Vol. 76, Nº 2Les faits

La distraction au volant

L'utilisation accrue de cellulaires a contribué à la hausse du nombre de collisions sur les routes. Un simple texto (p. ex. LOL) peut entraîner la mort. Devant cette nouvelle menace à la sécurité routière, nous présentons les statistiques suivantes pour montrer combien est dange-reuse la distraction au volant.

  • Le terme « distraction au volant » désigne toute action qui déconcentre le conducteur (utiliser son cellulaire, manger, régler la radio, se maquiller, se raser…).
  • Il existe trois types de distraction : visuelle - quitter la route des yeux, manuelle - lâcher le volant et cognitive - penser à autre chose en conduisant.
  • Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conducteur qui utilise un cellulaire au volant court quatre fois plus de risques d'avoir un accident que celui qui n'en utilise pas. L'option mains libres ne semble pas réduire ce risque puisque c'est l'action de parler et non de tenir le téléphone qui détourne l'attention.
  • Des données montrent que la distraction due à l'usage du cellulaire affaiblit les facultés du conducteur de diverses façons. Ce dernier met plus de temps à réagir, ne reste pas dans la bonne voie et suit les véhicules de trop près.
  • L'envoi ou la réception d'un texto détourne les yeux de la route pendant au moins cinq secondes. Si le véhicule roule à 55 miles par heure [89 km/h], cela équivaut à parcourir la longueur d'un terrain de football sans regarder devant soi.
  • Au volant, les risques d'accident sont 23 fois plus élevés si on envoie un texto, 2,8 fois si on compose un numéro, 1,3 fois si on parle à quelqu'un ou on l'écoute et 1,4 fois si on essaye de prendre son téléphone.
  • D'après la Base nationale de données sur les collisions de Transports Canada, entre 2006 et 2011, malgré les campagnes de sensibilisation et les opérations policières, le nombre de collisions fatales attribuées à la distraction est passé de 302 à 352, soit une hausse de 17 pour cent.
  • Chaque année en Amérique du Nord, la distraction au volant est en cause dans environ 4 millions de collisions.
  • Les passagers d'un véhicule constituent eux aussi une distraction. Selon le CAA, les conducteurs sont distraits quatre fois plus par les enfants, et huit fois plus par les bébés que par les passagers adultes.
  • La GRC a signalé qu'à l'été 2013, en Nouvelle-Écosse, la distraction au volant a causé plus de décès que la conduite avec facultés affaiblies. Le bureau d'assurance public de la Saskatchewan a remarqué la même tendance.
  • Selon le Bureau d'assurance du Canada, les conducteurs distraits ont les facultés affaiblies au même titre que ceux dont l'alcoolémie est de 0,08. À ce niveau, il est illégal de conduire un véhicule.
  • Le problème du cellulaire au volant est tel qu'il a amené Oprah Winfrey, entre autres célébrités, à prendre position. Sa campagne No Phone Zone a séduit plus de 420 000 personnes, qui se sont engagées à laisser faire le cellulaire en conduisant.
  • Aujourd'hui, 70 pays possèdent des lois interdisant l'usage d'un téléphone portable au volant.
  • Aux États-Unis, on signale que 11 pour cent des conducteurs de moins de 20 ans impliqués dans des collisions mortelles étaient distraits au moment des faits. Ce groupe d'âge compte la proportion la plus élevée de conducteurs distraits.
  • La National Highway Traffic Safety Administration indique que chaque jour aux États-Unis, environ 660 000 conducteurs utilisent un cellulaire ou un autre appa-reil électronique au volant.
  • Le Transportation Research Institute de Université du Michigan a constaté que 25 pour cent des jeunes conducteurs répondaient à au moins un message texte en conduisant et que 20 pour cent admettaient avoir des conversations texte en conduisant, comparativement à 10 pour cent de parents.

– Par Deidre Seiden

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