiers locaux à effectuer les constatations sur les lieux du crime, à recueillir des éléments de preuve, à interroger les victimes et à les encourager à se faire examiner par un médecin légiste à l'hôpital.

Il faut également rassurer les victimes sur le fait qu'elles peuvent raconter sans crainte ce qu'elles ont vécu à la police. Ce n'est pas chose aisée dans un pays où les victimes d'agressions sexuelles sont souvent méprisées par leur famille et rejetées alors qu'elles auraient terriblement besoin de soutien.

« Certaines victimes se soucient peu de savoir si la police a arrêté leur agresseur », poursuit la serg. Deslisle. « Leur préoccupation première, c'est de savoir où elles vont vivre et comment elles vont manger. » La policière confie que d'être confronté à cette réalité est un aspect difficile du travail, mais qu'il ne faut pas trop s'y attarder.

« Il faut accepter qu'on ne peut pas tout changer et s'efforcer, devant la multitude des problèmes, de faire ce qu'on peut », dit-elle. « L'objectif est de construire quelque chose de durable qui permettra aux gens d'obtenir de l'aide à l'avenir. »

La volonté d'agir concrètement

La gend. Andrée Lapointe, membre du Groupe des enquêtes internationales et de nature délicate de la GRC, est en RDC depuis plusieurs mois. En tant que chef du Groupe de l'analyse du crime organisé basé à Goma, elle compile des rapports sur différents groupes ethniques armés qui se battent pour le contrôle des terres et des ressources économiques.

« Je sais tout sur eux », dit celle dont les rapports d'analyse des tendances criminelles servent aux responsables de l'ONU à allouer des ressources.

Forte de sa participation à des enquêtes sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité au Rwanda et en Sierra Leone, elle a créé en RDC un programme de formation sur les différents aspects de la conduite d'une enquête, de la collecte des témoignages à la localisation des charniers.

Sa volonté d'agir sur le terrain l'a poussée à rejoindre la serg. Delisle au sein de l'EPS qui travaille auprès des victimes de violences sexuelles. « Je souhaitais être davantage sur le terrain, » explique-t-elle simplement. « Rencontrer des victimes et nouer des relations avec elles donne davantage de sens à mon travail. »

Les deux policières prennent leur travail à cœur. Elles apprennent le swahili, qui est parlé dans l'Est du pays, et resteraient plus longtemps en RDC si elles le pouvaient.

« Ce travail me passionne », s'enthousiasme la serg. Delisle, qui espère faire des émules pour aider d'autres gens, au Canada et ailleurs dans le monde. « Il y a beaucoup de problèmes en RDC, donc les besoins sont grands. Ce que nous faisons peut sembler minime, mais croyez-moi, ça fait une différence. »

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