Vol. 76, Nº 4Les faits

La violence en milieu scolaire

Ces dernières années, la violence en milieu scolaire fait l'objet d'une vive attention. De gestes subtils et presque inaperçus, comme l'intimidation ou les menaces verbales, elle peut dégénérer en actes de grande envergure, comme les tueries de Columbine et de la Polytechnique. Quelque rares soient ses manifestations extrêmes, la violence, sous toutes ses formes, a le pouvoir de changer notre perception de la sécurité dans les établissements d'enseignement.

  • PREVNet, réseau canadien de chercheurs et d'organismes pour l'élimination de l'intimidation, indique, dans une étude, que les actes d'intimidation se produisent majoritairement dans des lieux où les enfants sont réunis (salle de classe, cour de récréation et autobus scolaire).
  • Selon la même source, dans une classe de 35 élèves, de 4 à 6 enfants se livrent à l'intimidation ou en sont victimes.
  • Sans intervention, un grand nombre de jeunes qui intimident les autres à l'enfance le feront à l'adolescence et continueront à le faire à l'âge adulte. Dès le début de l'adolescence apparaissent de nouvelles formes d'agression plus complexes : les agressions verbales, sociales ou homophobes, et celles fondées sur le sexe ou la race.
  • L'Enquête sur les comportements liés à la santé chez les enfants d'âge scolaire de 2006 révèle qu'au Canada, les enfants mêlés à ces actes voient souvent leur école d'un mauvais œil.
  • En 2002, les services secrets et le département de l'éducation américains ont enquêté sur 37 incidents de violence ciblée et ont constaté que, avant le passage à l'acte, près des trois quarts des 41 agresseurs s'étaient sentis persécutés, harcelés, menacés, agressés ou blessés par autrui.
  • Dans une étude menée en 2006 sur la criminalité chez les jeunes par le Home Office britannique, environ 7 p. 100 des 16 et 17 ans interrogés ont déclaré avoir porté un couteau (plus souvent de poche) à un moment l'année précédente, moins de 1 p. 100 ayant porté une arme.
  • Les élèves ne sont pas les seules victimes de la violence. En 2014, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (É.-U.) ont établi que près de 7 p. 100 des enseignants ont signalé avoir été menacés ou blessés physiquement par un élève de leur école.
  • Parmi les 10 fusillades les plus meurtrières de l'histoire des É.-U. compilées par la chaîne CNN en 2014, quatre ont eu lieu dans des écoles ou des universités. Les auteurs de ces dernières étaient, pour la plupart, de jeunes hommes issus de ces établissements.
  • Au Canada, le plus affreux carnage en milieu scolaire est survenu à la Polytechnique de Montréal. Le tireur, âgé de 25 ans, s'était introduit dans une classe et avait séparé les femmes des hommes avant de tuer 13 étudiantes et d'en blesser 13 autres. Il s'est ensuite suicidé.
  • De nombreux actes de cette nature ont lieu à quelques semaines d'intervalle. Une étude publiée en 2001 dans le Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine a montré que, 50 jours après la fusillade de l'école Columbine en 1999, les districts scolaires de Pennsylvanie avaient signalé 354 menaces, contre une ou deux à la même période l'année précédente.
  • Dans un article du Forensic Digest , Peter Langman, Ph.D., cite plusieurs signes qu'un élève est à risque de commettre un acte violent : menaces directes traduisant ses intentions, commentaires favorables au sujet d'une fusillade et mention des agressions dans les travaux scolaires.
  • D'après lui, plusieurs facteurs — sombre dépression, violente colère et obsession des armes et de la violence — augmentent les risques d'une agression et, mis ensemble, ils forment un cocktail explosif.
  • Au Canada, le plan SAFE est une base de données électronique lancée en 2007. Il comprend des plans d'intervention d'urgence adaptés à un lieu, qui permettent aux policiers et aux membres de première ligne de réagir efficacement en cas d'incident critique dans une école.
  • À l'heure actuelle, environ 5 000 écoles situées sur les territoires de compétence de la GRC participent au programme.
  • Les plans SAFE s'appliquent à tout incident ou à toute situation nécessitant une intervention policière – présence d'un tireur fou, alerte à la bombe ou prise d'otages. Ils sont élaborés en étroite collaboration avec tous les intervenants d'urgence et les établissements scolaires.

— Rédigé par Katherine Aldred

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