Missions de paix

Le Canada déploie des policiers en mission de paix partout dans le monde depuis 1989. Environ 4 000 policiers canadiens ont été affectés dans plus de 33 pays, notamment au Soudan, au Kosovo, en Cisjordanie, en Haïti et en Afghanistan. Ils aident à rebâtir ou à renforcer les services de police dans les pays aux prises avec des conflits et des soulèvements. En participant à ces missions, le Canada s'engage à bâtir un monde plus sûr.

Pour les policiers, participer à une mission de paix est une occasion unique de contribuer à la sécurité publique dans les pays instables. De plus, cette expérience leur permet d'améliorer leurs compétences en leadership, en résolution de problèmes et en relations interculturelles. Tout cet apprentissage profite à leur organisme d'attache respectif et à la collectivité qu'ils servent.

Fonctionnement

Les demandes d'assistance policière proviennent d'organisations telles que les Nations Unies ou de pays étrangers. Les décisions relatives au déploiement des policiers canadiens sont prises dans le cadre de l'Arrangement sur la police civile canadienne (APCC), un partenariat entre Affaires mondiales Canada, Sécurité publique Canada et la GRC. L'APCC est destiné à permettre au Canada de tenir son engagement à bâtir un monde plus sûr grâce à la participation de la police canadienne aux opérations internationales d'instauration et de maintien de la paix, lesquelles sont capitales pour la viabilité de toute réforme de l'appareil de sécurité intérieure et des initiatives de prévention des conflits.

La GRC gère le déploiement des policiers canadiens, notamment :

  • en planifiant et en évaluant les missions;
  • en sélectionnant et en formant le personnel;
  • en fournissant un soutien tout au long de la mission.

Les policiers canadiens déployés à l'étranger proviennent de divers services de police, pas seulement de la GRC. Ces policiers peuvent jouer de nombreux rôles selon la mission, notamment :

  • formation, mentorat et surveillance
  • soutien d'élections libres et justes
  • enquête sur les violations des droits de la personne
  • intervention lors de crises humanitaires

Les policiers canadiens peuvent aussi être affectés à des équipes spécialisées dans les domaines suivants :

  • police de proximité
  • perfectionnement en gestion
  • criminalité majeure et organisée

Formation préparatoire à la participation aux opérations de paix

Je suis fier que notre travail appuie directement la participation des femmes en uniforme aux opérations de paix dans le monde.

Sergent Tai Chang, GRC

Une policière zambienne passe un examen pendant la formation préparatoire aux missions des Nations Unies. Cette formation vise à accroître la participation de policières qualifiées aux opérations des Nations Unies.

Le sergent Tai Chang a dirigé une équipe de cinq policiers canadiens récemment affectée en Zambie pour y former des consœurs afin qu'elles puissent participer à des missions des Nations Unies.

« La formation a permis à des policières zambiennes de se préparer à la prochaine évaluation de l'aptitude à participer à une mission (AMS), explique-t-il. C'est une étape obligatoire pour tout policier qui souhaite participer à une mission de maintien de la paix des Nations Unies. »

Augmenter la participation des femmes à l'ensemble des activités de police des Nations Unies est essentiel pour l'efficacité opérationnelle. Toutefois, dans certains pays, les femmes ne conduisent pas de véhicule et ne portent pas d'arme à feu, ce qui constitue un obstacle de taille à leur participation.

La gend. Élise Petitjean, du Service de police de la Ville de Montréal, enseigne la formation de deux semaines destinée à préparer les policières zambiennes à l'évaluation de l'aptitude à participer à une mission des Nations unies.

Cette formation préparatoire accroît l'efficacité des opérations de paix des Nations Unies en :

  • affectant davantage de policières qualifiées aux missions;
  • comprenant mieux les facteurs clés qui favorisent l'affectation de policières aux missions de paix;
  • favorisant le recours aux policières dans le cadre d'opérations de paix des Nations Unies.

« Les résultats ont été quasi immédiats. Nous avons amorcé le volet linguistique de l'AMS au premier jour de la formation pour évaluer la classe, explique le serg. Chang. Si l'AMS avait eu lieu sans notre aide, le taux de réussite aurait été d'environ 48 % pour ce volet. Or, à l'issue de la première semaine de formation, nous avons enregistré un taux de réussite de 90 %! »

Chaque instructeur forme dix policières. Le cours dure deux semaines. En moyenne, 50 participantes participent aux séances de formation. Les séances se déroulent dans les pays hôtes, et le Canada y envoie cinq instructeurs par séance.

La serg. Caroline Duval de la GRC donne des conseils à une policière zambienne sur le volet conduite. La police canadienne fournit une expertise en matière de formation et d'encadrement des policiers dans le monde entier, y compris à d'autres pays qui fournissent du personnel de police aux missions des Nations Unies.

« J'ai vraiment le sentiment de pouvoir apporter quelque chose de concret et de bénéfique à chaque femme que nous formons, opine la serg. Audrey-Anne Bilodeau de la Sûreté du Québec. Ainsi, après une seule matinée de conseils et de suggestions, chaque participante zambienne a réussi son examen de conduite dans le temps imparti et sans renverser de cônes! »

L'équipement et le matériel achetés par le Canada dans le cadre de l'Initiative Elsie, alliée à la formation fournie par les policiers canadiens, a permis aux participantes d'acquérir de nouvelles compétences qui les aideront sans conteste pendant l'AMS et lorsqu'elles seront affectées à une mission de maintien de la paix.

L'expertise canadienne est très appréciée, et ces déploiements sont l'occasion d'améliorer la capacité d'autres pays qui fournissent du personnel de police aux missions des Nations Unies.

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