Articles récents

Les missions en Haïti nourrissent la passion chez les policiers

L'insp. Jean-Ernest Célestin est retourné en Haïti pour redonner à son pays natal. Il a reçu une médaille du maintien de la paix de l'ONU pour sa première mission dans ce pays. Crédit : Denis Chiasson

Par

Quand un tremblement de terre a dévasté Haïti en janvier 2010, l'insp. Jean-Ernest Célestin s'est senti appelé par le pays qui l'a vu naître.

« Je voulais tant y aller. Ça te gagne de l'intérieur, le désir de donner. Et quelle belle façon de redonner au pays, estime Célestin. Fort de ce que j'ai appris à Montréal, étant Haïtien, je n'ai eu aucune difficulté à mettre à profit mes connaissances. »

Célestin est arrivé au Canada à l'âge de six ans. Dès qu'il en a eu l'occasion, il s'est joint à la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti en tant que membre du Service de police de la ville de Montréal.

Depuis un an, il a consacré de longues heures, sept jours sur sept, à mettre sur pied la vélopatrouille, un programme de police communautaire.

« La même passion a animé tous ceux qui ont participé au projet, constate Célestin. Je suis très fier de ce projet et des progrès que nous faisons. C'est un travail d'équipe. Je n'y serais pas arrivé tout seul. »

Histoire de fierté

hpour célébrer le 25e anniversaire de présence de la police canadienne en mission de paix lors d'une cérémonie spéciale de remise de médailles.

Coiffés du béret bleu, 67 policiers canadiens ont reçu leur médaille du maintien de la paix pour une première mission. Les 14 autres ont été décorés pour leur participation à plusieurs missions.

Depuis 25 ans, plus de 3 000 policiers canadiens ont participé à des missions dans une trentaine de pays. Les deux tiers d'entre eux ont servi dans les diverses missions menées en Haïti depuis 1993, ce qui en fait la mission la plus longue et la plus fréquentée de l'histoire du programme.

La médaille est source de fierté pour les policiers, observe le commandant du contingent, le surint. Mike McDonald.

« Les policiers reviennent, ils sont fiers de servir dans une mission. Ça nous ramène à ce qui nous a motivés à devenir policiers au départ, pense McDonald. Nulle part mieux qu'ici peut-on voir le besoin dans les visages des gens. »

Plus grand que soi

À l'instar de Célestin, chaque policier canadien a ses propres raisons de partir en mission. Chacun apporte quelque chose de différent à ce pays qui apprécie notre présence jour après jour.

Après dix jours de manifestations violentes à Ouanaminthe, dans le nord-est d'Haïti, le cap. Jean-François Leduc de la GRC a travaillé fort pour réinstaurer un climat de paix.

Afin de diffuser la tension, Leduc lançait la conversation. « Je sortais mon créole du dimanche pour faire une blague et lentement gagner leur confiance et leur écoute, rappelle Leduc. Je leur disais " Quand vous n'avez pas d'électricité, je n'en ai pas non plus. Quand vous avez de la difficulté à trouver de la nourriture, c'est pareil pour moi. " Quand le dialogue est établi, vous voyez la détente gagner leur visage et leur corps. »

Leduc a compris de son expérience en Haïti à quel point la situation du pays est fragile et avec quelle facilité elle pourrait régresser.

« Je comprends que l'année qu'un policier va passer ici ne suffira pas à changer ce qui est ancré depuis des générations, avoue-t-il. Mais dans quelques années, quand je regarderai les photos d'un ami, je verrai une petite amélioration. Rien ne change du jour au lendemain. »

À titre d'adjointe au commissaire, la cap. Marie-Josée Homsy connaît un côté de la mission que peu d'autres voient.

« En venant ici, je m'attendais à faire du terrain, avec la police locale, auprès de la population, mais c'est tout le contraire, résume Homsy. Je suis toujours avec la haute direction, et c'est très intéressant, j'apprends comment on dirige une mission. C'est tout un privilège d'être ici. »

Homsy était venue une première fois en Haïti dans une mission militaire en 1997. Elle voyait déjà le travail que faisait la police. Et dès qu'elle est entrée à la GRC, elle a souhaité revenir en Haïti en tant que policière.

« La vie n'est pas la même ici, reconnaît-elle. Ça vous fait apprécier tout ce qui vous attend à la maison. »

Date de modification :