Stratégie autochtone et approche de réconciliation pour la Division C - 2020-2025

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Introduction

La GRC est présente au Québec dans la grande région de Montréal ainsi que dans huit détachements frontaliers. Ses activités sont liées aux priorités fédérales, soit la sécurité nationale, le crime grave et organisé transnational et la cybercriminalité.

Un agent de liaison autochtone provenant du Programme crime organisé travaille à la mise en place de la stratégie autochtone divisionnaire avec tous les secteurs et les détachements. Il est soutenu par un comité divisionnaire formé d'employés de toutes catégories, incluant des employés autochtones. Son mandat est d'établir des liens et des partenariats avec les communautés autochtones ainsi qu'avec les services de police des Premières Nations. Il est également impliqué dans le volet réconciliation entre la GRC et les communautés autochtones du Québec.

En vertu de son mandat de la police fédérale au Québec, la GRC n'a pas juridiction à titre de premier intervenant dans les communautés autochtones. La Division C offre toutefois, depuis plusieurs années, des possibilités de développement et de formation pour les policiers autochtones ainsi que du soutien opérationnel selon les besoins des services policiers autochtones et des communautés, en plus d'offrir des activités de prévention et de sensibilisation.

Portrait des Premières Nations

On compte plus de 100 000 personnes identifiées comme faisant partie des 11 Nations présentes au Québec.

Les nations algonquiennes

  • Abénakis
  • Algonquins
  • Atikamekw
  • Cris
  • Innus
  • Wolastoqiyik
  • Mi'gmaq
  • Naskapis

Les nations iroquoiennes

  • Hurons-Wendat
  • Mohawks

La nation eskimo-aléoute

  • Inuits
Nations autochtones au Québec
L'image ci-dessus représente une carte géographique de la province de Québec. La carte indique l'emplacement des communautés des Premières Nations. La version textuelle suit.
Nations autochtones au Québec – Version textuelle

L'image ci-dessus représente une carte géographique de la province de Québec. La carte indique l'emplacement des communautés des Premières Nations.

Dans le quadrant sud-ouest, en Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais, dans la grande région de Montréal, dans Lanaudière et en Haute-Mauricie, on retrouve :

  • les Algonquins (Pikogan, Lac-Simon, Timiskaming, Winneway, Kitcisakik, Hunter's Point, Rapid Lake, Kebaowek, Kitigan Zibi);
  • les Mohawks (Kanesatake, Akwesasne, Kahnawake);
  • les Atikamekw (Obedjiwan, Wemotaci, Manawan, Coucoucache);
  • les Cris (Mistissini, Waswanipi, Oujé-Bougoumou).

Dans le quadrant nord-ouest, sur les littoraux de la baie James et de la baie d'Hudson, il y a :

  • les Inuits (Chisasibi, Kuujjuarapik, Umiujaq, Inukjuak, Puvirnituq, Akulivik, Ivujivik);
  • les Cris (Whapmagoostui, Chisasibi, Wemindji, Eastmain, Waskaganish, Nemiscau).

Dans le quadrant nord-est, sur les littoraux du détroit d'Hudson et de la baie d'Ungava, ainsi qu'à la frontière entre le Québec et le Labrador, il y a :

  • les Inuits (Salluit, Kangiqsujuaq, Quaqtaq, Kangirsuk, Aupaluk, Tasiujaq, Kuujjuaq, Kangiqsualujjuaq, Killiniq);
  • les Naskappis (Kawawachikamach);
  • les Innus (Lac-John, Matimekosh).

Dans le quadrant sud-est, dans la région de Trois-Rivières, de Québec, le long du fleuve Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, on retrouve :

  • les Abénakis (Odanak, Wôlinak);
  • les Hurons-Wendat (Wendake);
  • les Wolastoqiyik (Cacouna, Whitworth);
  • les Mi'gmaq (Gespeg, Gesgapegiag, Listuguj);
  • les Innus (Pakuashipi, La Romaine, Nutashkuan, Mingan, Maliotenam, Uashat, Betsiamites, Essipit, Mashteuiatsh).

Réconciliation à l'échelle nationale

La GRC investit beaucoup d'efforts dans sa stratégie nationale de réconciliation avec les communautés autochtones. Ainsi, toutes les divisions doivent élaborer leur stratégie de réconciliation avec les communautés autochtones.

Approche de réconciliation pour la Division C

Une approche de réconciliation est incluse dans la stratégie autochtone de la Division et elle reflète le mandat de la police fédérale au Québec. Il est important de mentionner que nos activités et nos actions doivent être déterminées en fonction de nos capacités, avec constance, continuité et pérennité. Notre relation avec les communautés autochtones et les services de police autochtones ainsi que notre crédibilité auprès d'eux en dépendent. La réconciliation est un long processus délicat qui sera forgé de petits pas.

Nos objectifs

Consulter les communautés sur la réconciliation

L'approche de réconciliation doit prendre en considération les intérêts des peuples et des communautés autochtones. On souhaite favoriser une compréhension mutuelle des valeurs associées à la réconciliation pour les peuples autochtones et la GRC afin de trouver l'équilibre entre leurs attentes et nos capacités.

Actions ou activités permettant l'atteinte de l'objectif
  • Une série de consultations sera mise en place pour recueillir les idées et les commentaires de tous. Les personnes suivantes seront consultées afin de valider et de bonifier notre base de la stratégie :
    • les employés autochtones de la GRC à la Division C;
    • le président de l'Association des Chefs de police des Premières Nations (ACPPN), Dwayne Zacharie;
    • le président de l'Association québécoise des Chefs de police des Premières Nations (AQCPPN), Shawn Dulude;
    • la représentante de la Division C auprès du Comité consultatif national de la Commissaire sur les Autochtones, Helen Cayer;
    • le Chef de police d'Uashat Mak Mani-Utenam, Raynald Malec;
    • toute autre personne concernée.
  • Les résultats de ces rencontres seront colligés et pris en considération dans l'approche de réconciliation.

Favoriser la connaissance et la compréhension des peuples et des communautés autochtones au sein des employés et les sensibiliser au concept de la réconciliation

Actions ou activités permettant l'atteinte de l'objectif
  • Organiser des activités informatives et de sensibilisation, telles que Pow Wow, exercices de couverture, exposition d'art indigène au quartier général, repas traditionnel, souligner la journée internationale des peuples autochtones le 21 juin, etc.
  • Impliquer les employés autochtones de la Division dans la réalisation des activités. Les soutenir dans des initiatives permettant de faire connaître leur culture.
  • Élaborer des fiches d'information propres à chacune des communautés autochtones au Québec afin que les employés de la GRC puissent mieux les connaître.

Favoriser le rapprochement et le partenariat entre la GRC et les peuples et communautés autochtones du Québec

Actions ou activités permettant l'atteinte de l'objectif
  • Développer et maintenir des partenariats avec les services de police des Premières Nations et les communautés autochtones au Québec.
  • Participer aux activités de réconciliation avec le groupe de travail sur la réconciliation auprès des familles du Québec.
  • Initier et coordonner des activités de prévention avec le Service de sensibilisation aux drogues et crime organisé (SSDCO), incluant la stratégie cannabis, auprès des services de police de Premières Nations et de leurs partenaires.
  • Faire connaître le carrefour multisectoriel (HUB de Prince Albert) aux communautés autochtones du Québec qui le désirent et aider à son implantation.
  • Poursuivre le développement des initiatives de prévention auprès des communautés du Québec par l'entremise de l'agent de liaison autochtone.
  • Soutenir les programmes nationaux tels que le comité consultatif des jeunes, le programme de leadership des jeunes et le programme des pré-cadets pour les jeunes autochtones.
  • Organiser des activités de recrutement auprès des communautés autochtones pour augmenter leur présence au sein de l'effectif de la GRC.
  • Former des policiers autochtones des services de police des Premières Nations au sein de l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé (UMECO) et d'autres secteurs et détachements au Québec.
  • Poursuivre le développement des connaissances, le partage d'information et offrir un soutien opérationnel en matière de renseignement, d'enquête et de sensibilisation partout à la Division.
  • Créer un mécanisme de partage de renseignements avec les communautés, lorsqu'applicable et en lien avec notre mandat de la police fédérale.

Réalisations et activités en cours

Depuis de nombreuses années, les membres de la GRC établissent et maintiennent de bonnes relations avec les communautés autochtones du Québec.

Soutien opérationnel

Depuis plusieurs décennies, un agent de liaison autochtone et des membres de la Division s'impliquent au niveau des enquêtes dans les communautés autochtones du Québec.

Pendant 15 ans, l'UMECO Autochtone a travaillé étroitement avec diverses communautés afin de les assister dans la répression du crime organisé et de la vente de stupéfiants. De plus, des enquêtes majeures ont eu lieu dans les communautés autochtones où le crime organisé était bien implanté.

L'UMECO a également créé une boîte à outils pour soutenir les policiers des Premières Nations dans leurs enquêtes. La boîte à outils comprend les thèmes suivants :

  • enquête de faits;
  • rapport de surveillance;
  • rédaction de mandats;
  • perquisition;
  • source humaine.

Sensibilisation et activités de rapprochement avec les communautés

Diverses activités communautaires, auxquelles participent des membres de la GRC partout au Québec, ont eu lieu au fil des ans et permettent un rapprochement avec ces communautés. Par exemple, la participation aux Jeux autochtones interbandes.

Des activités informatives ont eu lieu afin de favoriser une meilleure compréhension des communautés autochtones chez nos employés, notamment un atelier en 2019 avec le conférencier Pierre Picard.

Gend. Pierre-Olivier Bédard en compagnie d'un participant Innu, Sabri Rock de Pessamit, lors de la 15e édition des Jeux autochtones interbandes qui ont eu lieu du 5 au 14 juillet 2019 près de Sept-Îles – Photo : cap. Hugo Lavoie

M. Pierre Picard, membre de la Nation huronne-wendat a fait une présentation aux employés de la GRC à Montréal sur Mieux comprendre le monde autochtone pour mieux intervenir.

Depuis sa création, notre Service de sensibilisation aux drogues et crime organisé a effectué de nombreuses présentations sur les drogues et nouvelles tendances dans les différentes communautés autochtones partout au Québec. Ils ont également offert pendant des années le programme du Bouclier autochtone.

Avancer ensemble

La stratégie devra prévoir un mécanisme de suivi et de renouvellement des activités afin d'en assurer la pérennité. De plus, chaque activité devra viser l'atteinte d'un objectif préalablement établi. Ainsi, l'identification d'indicateurs de performance sera nécessaire afin de démontrer si les objectifs ont été atteints ou non.

Nous devons également avoir et maintenir la capacité, la constance, la continuité et la pérennité de nos engagements pour conserver notre crédibilité avec nos partenaires des communautés.

Notre stratégie autochtone sera révisée annuellement en consultation continue avec les partenaires des Premières Nations. La stratégie sera ajustée au besoin pour assurer une amélioration constante ou pour répondre aux préoccupations émergentes alors que nous progressons ensemble dans la confiance et la bonne foi.

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