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Un membre de la GRC en uniforme utilise un téléphone intelligent.

La GRC enquête sur le stress opérationnel des policiers

La GRC élabore des plans à long terme pour préserver la santé mentale et le bien-être des employés. Crédit : GRC

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La GRC mène une étude sur les blessures de stress opérationnel chez les policiers, qui permettra de mieux comprendre la santé mentale des premiers intervenants et de recommander des moyens de traiter et de prévenir les blessures causées par des événements traumatisants.

Lancée en 2019, l'étude décennale – officiellement Étude longitudinale sur les traumatismes liés au stress opérationnel – suivra les policiers de la GRC dès leur formation à la Division Dépôt (École de la GRC) et durant les cinq premières années de leur carrière.

Le gend. Jarrett Taylor, qui a terminé sa formation en janvier 2020, a voulu y participer pour aider ses collègues.

« J'ai été militaire pendant seize ans et demi et je sais hélas que des personnes qui ne s'expriment pas finissent par se suicider, » dit-il. « Si ces cinq années de participation à l'étude permettent d'épargner ne serait-ce qu'une vie, ça en aura valu la peine. »

Établir un bilan de départ

Conçue par Nick Carleton, Ph. D., de l'Université de Regina et une équipe d'experts pancanadienne, l'étude vise à mieux comprendre comment les blessures de stress opérationnel et les troubles de stress post-traumatique (TSPT) se développent chez les policiers.

Les participants rempliront un questionnaire journalier, mensuel et annuel qui sera suivi d'une évaluation par un psychologue clinicien.

L'étude mesure également les facteurs physiologiques, tels que la fréquence cardiaque, afin de mieux cerner les signes de traumatisme et de troubles liés au stress.

Gregory Kratzig, Ph. D., directeur de la recherche et des partenariats stratégiques à la Division Dépôt, explique que l'établissement d'un bilan de départ pour chaque cadet est essentiel pour montrer comment le travail policier se répercute sur la santé mentale.

« Nous les suivrons sur le terrain et surveillerons les événements traumatisants qu'ils vivront », explique-t-il en faisant remarquer que les événements très stressants ne se font pas attendre. « Ils vivront probablement des événements traumatisants dès les premiers mois, semaines, voire jours suivant leur première affectation sur le terrain. En les accompagnant au cours des cinq années suivantes, on pourra mesurer les changements qui sont susceptibles de survenir. »

En lien avec la réalité du terrain

Depuis qu'il a commencé à travailler au Détachement de Drayton Valley, dans le centre de l'Alberta, fraîchement émoulu de la Division Dépôt en février 2020, le gend. Simon Coutu est intervenu dans toutes sortes de situations. Beaucoup étaient des événements majeurs tels que des tentatives de meurtre et des collisions de véhicules.

« Parfois, on voit des choses difficiles et l'étude permet justement d'en prendre conscience et d'obtenir l'aide nécessaire », analyse-t-il.

L'étude est particulièrement importante après les résultats de recherches qui, en 2018, ont montré que près du tiers des policiers de la GRC interrogés déclaraient ressentir des symptômes s'apparentant à des TSPT. Environ la moitié disaient ressentir d'autres symptômes potentiellement problématiques.

Pour le gend. Taylor, la participation à l'étude permet aussi de discuter de la santé mentale avec les collègues.

« On est naturellement porté à parler autour de nous de ce qui nous pousse à participer, ce qui contribue à réduire la stigmatisation, à dépasser le tabou et à briser l'isolement », expose-t-il.

M. Kratzig encourage les participants à rester motivés et à ne pas abandonner en cours de route.

« La seule façon de changer les choses est de persévérer. Tout ce que vous faites vous aidera et aidera les membres sur le terrain, ceux qui ont pris leur retraite et ceux qui viendront après vous », énumère-t-il. « Il est clair que vous contribuerez à sauver des vies. »

Cette étude est un moyen parmi d'autres de renforcer la capacité de la GRC à favoriser la santé mentale des employés. Le personnel a accès au programme Soutien - blessures de stress opérationnel, à la formation En route vers la préparation mentale, au Programme de soutien par les pairs et au Programme d'aide aux employés du gouvernement fédéral.

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