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Une policière de la GRC a une main posée sur l'épaule d'une jeune fille assise sur un seuil de porte.

Les proches responsables des enfants doivent s’investir pour les protéger

La police, les parents et les proches responsables des enfants ont un rôle à jouer pour les protéger de l'exploitation en ligne. Crédit : Serge Gouin, GRC

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Pour les agents et analystes de la GRC qui luttent contre l'exploitation sexuelle des enfants en ligne, la pandémie de COVID-19 fait ressortir l'importance pour les jeunes de passer du temps en ligne et la nécessité pour les adultes de comprendre cette réalité tout en les protégeant des dangers du monde virtuel.

En général, dans les situations d'exploitation sexuelle d'enfants en ligne, les malfaiteurs se servent de l'Internet et des réseaux sociaux pour entrer en contact avec des jeunes et gagner leur confiance avant de les exploiter sexuellement sous la contrainte ou par le chantage.

Le serg. Arnold Guerin travaille au Centre national contre l'exploitation des enfants (CNEE) de la GRC.

Il signale que l'exploitation sexuelle en ligne a augmenté radicalement entre mars et mai 2020, au début de la pandémie, mais que la situation est revenue à ce qu'elle était avant la pandémie.

L'une des principales sources de signalements est le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC) des États-Unis. En 2020, le CNCEE a reçu environ 26 p. 100 plus de signalements du NCMEC qu'en 2019, et environ 316 p. 100 de plus qu'en 2015.

« Et les chiffres ne descendent pas », déclare le serg. Guerin, qui poursuit en expliquant que le Centre examine tous les dossiers qu'il reçoit, mais n'enquête que sur ceux qui contiennent des photos ou des vidéos confirmées comme montrant des enfants exploités sexuellement.

« Nous chercherons toujours de nouveaux moyens de lutter contre ce phénomène et de sensibiliser la population afin de protéger les jeunes, » dit-il.

Lutter contre l'exploitation

Erin Schlosser supervise une équipe d'analystes de renseignements au CNCEE qui soutient les interventions auprès d'enfants à risque, coordonne les dossiers d'enquête, contribue à la gestion des dossiers relevant de multiples compétences et appuie la formation portant précisément sur les enquêtes sur l'exploitation sexuelle d'enfants en ligne.

Elle affirme que les proches responsables de jeunes doivent les protéger de l'exploitation en ligne en contrôlant leurs activités tout en comprenant que c'est en ligne que les jeunes communiquent avec leurs amis.

« Nous devons savoir à qui ils parlent, nous assurer que ce n'est pas quelqu'un qui se fait passer pour un ami ou pour l'ami d'un ami et qui pourrait ensuite profiter d'eux », explique-t-elle.

Les individus qui veulent exploiter des jeunes parlent entre eux dans le Web profond, là où ils peuvent communiquer dans l'anonymat, par exemple pour se donner des trucs pour attirer leurs cibles dans leur piège.

« Ils se transmettent de l'information pour accroître leur influence sur les jeunes, faire plus de chantage et profiter encore plus d'eux, et c'est ce que nous voulons éviter », explique Erin Scholosser.

Comprendre le défi

En Alberta, le serg. Kerry Shima de la GRC s'est récemment joint au Groupe de lutte contre l'exploitation des enfants dans Internet, qui est intégré dans le Service de police d'Edmonton.

L'ancien policier albertain utilise activement Twitter et met présentement en garde ses abonnés contre Omegle, un site de clavardage gratuit qui permet aux utilisateurs de discuter entre eux sans devoir s'inscrire.

« C'est le principal risque pour les jeunes », dit le serg. Shima. « Parfois, ils ne savent pas à qui ils parlent et ça peut mal tourner. »

Il poursuit en disant que pour les adultes dont les compétences numériques ne sont pas à la hauteur, il est souvent facile de ne pas s'occuper des activités des jeunes en ligne. Il leur suggère d'essayer de comprendre pourquoi c'est si important pour les jeunes et de guider ces derniers lorsqu'ils leur posent des questions.

« Je crois que notre société a besoin de comprendre que de nombreux jeunes n'ont pas l'expérience de vie nécessaire pour prendre de bonnes décisions en ligne », dit-il. « Les gens doivent s'informer, comprendre les risques et transmettre cette information aux jeunes. »

Le serg. Guerin partage cette opinion.

Au fil des avancées technologiques, les individus qui veulent profiter des jeunes trouveront de nouvelles façons de gagner la confiance des enfants et d'en tirer avantage.

« Le CNCEE a été créé en 2003 – c'est comme la préhistoire de la technologie », poursuit le serg. Guerin. « Nous devons essayer de prévoir l'avenir pour protéger les enfants. »

Si vous ou vos enfants voyez, lisez ou entendez des propos de nature sexuelle provenant d'un adulte qui sont adressés à un enfant, signalez-le à Cyberaide.ca ou au service de police de votre localité.

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