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Sur une estrade montée devant l'emblème de la GRC, une femme parle.

Sensibiliser les cadets de la GRC aux expériences autochtones

Diane Redsky, experte dans le domaine de l'exploitation sexuelle, présente un exposé aux cadets de la GRC. Elle leur explique les facteurs qui mettent à risque de traite les femmes marginalisées, notamment autochtones. Crédit : GRC

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À l'École de la GRC, on enseigne l'histoire autochtone aux cadets pour les aider à se préparer au travail policier qui les attend.

Leur formation les prépare à une carrière qui les mènera n'importe où au pays, où les détachements de la GRC servent plus de 600 communautés autochtones.

« Nous voulons inculquer aux cadets une compréhension, une certaine empathie pour des problèmes qu'ils trouveront assurément dans leur carrière policière, explique le surint. pr. Tyler Bates, agent de formation à la Division Dépôt. Nos cadets viennent de partout, et beaucoup n'ont même jamais visité une communauté des Premières Nations. »

Le surint. pr. Bates mentionne l'exercice des couvertures de KAIROS, une expérience qui donne une idée de l'effet qu'a eu la colonisation sur les peuples autochtones, et les révisions des cours pour y incorporer des aspects des rapports de la Commission de vérité et de réconciliation et de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

« Nous parlons de réserves, de pensionnats indiens, de la Loi sur les Indiens et de traumatismes intergénérationnels, précise le surint. pr. Bates. Il m'importe que l'organisation enrichisse la compétence culturelle de ses membres et j'aime les changements que je vois. »

Sensibiliser

Diane Redsky, experte dans le domaine de l'exploitation sexuelle, présente depuis peu des exposés aux cadets. Elle parle de l'étendue de la traite à des fins sexuelles au Canada et des facteurs qui mettent à risque les femmes marginalisées, notamment autochtones.

« Il faut avoir appris sur le sujet avant de débarquer dans une communauté, estime Mme Redsky, qui s'adresse aux cadets à l'instigation du Groupe des personnes vulnérables de la GRC à Ottawa. C'est un crime caché, mais quand on y a été sensibilisé, on a l'œil ouvert. »

Mme Redsky parle des indices de l'exploitation sexuelle et des préjugés dont il faut se défaire. En milieu rural et isolé, elle souhaite que les policiers prennent les devants, qu'ils discutent avec les jeunes et qu'ils fassent connaître les services de soutien offerts dans la ville la plus proche.

« Plus le policier en sait, mieux il peut aider à protéger la communauté, » croit-elle.

Il est bon pour les communautés que leurs policiers soient à la page en matière de criminalité, pour les aider à trouver leurs solutions en fonction des données les plus récentes et exactes.

« Nous sensibilisons nos membres en cours de formation, de sorte que quand ils arrivent dans les détachements avec leurs partenaires, ils favorisent la sécurité des communautés autochtones, » résume le surint. pr. Bates.

D'autres initiatives

L'enseignement n'est pas la seule initiative autochtone en cours à la Division Dépôt. Un cadet peut dorénavant prêter serment sur une plume d'aigle à la fin de sa formation.

« Voilà un obstacle de moins à l'exercice de leur foi pour les cadets autochtones, » affirme le serg. Eric Sheppard, adjoint exécutif au commandant de la Division Dépôt.

Un cadet peut prêter serment aussi sur la Bible, le Coran ou tout autre livre sacré.

Le Centre culturel autochtone de la Saskatchewan a confié à la GRC trois plumes d'aigle qu'elle peut utiliser pour faire prêter serment ou à d'autres fins, comme un processus de deuil.

Le gend. Mason Byrne a été le premier à prêter serment sur la plume d'aigle à l'obtention de son diplôme l'année dernière.

« Apprendre sur mon passé a été précieux et m'a aidé à m'approcher des gens à Hay River, » déclare le gend. Byrne, depuis son poste à la communauté des T.N.-O.

« Ma grand-mère en aurait été fière. Elle tenait tant à ce que nous connaissions notre héritage et notre culture, » avoue-t-il.

Un cadet peut aussi utiliser sa propre plume ou celle de sa famille.

« Notre but est de favoriser la compréhension. Il faut parler de la plume d'aigle comme des autres éléments culturels, sinon comment seront-ils compris? » demande le serg. Sheppard, auteur du protocole et gardien de la plume d'aigle à la Division Dépôt.

« Il surviendra éventuellement dans la carrière du membre une situation où la culture autochtone s'exprimera. Plutôt que de l'attendre, nous préférons exposer les cadets à des réalités autochtones avant qu'ils gagnent les collectivités où ils y seront exposés. »

Le serg. Sheppard indique que le protocole pour prêter serment évoluera afin d'incorporer des éléments spirituels clés des cultures inuite et métisse.

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