Déclaration de la commandante de la GRC du Manitoba au sujet de la vidéo filmée dans le détachement de Thompson le 6 janvier 2018

10 novembre 2020
Winnipeg (Manitoba)

Déclaration

Il est difficile de regarder la vidéo qui a été diffusée hier et je reconnais que de nombreuses personnes sont troublées par ce qui s'est passé dans le bloc cellulaire du détachement de Thompson.

Je tiens à préciser que la sûreté et la sécurité de toutes les personnes mises en détention sont d'une importance primordiale et que le recours à la force ou à la violence par qui que ce soit dans nos cellules est inquiétant.

J'aimerais passer en revue ce que je sais au sujet de cette arrestation et de l'incident et décrire les mesures que nous prendrons.

Lors de cet incident survenu le 6 janvier 2018, deux agents de sécurité communautaire (ASC) de la Ville de Thompson ont arrêté madame Garson conformément à la Loi sur la détention des personnes en état d'ébriété et l'ont amenée au détachement de la GRC de Thompson. Les ASC sont embauchés et employés par la Ville de Thompson.

À leur arrivée au détachement, les ASC ont reçu l'aide d'un policier de la GRC.

Pendant la fouille, on a par mesure de précaution demandé à madame Garson d'enlever sa ceinture. Après l'avoir fait, elle l'a utilisée pour frapper l'un des ASC, comme le montre la vidéo. L'ASC a ensuite frappé madame Garson.

Une ambulance a été appelée afin d'effectuer une évaluation.

À mon avis, cet incident soulève plusieurs questions.

La première question est le recours à la force par l'agent de sécurité communautaire.

Même si la personne qui a frappé madame Garson n'était pas un policier de la GRC, nous devons assurer la sûreté et la sécurité de toutes les personnes qui sont logées dans nos cellules, responsabilité que je prends très au sérieux. Ce matin, j'ai demandé que toute la formation donnée aux ASC de la Ville de Thompson ayant accès à nos cellules soit évaluée afin de déterminer si elle doit être améliorée. En tant qu'organisation, nous devons nous assurer que tous les agents de la paix ayant accès à nos cellules reçoivent la formation appropriée, notamment en ce qui a trait au recours à la force.

À la suite de l'examen de cet incident par la GRC, aucune accusation n'a été portée contre l'ASC qui figure dans la vidéo. J'ai demandé que l'incident fasse l'objet d'une évaluation approfondie pour déterminer si la GRC aurait pu mieux agir à cette occasion et au cours des jours suivant l'incident.

La deuxième question porte sur les 27 000 personnes qui ont été arrêtées conformément à la Loi sur la détention des personnes en état d'ébriété dans le nord du Manitoba en 2018. La GRC est consciente que ce nombre est très élevé. Quelles en sont les raisons?

Le nord du Manitoba manque énormément de ressources pour loger les personnes qui ont simplement besoin d'un endroit sûr où dormir. Très peu de communautés auxquelles nous fournissons des services de police ont des centres de dégrisement ou un nombre suffisant de places dans les refuges. De plus, les refuges n'accueillent pas toujours les personnes en état d'ébriété ou qui troublent la paix. Nous savons tous que le bloc cellulaire d'un détachement n'est pas l'endroit idéal pour une personne en état d'ébriété, mais nous n'avons parfois guère d'autre choix.

Compte tenu des conditions météorologiques à Thompson et dans le nord du Manitoba, omettre de loger une personne qui se trouve à l'extérieur peut entraîner sa mort. Je n'exagère pas : l'hiver dernier, la GRC du Manitoba est intervenue en lien à cinq morts causées par le froid. Nous savons aussi que les personnes en état d'ébriété risquent davantage d'être victimes de crime.

Je tiens à souligner que nos policiers supérieurs travaillent de concert avec la province et nos partenaires de tous les secteurs pour trouver d'autres solutions que l'arrestation et la détention des personnes. J'ai été ravie d'apprendre récemment que notre province financera l'ouverture d'un centre de dégrisement à Thompson, car ce genre d'initiative offre des solutions de rechange à l'incarcération.

De plus, nous continuerons de collaborer avec les dirigeants autochtones en les écoutant pour apprendre davantage et avancer sur la voie de la réconciliation. Ces types d'évènements sont à notre détriment, mais nous sommes déterminés à tenir notre promesse d'être un service de police professionnel, réceptif et empathique.

Merci.

Commissaire adjointe Jane MacLatchy
Commandante de la GRC du Manitoba

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