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Un agent de la GRC en uniforme saute par-dessus une clôture dans une salle d'entraînement.

Un test mieux axé sur les exigences physiques du travail policier (Série sur la santé et le mieux-être, partie 3)

Pour que le nouveau test reflète fidèlement la réalité du travail, les agents de la GRC l'effectueront vêtus de l'uniforme complet. Crédit : GRC

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Un nouveau test aidera la GRC à s'assurer que ses policiers ont les capacités physiques requises pour exercer des fonctions policières. L'organisation délaissera bientôt le Test d'aptitudes physiques essentielles (TAPE), qu'elle utilisait depuis des décennies, au profit d'un nouveau test qui reflète mieux les réalités du travail.

« Je trouve certainement ce test plus pertinent », affirme la serg. Beth Philipp de la GRC, qui en a fait l'essai plus tôt cette année. « Les différentes épreuves collent bien aux exigences du travail. »

Exigences professionnelles

Alors que le TAPE comprend un parcours à franchir plusieurs fois, suivi d'une épreuve de poussée et de traction puis d'une épreuve de transport de sac lourd, le nouveau test de condition physique comporte quatre stations distinctes, dont chacune sert à évaluer les capacités du policier en fonction d'exigences professionnelles différentes.

Ces stations sont axées sur des scénarios qui permettent d'évaluer la capacité du policier à poursuivre un suspect à pied, à effectuer des tâches d'évacuation en cas de catastrophe naturelle, à réagir à une demande de déploiement rapide pour action immédiate visant à contenir une menace active, et à maîtriser physiquement une personne qui refuse de collaborer.

« Nous nous sommes concentrés sur le travail à effectuer, peu importe la personne qui le fait, qu'elle ait 20 ans ou 60 ans, qu'elle mesure 145 cm ou 206 cm », explique Leslie Frei, qui supervise le programme de la GRC en matière de condition physique et de promotion de la santé. « Nous avons collaboré avec des agents de la GRC possédant une expérience policière variée et appartenant à des groupes différents pour nous assurer qu'ils représentaient bien l'ensemble de l'effectif. »

Pour avoir une idée juste de ce qui sera exigé d'eux au travail, les policiers de la GRC devront porter l'uniforme complet lorsqu'ils subissent le test. « C'est exactement le même uniforme dans lequel on travaille chaque jour », dit la serg. Philipp, qui est à la GRC depuis 19 ans et supervise actuellement les services de police communautaires au Détachement du comté de Strathcona, en Alberta. « Cela permet de voir comment on réussit dans des conditions plus réalistes comparativement au TAPE, qu'on faisait en short, t-shirt et chaussures de course. »

Recherche et développement

Pour élaborer le nouveau test, la GRC a fait équipe avec les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes, qui comptent des chercheurs spécialisés dans la conception d'épreuves et de scénarios axés sur les exigences physiques d'un emploi.

Selon Rachel Blacklock, qui a dirigé la recherche effectuée dans le cadre du projet, il était essentiel de rencontrer des agents de la GRC et de tenir des groupes de consultation pour bien cerner les exigences du travail policier. « Nous utilisons des données qui viennent de plusieurs sources et sont recueillies de façons différentes, mais nous avons accordé une forte importance aux commentaires des agents de la GRC », précise-t-elle. « À chaque étape, ils pouvaient mettre les données en contexte, et ils ont conçu les scénarios que nous avons mis à l'essai. »

Les chercheurs ont étudié les tâches essentielles que tous les policiers de première ligne peuvent devoir accomplir, puis ils se sont penchés sur les exigences physiques liées à ces tâches et sur le niveau de rendement minimal requis pour les exécuter efficacement et de manière sécuritaire. Ils ont enfin élaboré des scénarios qui permettraient d'évaluer la capacité des policiers à atteindre les niveaux de rendement exigés.

« Les épreuves sont comparables à des situations qui peuvent se produire au travail », estime la gend. Jihan McDougall, agente des Services de police autochtones en Colombie-Britannique, qui a fait l'essai du nouveau test. « Dans notre province, il y a des feux de forêt chaque été, et l'une des épreuves portait sur la capacité à charger un camion quand le temps presse. »

Un test qui peut se faire n'importe où

Le nouveau test est offert en deux versions : la version optimale, qui s'adresse aux cadets de l'École de la GRC (Division Dépôt) à Regina, et la version terrain, destinée aux policiers qui travaillent dans les détachements partout au pays.

La version optimale comporte de l'équipement et des obstacles qui reproduisent fidèlement la réalité du travail, tandis que la version terrain peut être pratiquée presque partout, avec ou sans centre de conditionnement physique, tout en permettant de vérifier que les policiers satisfont aux mêmes critères qu'avec la version optimale. « Le policier doit faire les mêmes mouvements et répondre à des exigences très semblables, mais dans un cadre simplifié », explique Rachel Blacklock.

La version terrain éliminera certains problèmes liés au TAPE, ce qui facilitera la préparation au test ainsi que son exécution dans les régions éloignées.

« Pas besoin d'avoir de l'équipement spécialisé ou une vaste salle ou un grand escalier pour s'entraîner en vue du nouveau test », affirme le gend. Gurpreet Arora, un enquêteur en Colombie-Britannique spécialisé dans les dossiers d'exploitation d'enfants, qui a essayé le nouveau test.

Les travaux se poursuivent toujours pour mettre la dernière main au nouveau test, mais la GRC espère commencer à le faire passer à ses cadets et à ses agents en 2023.

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