Vol. 79, Nº 1Reportages

Des hommes sur leur motocyclette forment une ligne.

Plus qu’une simple rencontre

Le cours de motocyclette rapproche différents services

Des membres de la GRC, du SPO et du SPVG suivent la formation en motocyclisme ensemble pour se préparer aux opérations conjointes sur le terrain. Crédit : Fournie par le serg. James Mulligan

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Le bruit de 13 motocyclettes retentit aux Installations des Opérations techniques et des Missions de protection (IOTMP) de la GRC, à l'est d'Ottawa. Un par un, les membres de la GRC, du Service de police d'Ottawa (SPO) et du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) circulent entre des cônes dans l'espoir de devenir des motocyclistes certifiés.

« La formation était difficile. Ce n'est pas tout le monde qui l'a achevée. Certains ont abandonné, d'autres ont échoué, lance la gend. Isabelle Vachon, la première membre du groupe de motocyclistes du SPVG. C'est la meilleure formation disponible à mon avis. »

La gend. Vachon fait partie des11 policiers à avoir réussi le cours élémentaire de conduite de motocyclette de police donné par la GRC en mai dernier. Ce cours de trois semaines permet aux candidats des trois services de police d'apprendre les rudiments de la conduite de motocyclette.

Le travail policier à Ottawa, la capitale du Canada, exige une étroite collaboration entre les services de police municipaux et fédéral. Qu'il s'agisse d'escorter des politiciens ou d'appliquer la loi lors d'événements comme la Fête du Canada, les motocyclistes du SPO, du SPVG et de la GRC travaillent souvent de concert pour assurer la sécurité de la RCN.

« Lors de nos rencontres et de nos discussions, nous savons à quoi nous en tenir grâce à la formation conjointe suivie, explique le serg. James Mulligan, instructeur de motocyclette au SPO. Ainsi, les opérations sont facilitées, très coordonnées et extrêmement professionnelles. »

À propos du cours

En 2011, le serg. Mulligan a suivi cette même formation de base, à une différence près : le SPO, le SPVG et la GRC ne suivaient pas cette formation ensemble.

« Nous étions au même endroit, au même moment, et nous suivions ce qui était censé être le même cours, mais pas ensemble, lance-t-il. Il était donc logique de regrouper les ressources. »

Lors de sa propre formation, le serg. Mulligan a remarqué que la GRC faisait les choses différemment du SPO, tout en connaissant plus de succès. Les membres sont sortis du cours de la GRC avec un niveau de compétence plus élevé, acquis plus rapidement.

Après en avoir discuté avec la direction, on lui a confié la tâche de remanier le programme de motocyclette du SPO. Il devait intégrer la formation du SPO au cours et aux meilleures pratiques de la GRC pour favoriser l'uniformité quand les deux services travaillent ensemble sur le terrain.

Le serg. Mulligan a rencontré l'instructeur de motocyclette de la GRC et le coordonnateur du programme à la Division nationale, le s.é.-m. Luc Gratton, et il est devenu apprenti instructeur de la formation de la GRC. Il a aussi suivi des cours d'enseignement aux États-Unis pour apprendre les meilleures pratiques. En 2013, le SPO et la GRC ont fusionné leurs cours, et le SPVG les a rejoints peu après.

« Nous avons relevé la barre, lance le s.é.-m. Gratton, motocycliste depuis 18 ans. La formation est plus difficile, mais les compétences des motocyclistes sont améliorées. Nous mettons l'accent sur la sécurité, les compétences et le lien de confiance entre le policier et la motocyclette. »

Le serg. Mulligan a remarqué que les compétences des motocyclistes du SPO se sont bien améliorées grâce à la formation. Avant 2013, il y avait chaque année de quatre à cinq collisions impliquant des motocyclistes du SPO, mais il n'y a eu aucune collision ces trois dernières années.

« Le cours nous prépare à vivre avec l'adrénaline et la vitesse, affirme le serg. Mulligan. Si la nervosité s'emparait de vous auparavant, ce cours la fera disparaître et, en tant que motocycliste, vous saurez éviter les collisions et les erreurs. »

Sur la route

Le cours élémentaire de conduite de motocyclette facilite la collaboration entre les services qui l'offrent. Cette année, Ottawa a accueilli le Sommet des leaders nord-américains, auquel a assisté le président sortant des É.-U., Barack Obama. Bien que le maintien de l'ordre soit habituellement assuré par les corps de police municipaux lors de cet événement, le SPO a demandé à la GRC de l'aider à escorter les politiciens et à diriger la circulation.

« Ayant tous suivi la même formation, la transition a été très facile », estime le s.é.-m. Gratton.

Les membres de la GRC ont enfourché leur moto et ils se sont facilement intégrés aux formations d'escortes et aux plans conçus par la police d'Ottawa.

« Je peux rouler derrière n'importe quel policier et, d'après son langage corporel, je sais exactement ce qu'il va faire avant qu'il le fasse, prétend le serg. Mulligan. Nous devons avoir cette confiance – une simple erreur peut coûter la vie de quelqu'un. »

Bien qu'ils ne travaillent pas chaque jour ensemble, les policiers comme la gend. Vachon se sentent plus à l'aise lorsque l'occasion se présente. Elle a aussi appris à respecter les motocyclistes de n'importe quel service de police.

« Avant de suivre la formation, je regardais les motocyclistes en me disant que ça devait être un emploi plaisant, déclare la gend. Vachon. Je ne comprenais pas à quel point c'est un métier difficile sur les plans physique et psychologique. Maintenant je sais et j'ai la plus haute estime pour mes collègues. »

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