Vol. 80, Nº 4Reportages

Des gens regardent un joueur de tambour autochtone.

Un message d'espoir pour les jeunes

Bryce Williams, chef de la Première Nation de Tsawwassen, interprète une chanson lors d'une pause pendant la marche. Crédit : Lauren Hutchison, Première Nation de Tsawwassen

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Cet été, le serg. Kevin Redsky a marché de Terre-Neuve-et-Labrador à Winnipeg pour amener la police à changer sa façon d'intervenir auprès des jeunes souffrant de problèmes de santé mentale.

Ce membre du service de police d'Anishinabek a quitté Cape Spear (T.-N.-L.) le 1er avril 2018 pour entreprendre la marche « Hope in the Darkness ».

« On a peu d'information sur la santé mentale », indique le serg. Redsky lors d'une pause près de Blind River (Ont.) — environ 140 km à l'est de Sault Ste. Marie. « On est les premiers sur les lieux et on voit les jeunes en crise. C'est nous qui devons prendre des décisions sur-le-champ pour le bien-être de ces jeunes. »

Selon un rapport de 2017 du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, le taux de suicide est disproportionnellement élevé chez les Autochtones au Canada. D'après le gouvernement fédéral, le taux de suicide chez les jeunes des Premières Nations est de cinq à sept fois supérieur à celui des autres jeunes.

« On doit remettre en question le système actuel parce qu'il est inacceptable qu'autant de jeunes s'enlèvent la vie », affirme le serg. Redsky, qui a lui-même éprouvé des problèmes de santé mentale quand il était plus jeune et dont une nièce s'est suicidée. « Pendant la marche, des jeunes ont dit avoir besoin d'aide hier, pas dans quatre mois. »

Un deuxième groupe de policiers, dirigé par le gendarme supérieur Bob Campbell du service de police d'Anishinabek, a quitté Masset (C.-B.) à la mi-mai. Les deux groupes — qui parlent aux jeunes tout au long de leur trajet — devaient se rencontrer à Winnipeg le 3 août 2018.

Sukhpreet Dhillon, de la Police autochtone de la GRC en C.-B., a participé à la marche de Tsawwassen à White Rock (C.-B.) en compagnie de membres du service de police de Delta, des Services de la circulation de Deas Island et d'un policier du Programme de la police des Premières Nations de la GRC à Surrey.

« Une expérience comme celle-là permet de dialoguer et de tisser des liens avec les gens, précise Dhillon. Il était encourageant de les entendre nous raconter comment ils ont surmonté les difficultés qu'ils ont rencontrées et comment ils veulent aider les jeunes. »

L'information recueillie en cours de route auprès des jeunes, des policiers, des intervenants en santé mentale et des communautés sera regroupée dans un rapport qui sera mis à la disposition des services de police et des organismes qui s'intéressent au sujet, fait savoir le serg. Redsky.

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