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Des mains ouvrent un portefeuille contenant de la cryptomonnaie.

La police restitue de la cryptomonnaie à une victime de fraude

Des policiers de Durham et de la GRC ont uni leurs efforts pour retrouver et saisir de la cryptomonnaie pour ensuite restituer les fonds à son propriétaire. Crédit : Shutterstock

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Comme beaucoup d'autres avant lui, un Ontarien a été stupéfait lorsqu'il a constaté que des fraudeurs avaient volé des dizaines de milliers de dollars en bitcoins dans son portefeuille de cryptomonnaie.

Cependant, contrairement à bien d'autres victimes il a récupéré son argent après que le Service de police régional de Durham et la GRC ont retrouvé, saisi et restitué les fonds.

« L'enquête a cassé le mythe voulant que les transactions en cryptomonnaie soient complètement anonymes et que les fonds de la victime ne puissent pas être récupérés », explique l'agente-détective Taryn Snow du Groupe de la criminalité financière du Service de police régional de Durham.

Partis en 60 secondes

En septembre 2021, la victime cherchait une façon d'investir dans la cryptomonnaie. L'homme a acheté un logiciel en ligne qui était censé l'aider. En réalité, il a téléchargé un maliciel et ainsi permis aux suspects d'accéder à son ordinateur à distance.

Les suspects, qui ont pu accéder au portefeuille de cryptomonnaie de l'homme, lui ont dérobé près de 55 000 $ en bitcoins. La victime a assisté au vol en direct sur son ordinateur.

Avec l'aide d'un voisin, l'homme a pris contact avec le cap. Ryan Berry de la GRC, alors coordonnateur en matière de cryptomonnaie en Ontario pour le groupe du crime grave et organisé transnational.

« Je crois qu'il était en état de choc », lance le cap. Berry. « Mais il a eu la présence d'esprit d'agir rapidement. »

Voir la chaîne de blocs

Afin de localiser les fonds volés, le cap. Berry a suivi les bitcoins de la victime au moyen de la chaîne de blocs, un système protégé qui enregistre les transactions.

« Chaque transaction en cryptomonnaie est entrée dans une base de données d'accès public ».

Fort de cette information, il s'est servi du logiciel qui aide les policiers à suivre les déplacements de la cryptomonnaie, adresse par adresse, pour remonter la piste d'un échange. Les détenteurs peuvent échanger de la cryptomonnaie, ou une devise électronique, contre des biens. « Si vous connaissez l'adresse, vous pouvez savoir où la cryptomonnaie est allée », précise le cap. Berry.

Ce dernier a par la suite communiqué avec le Service de police régional de Durham, qui avait compétence dans cette affaire, pour les informer de la fraude et de l'échange effectué au moyen de la devise volée. La police de Durham a saisi les fonds volés avec l'aide des procureurs de la Couronne et elle les a remis à la victime le 23 décembre 2021.

Rare recouvrement

La police reconnaît que le recouvrement de fonds dans ce type d'enquête est extrêmement rare. On croit en effet qu'il s'agit seulement de la deuxième enquête liée à la cryptomonnaie en Ontario qui a mené au recouvrement de la somme volée.

« Les victimes ne récupèrent pas souvent leur argent », admet le cap. Berry, enquêteur au Centre national de coordination de la lutte contre la cybercriminalité, « mais c'est possible. »

Dans de nombreux cas où de la cryptomonnaie a été volée et non recouvrée, les fonds avaient été transférés par des bureaux de change étrangers ou peu scrupuleux, ou reconvertis en devise traditionnelle pour empêcher les bureaux de change de cryptomonnaie d'accéder aux fonds.

Continuer d'apprendre

Selon le cap. Berry, les services de police canadiens doivent mieux former les policiers sur la façon de retrouver la cryptomonnaie.

« De nombreux policiers croient toujours que la cryptomonnaie est entièrement anonyme et impossible à retracer, ce qui est souvent le cas ». Il ajoute que la GRC élabore actuellement un cours d'une semaine pour apprendre aux enquêteurs à traiter les affaires liées à la cryptomonnaie.

Selon l'agente-détective Snow, l'enquête met en lumière le travail de collaboration des organismes. « La cryptomonnaie est un phénomène très nouveau pour les organismes d'application de la loi. Nous en sommes toujours à comprendre les concepts et les outils à notre disposition », révèle-t-elle.

« Par chance, des groupes à la GRC et au Bureau des avocats de la Couronne possèdent une expertise liée à la cybercriminalité et à la cryptomonnaie et, ensemble, nous avons pu résoudre cette affaire. »

Vous voulez en savoir plus?

Consultez notre entretien avec une experte de la GRC en cryptomonnaie.

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