Vol. 79, Nº 1Nouvelle technologie

Policier dans un corridor, vu de dos, braquant son arme et portant un cellulaire fixé à l'avant bras.

Pour la sécurité opérationnelle

Une bibliothèque numérique en applications intelligente

La police de Prince Albert met à l'essai une nouvelle appli pour les téléphones intelligents et les tablettes qui permet de communiquer aux premiers intervenants des données essentielles lors de situations à risque. Crédit : APX

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Lorsqu'on a proposé au chef du Service de police de Prince Albert, Troy Cooper, de mettre à l'essai une application nouvelle intitulée Building Tactical Information System (BTIS), il n'a pas hésité une seconde.

« Notre service étant fort occupé, nous ne pouvions rater l'occasion d'essayer des solutions novatrices aux problèmes complexes qui se présentent, explique le chef Cooper. Il n'est pas toujours possible d'accroître les ressources, alors il faut savoir faire preuve de créativité. »

Au moment de répondre à un appel d'urgence, les policiers doivent s'aventurer en terrain inconnu; le système BTIS, d'Advanced Property Exposure (APX), permet de limiter les risques.

L'outil, qui s'apparente à une bibliothèque virtuelle, fait appel à un service de nuage protégé contenant un éventail de données : cartes, plans d'étage et photos d'immeubles, permettant aux intervenants d'avoir un aperçu détaillé des environs et de l'intérieur d'immeubles.

« Pour une sécurité maximale, les agents doivent disposer de toute l'information disponible sur le lieu où ils se dirigent, et une image vaut mille mots », déclare le chef Cooper.

Mise à l'essai de la technologie

Le Service des incendies de Prince Albert participe également au projet pilote de deux ans. Les données d'immeubles qu'il a recueillies au fil des ans ont servi à alimenter le nuage.

BTIS a fourni la plateforme de diffusion. « La police peut désormais accéder aux mêmes données à des fins tactiques », précise le chef de bataillon Alex Paul, du Service des incendies.

Le s.é.-m. David Schluff, du SP de Prince Albert, dit que, dans le passé, il devait consulter diverses sources pour obtenir la même information. « Grâce à cette appli, tout est disponible dans un système simple et rapide, dit-il. Et épargner du temps nous permet de sauver des vies. »

Le chef des interventions ne perd plus de temps à récupérer l'information; désormais, le répartiteur obtient les données essentielles qu'il transmet aux intervenants instantanément. « Une étape de moins pour moi, explique Alex Paul. Je reçois un avis sur mon appareil, je clique sur l'appli et les données apparaissent à l'instant. »

L'utilisateur peut feuilleter l'appli et zoomer sur l'information recherchée.

Pour mettre à l'épreuve la technologie, la police de Prince Albert a effectué plusieurs exercices de simulation, dont le cas d'un tireur fou et d'un siège barricadé dans une école secondaire.

Le chef des interventions dans cet exercice, le s.é.-m. Schluff, dit que pour intervenir rapidement dans le cas d'un tireur fou, l'appli facilite la planification. Mais une fois à l'intérieur des lieux, la consigne, c'est de ne pas se servir du cellulaire.

« Les agents se déplacent rapidement pour atteindre la menace le plus vite possible; s'arrêter pour consulter son cellulaire n'est ni aisé, ni sécuritaire », explique le s.é.-m. Schluff.

Dans l'exercice de simulation d'un siège barricadé, la technologie a été particulièrement efficace. « Le temps a joué en notre faveur », explique le s.é.-m. Schluff.

On a mis à profit les données de l'immeuble pour déterminer la meilleure façon d'atteindre la salle dans l'école. Si le suspect la quittait, nous connaissions les issues dont il disposait.

« C'est infiniment pratique d'utiliser la technologie pour obtenir l'aménagement des immeubles, surtout les plans d'étage », précise le s.é.-m. Schluff.

Prochaines étapes

À l'issue des exercices de simulation, APX a continué à peaufiner le logiciel en fonction des commentaires reçus. En plus de transmettre des données cruciales sur les immeubles, l'appli permet maintenant de communiquer des renseignements sur l'incident, notamment la photo du contrevenant, des liens aux médias sociaux sur l'événement ou des textos; elle sera d'une grande utilité pour les villes en rationalisant la collecte d'un éventail de données urbaines.

APX travaille actuellement à un système doté de GPS permettant à un chef des interventions de suivre la position de ses agents sur une carte. Selon Warren Gallagher, directeur de la technologie chez APX, on devrait pouvoir, d'ici six mois, produire la première version, qui permettra aux uti-lisateurs de localiser une personne par GPS à l'extérieur d'un immeuble.

« L'objectif visé, que nous atteindrons un jour ou l'autre, est la localisation de personnes à l'intérieur d'établissements, souligne M. Gallagher. C'est beaucoup plus difficile, mais nous avons amorcé un projet qui devrait nous permettre de localiser ces sujets sur le plan d'étage d'un immeuble. »

Si BTIS gagne ce pari, l'appli deviendra un outil indispensable, estime le s.é.-m. Schluff.

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