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Une reconstitution faciale à moitié terminée repose devant cinq esquisses de visages.

Reconstituer des visages dans l’espoir d’identifier des restes

Les artistes judiciaires font leurs reconstitutions à partir de la forme du crâne et des détails sur l'âge, le sexe, la taille et les autres caractéristiques de la personne. Crédit : Kimberly Bosch, GRC

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La police en Alberta espère que le public l'aidera à mettre des noms sur des visages. Elle se tourne vers la reconstitution faciale pour mettre à jour trois dossiers de restes non identifiés.

Le cap. Jean Nault de la GRC, qui a produit les reconstitutions, souligne que le temps joue contre l'élucidation de ces dossiers, car ils remontent à 1985.

« Nous espérons que l'une ou l'autre des reconstitutions éveillera un souvenir dans l'esprit de quelqu'un qui communiquera avec nous, dit-il. La science fera le reste. »

Le cap. Nault a collaboré avec Pamela Mayne Correia, une anthropologue de l'Université de l'Alberta, qui a étudié les restes pour l'orienter dans son travail.

Mme Mayne Correia a examiné l'ossature de chaque sujet à la recherche d'indices quant à son âge, à son sexe, à sa taille et à son ascendance.

« On essaie de donner des conseils pour orienter l'enquête, explique-t-elle. On ne peut pas déterminer avec exactitude l'ascendance de la personne, mais on peut relever des caractéristiques qu'elle partage avec une population donnée.»

Le cap. Nault incorpore ensuite les détails à des dessins ou à des sculptures à trois dimensions en argile.

« Il s'agit d'utiliser les renseignements de base au dossier pour créer un visage qui correspond à la forme du crâne et aux conclusions de l'anthropologue», précise-t-il.

Les reconstitutions donnent un aspect humain aux dossiers de ces victimes anonymes.

«On ne peut pas demander aux gens s'ils reconnaissent un crâne», note Mme Mayne Correia.

Les trois dossiers en question concernent des personnes qu'on croit être une femme autochtone âgée de 16 à 30 ans, dont les restes ont été trouvés à Hinton (Alb.) en 1985; un homme d'origine asiatique âgé de 25 à 40 ans, trouvé en 2013 dans le parc provincial Peter Lougheed; et une femme âgée de 23 à 40 ans, trouvée près de Carbon (Alb.) en 1995.

Pour le cap. Nault, le but est d'aider les familles touchées à connaître le sort de leur être cher.

« J'imagine que quand un proche disparaît, on n'arrête jamais de chercher son visage dans la foule», observe-t-il.

La reconstitution faciale est une technique complexe, mais efficace. Après avoir découvert des restes à Slave Lake (Alb.) l'été dernier, la GRC a reconstitué le visage de la victime. Un policier municipal y a reconnu les traits d'une personne disparue et a lancé une enquête pour homicide.

Identification génétique

Lorsqu'une reconstitution donne lieu à une identification visuelle, la police peut confirmer l'identité de la personne à partir de sa dentition ou de son ADN ou au moyen d'autres techniques.

Le Programme national de données génétiques pour les personnes disparues géré par la GRC offre des ressources aux policiers qui s'occupent de dossiers de restes non identifiés.

Le Fichier des personnes disparues et le Fichier des familles de personnes disparues sont fort utiles à cet égard. Le profil génétique d'une personne disparue peut s'établir à partir de sa brosse à dents, par exemple, ou ses proches peuvent fournir des échantillons de leur ADN. La police effectue ensuite des comparaisons avec les profils versés au Fichier des restes humains.

«L'ADN est le meilleur moyen d'identifier quelqu'un», note la gend. Gillian Dunn, enquêtrice au Groupe des personnes disparues et des restes non identifiés de la GRC en Alberta.

Elle ajoute que les reconstitutions faciales aident à faire connaître les dossiers de personnes disparues et rappellent au public l'utilité de l'ADN.

Depuis la diffusion des reconstitutions, la GRC a reçu des informations, mais n'a pas encore identifié de restes. De nombreuses personnes ayant un proche disparu se sont également présentées pour fournir des échantillons d'ADN, ce qui pourrait faciliter les identifications à l'avenir.

En Alberta, il y a plus de 400 dossiers de personnes disparues de longue date et 49 dossiers de restes non identifiés.

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