Lorsqu'il est arrivé au Canada le 7 juin 2007, le gend. Fredrick Mubiru portait des pantalons longs, un chapeau et un manteau d'hiver, ne sachant pas quelle température il y ferait. À l'aéroport, il a demandé l'asile après s'être enfui de son pays natal, l'Ouganda.
« J'avais des opinions sur la politique, la gouvernance et les lois oppressives qui n'étaient pas compatibles avec celles du gouvernement ougandais », explique M. Mubiru, qui s'est envolé pour le Canada parce qu'il craignait pour sa sécurité.
Enfin à l'abri du danger, il a commencé une nouvelle vie à Ottawa. Un an plus tard, il avait un diplôme d'études secondaires et collégiales et travaillait dans un établissement de soins.
Mais repartir à zéro n'a pas été facile pour Fredrick Muribu, qui a obtenu sa résidence permanente en 2009, deux ans après son arrivée au pays.
« J'ai traversé une période très difficile », confie-t-il. Il est entré en contact avec un pasteur ougandais qui l'a accompagné pendant cette transition. « Il avait eu le même parcours que moi et m'a beaucoup aidé en me faisant visiter les environs, en m'encourageant et en priant pour moi. »
Regard sur l'avenir
Pour s'adapter à sa nouvelle vie, M. Muribu a dû apprendre l'anglais, trouver du travail et se servir d'un ordinateur pour la première fois. Il a réussi à relever tous ces défis et est devenu citoyen canadien en 2014. Quatre ans plus tard, il est entré à la GRC.
Aujourd'hui, le gend. Muribu travaille aux services généraux au Détachement de Digby en Nouvelle-Écosse. Dès que l'occasion se présente, il assure aux néo-Canadiens que devenir membres de la GRC est possible.
« Les méthodes de recrutement classiques ne sont pas toujours efficaces auprès des communautés immigrantes, car elles reposent généralement sur Internet, les médias sociaux ou la télé, affirme-t-il, et les immigrants n'y ont pas toujours accès facilement. »
Le gend. Mubiru raconte avoir découvert que la GRC embauchait seulement quand il a commencé à chercher un emploi en ligne au moyen d'un ordinateur public à la bibliothèque, où il passait du temps entre ses cours d'anglais, ses cours à l'école et son travail.
Selon lui, l'aspect financier peut aussi être un obstacle pour les immigrants. Il a d'abord postulé à un autre service de police, où la citoyenneté canadienne n'était pas exigée. Après avoir échoué à la deuxième étape du processus, il ne pouvait plus continuer de payer les frais de demande de 400 $.
Mais poser sa candidature à la GRC ne coûte rien, et M. Mubiru a commencé le processus de recrutement dès qu'il est devenu citoyen canadien.
Attitude positive
Il affirme avoir été étonné quand de nombreux immigrants lui ont dit de ne pas se donner la peine. Mais le gend. Mubiru a persévéré et a réussi l'examen d'entrée à sa troisième tentative.
« Parfois, les gens qui ont connu des échecs peuvent entretenir du négativisme, et le négativisme, c'est contagieux », croit-il.
Le gend. Mubiru dit qu'il constate cette attitude chez certains immigrants et qu'il essaie de changer leur mentalité. Il invite souvent les gens à communiquer avec lui s'ils ont des questions ou s'ils ont besoin de conseils au sujet de leur carrière.
Ses démarches semblent fonctionner. Parmi les personnes qu'il a conseillées, six en sont à diverses étapes du processus de recrutement de la GRC.
Bien que les immigrants soient peu nombreux à Digby, le gend. Mubiru dit faire ce qu'il peut pour encourager ceux et celles qui ont vécu des expériences semblables aux siennes.
« Si vous êtes Canadien, tentez votre chance. Vous pouvez y arriver. »