Vol. 77, Nº 3À l'avant-scène

Récentes études policières

Un policier dans le nord de l'Italie administre un alcootest à un automobiliste. Les études montrent que les policiers masculins dans la région sont davantage exposés aux stresseurs organisationnels que leurs homologues féminins.

Les extraits suivants d'études récentes en matière de justice et d'application de la loi reflètent les vues et les opinions des auteurs, mais pas nécessairement celles de leur organisation d'attache. Les rapports intégraux sont accessibles au site Web indiqué à la fin de chaque résumé.

Rédigé par Amelia Thatcher

Le programme de prévention du crime X-Roads

Introduction

Le projet de prévention du crime X-Roads a offert des activités de prévention et d'intervention aux enfants et aux jeunes autochtones de 6 à 18 ans qui étaient susceptibles de s'adonner à des activités de gangs à The Pas, au Manitoba.

Le projet X-Roads a été financé par Sécurité publique Canada entre septembre 2009 et août 2012 et a été mis en œuvre par l'organisme The Pas Family Resource Centre avec l'appui de partenaires communautaires.

Buts et objectifs

Le projet avait pour objectifs :

  • d'empêcher les enfants et les jeunes à risque de devenir membres de gangs;
  • de réduire la prise de risque chez les enfants et les jeunes participants;
  • de créer un réseau durable permettant l'échange de ressources et de connaissances ainsi que la prévention et l'intervention relativement aux activités de gangs.

Participants

Ce projet a profité à plus de 500 enfants et jeunes, mais ses activités de base ciblaient 56 des plus vulnérables. On a recruté les participants au moyen de références, d'activités d'approche, d'activités de relations publiques, d'incitatifs à la participation des jeunes et d'appels aux parents.

On s'attendait à ce que les jeunes de 13 à 18 ans soient les plus vulnérables, mais en fait, les participants les plus nombreux à être dirigés vers le programme avaient entre 6 et 11 ans.

Éléments clés du programme

On a entrepris une évaluation détaillée de chaque participant au projet et dressé des plans de gestion de cas personnalisés. Ces plans comportaient des activités et des interventions visant à réduire le risque et à renforcer les facteurs de protection propres à la situation de chaque participant.

La gestion de cas prenait appui sur des ressources humaines provenant des organismes d'application de la loi et du système judiciaire pour les jeunes, des écoles, des familles et du projet X-Roads. Une équipe de gestion de cas assurait la coordination et l'intégration des services, ainsi que l'accès à ceux-ci. On procédait chaque mois à des révisions et à des réévaluations du plan, et on tenait des rencontres de gestion de cas tous les trois mois avec des intervenants ayant des liens avec le participant. Les activités proposées aux participants ciblaient cinq principaux éléments : le sport et l'entraînement physique, les arts, le développement de la personnalité et du leadership, la santé et les aptitudes à la vie quotidienne, ainsi que l'éducation.

Les activités d'intervention auprès des jeunes dans le besoin comprenaient, sans s'y limiter, le traitement de la toxicomanie, la formation sur les aptitudes à la vie quotidienne et l'encadrement pédagogique. Toutes les activités tenaient compte de la culture autochtone.

Résultats

La majorité des participants correspondaient à ceux qui préoccupaient le plus la collectivité et que le projet ciblait. En raison des grands risques et besoins que présentaient les enfants et les jeunes, il a fallu réaliser des interventions plus intensives que prévu, ce qui a fait baisser le nombre de participants.

Le projet a favorisé le renforcement de nombreux facteurs de protection, notamment :

  • une hausse de la participation à des activités prosociales et de l'adoption de modes de vie sains;
  • une multiplication des occasions de participation positive avec les pairs et la collectivité;
  • un accroissement de la perception du soutien social de la part des adultes et des pairs;
  • une augmentation des choix de vie sains;
  • une amélioration des compétences sociales et des habiletés de résolution de problèmes.

Le projet s'est soldé par des résultats probants : on entendait souvent parler d'une augmentation du respect et de la coopération, d'une amélioration de la concentration en classe, d'une meilleure productivité en classe et d'une réduction de la prise de risque.

Consulter la version intégrale : www.securitepublique.gc.ca.

Occupational stress, anxiety and coping strategies in police officers (en anglais seulement)

D. Acquadro Maran, A. Varetto, M. Zedda et V. Ieraci

Contexte

Les études sur le stress professionnel montrent que les policiers sont plus fréquemment exposés à des situations stressantes que les autres professions, ce qui peut compromettre le bien être psychosocial et la santé physique.

L'étude porte sur les stresseurs perçus par un échantillon de policiers attachés au service d'une grande ville du nord de l'Italie et vise à examiner l'influence du sexe, du rôle organisationnel et du secteur opérationnel sur la perception du stress. Elle cherchait également à mesurer le degré de stress éprouvé, les conséquences de l'anxiété et les stratégies d'adaptation adoptées.

Méthode

On a recouru au Police Stress Questionnaire et au thermomètre de la détresse pour évaluer le stress professionnel; l'Inventaire d'anxiété situationnelle et de trait d'anxiété, pour mesurer l'anxiété ainsi que le questionnaire Brief COPE, pour déterminer les stratégies d'adaptation. Les questionnaires ont été autoadministrés.

Résultats

Six cent dix-sept policiers ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 34 p. 100. La comparaison des sous-groupes (par sexe et par rôle dans chaque secteur) a permis de relever les différences dans le degré et le genre de stress. Des écarts entre les sexes, les secteurs et les rôles sont apparus, mais en général, la population étudiée a fait montre d'un recours sain aux stratégies d'adaptation. Dans l'ensemble des rôles opérationnels, les femmes étaient généralement plus vulnérables que les hommes aux stresseurs tant organisationnels qu'opérationnels, tandis que les hommes sont apparus davantage vulnérables aux stresseurs organisationnels.

Conclusions

Les résultats laissent entendre que chez les policiers italiens, on devrait tenir compte du sexe, du rôle et du genre de fonctions pour la formation et le soutien en matière de stress professionnel. Une formation et des programmes de soutien adaptés seraient utiles pour prévenir le stress avant qu'il ne devienne chronique. De tels cours permettraient de renforcer les capacités d'adaptation des policiers pour faire face aux situations éprouvantes sur le plan psychologique et à la détresse psychologique qui entrave souvent le fonctionnement sur le plan social.

Consulter la version intégrale : occmed.oxfordjournals.org.

Race and Policing: An Agenda for Action (en anglais seulement)

David H. Bayley, Michael A. Davis et Ronald L. Davis

L'étude comporte deux volets : la voix stratégique (Strategic Voice), qui pose que les problèmes de race au sein de la police ne sauraient être résolus par les seuls services de police, et la perspective tactique (Tactical Agency), qui ébauche ce que les policiers peuvent entreprendre de leur propre chef pour aborder le dilemme opérationnel posé par la race au sein de la collectivité et au sein de leur service.

Voix stratégique

Il y a deux messages que les dirigeants poli-ciers doivent formuler :

Les services de police doivent être appuyés par des directives axées sur les éléments à l'origine de la criminalité et des troubles dans des environnements donnés, en particulier dans les communautés de couleur.
Les stratégies de la police doivent promouvoir la liberté et la justice, et non pas seulement la sécurité.

Perspective tactique

Les policiers peuvent prendre des mesures importantes pour résoudre le dilemme de la race dans l'application de la loi sans attendre de recevoir un soutien externe sous la forme de ressources additionnelles ou de politiques sociales progressistes. Cela dit, étant donné le nombre et la diversité des services de police américains, l'adoption de telles mesures s'est révélée inégale. Les auteurs proposent deux voies : mobiliser la collectivité et gérer le service de police.

Mobiliser la collectivité :

  • en réorientant la culture organisationnelle de la perspective antagoniste de la répression criminelle vers la mobilisation de la collectivité pour venir en aide aux personnes à risque et dans le besoin;
  • en faisant de la police communautaire la stratégie principale des services de police;
  • en adoptant l'habitude d'expliquer la raison d'être de toute intervention;
  • en sondant périodiquement les personnes sur leur sentiment quant à la façon dont elles ont été traitées par la police;
  • en créant un système simple et convivial de réception des plaintes du public sur les actions policières;
  • en recueillant et en publiant périodiquement les allégations d'inconduite de la police, le résultat des enquêtes sur celles-ci et les éventuelles mesures disciplinaires prises.

Gérer le service de police :

  • en veillant à ce que les policiers dans un poste de supervision manifestent, en parole et en action, le principe que la protection des droits de la personne doit motiver tous les aspects du travail policier;
  • en veillant à ce que les gestionnaires repèrent et abordent les tensions raciales et ethniques parmi les effectifs, en particulier les perceptions chez les minorités de ne pas avoir fait l'objet d'un traitement équitable au chapitre de l'avancement;
  • en prenant le temps d'expliquer l'importance de l'histoire de chaque quartier afin que les policiers comprennent mieux la nature de la population qu'ils servent;
  • en élaborant des procédures visant à évaluer dans quelle mesure les poli-ciers interagissent efficacement avec la collectivité, et en les récompensant de façon concrète.

Conclusion

L'article vise à faire évoluer le discours sur les dilemmes en matière raciale vers la prise de mesures concrètes. Si nous estimons que ces mesures aideront à dissiper les tensions entre les policiers et les minorités raciales, il s'agira toujours d'un sujet délicat.

L'expression d'une voix bienveillante au sein des services de police contemporains constitue tout un défi. Mais les idées peuvent façonner les événements, créer de nouvelles orientations dynamiques au fil des initiatives. En particulier, elles peuvent aider à dissiper la perception que la race est l'unique enjeu caractérisant les relations entre la police et les minorités.

Consulter la version intégrale : www.nij.gov.

Date de modification :