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Dix employés de la GRC se tenant devant les drapeaux du Canada, des Métis et de la Saskatchewan. Huit d'entre eux portent la tunique rouge, un autre l'uniforme et un dernier, un complet.

La GRC embrasse l'histoire et la culture des Métis au festival De retour à Batoche

Se rapprocher des jeunes était l'un des faits saillants du festival De retour à l'époque de Batoche pour les membres de la GRC Crédit : Roxana Ehsani-Moghaddam, GRC

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Chaque année, des milliers de personnes autochtones et non autochtones convergent vers Batoche (Sask.) pour assister au festival De retour à l'époque de Batoche, afin de célébrer la culture et l'histoire des Métis. Le gend. Vernon Hagen, qui est Métis, s'est réjoui de prendre part à l'événement pour la première en qualité d'agent de la GRC.

« Cela faisait quelque temps que je désirais m'y rendre, souligne le gend. Hagen. Pour moi, c'est une occasion privilégiée, car je suis fier d'être à la fois membre de la GRC et Métis. »

Le gendarme, agent de liaison communautaire avec les Métis à la GRC en Alberta, était l'un des nombreux membres de l'organisation profitant de l'occasion pour serrer des mains, prendre des autoportraits et jouir des plats servis, de la musique des violons, des danses et d'activités comme les jeux des voyageurs.

Nouer des liens

Le cap. Joshua Dauphinee, coordonnateur des liaisons communautaires avec les Métis au sein du Groupe des relations avec les Autochtones de la GRC à Ottawa, souligne que le festival est l'occasion de se rapprocher des gens qu'il sert et de se familiariser avec la culture métisse. « C'est un moment opportun pour être à l'écoute et apprendre, constate le cap. Dauphinee. Si les gens de la communauté que je sers s'y rendent, je désire y être aussi. »

Glen McCallum, président de l'association Métis Nation of Saskatchewan, souligne que les gens peuvent constater l'évolution des liens entre la GRC et la communauté, lorsqu'ils voient les membres assister à des événements comme le festival De retour à l'époque de Batoche.

« Les gens sont à même de voir les liens que nous tissons, explique M. McCallum. C'est un instant de célébration et de réjouissances, et la GRC y prend part. »

En perspective

En 2019, l'association Métis Nation of Saskatchewan et la GRC dans la province ont signé un protocole d'entente en matière de sécurité qui précise la façon d'établir une relation de confiance pour maintenir la sécurité publique et améliorer les rapports entre la GRC et les membres de la communauté métisse.

« Il s'agit de réunir toutes les parties afin de discuter des moyens d'améliorer la situation, explique M. McCallum. Pour moi, la réconciliation n'est pas un concept abstrait. C'est le fait d'agir concrètement pour changer les choses. »

Le gend. Hagen signale que de nouer des liens avec les jeunes, ce qu'il fait habituellement en qualité d'agent de liaison avec la communauté métisse, est un autre avantage d'assister au festival De retour à l'époque de Batoche.

Le gendarme a également établi des relations avec les jeunes comme mentor dans le cadre du Programme de formation des précadets autochtones de la GRC. Il s'agit d'une session de trois semaines à l'École de la GRC à Regina où les participants sont initiés aux rudiments du travail policier et au processus de recrutement de la GRC.

« De voir la fierté et l'engouement des jeunes Autochtones à l'égard du programme est rafraîchissant », conclut le gend. Hagen.

Un passé complexe

Depuis 1970, le festival De retour à l'époque de Batoche a lieu sur le site historique national de Batoche. L'endroit fait partie des terres ancestrales métisses en Saskatchewan; le peuple métis y a migré au début des années 1870 après que le gouvernement canadien a rompu les promesses faites à la communauté lors de l'intégration du Manitoba dans la confédération.

En 1885, dans l'espoir de renouveler l'expérience de Louis Riel qui a fait entrer le Manitoba dans la confédération, les résidents de Batoche ont accueilli ce dernier à son retour des États Unis pour qu'il dirige un gouvernement provisoire et adresse une requête à l'État canadien. En fin de compte, les démarches se sont soldées par une résistance armée et par la bataille de Batoche, qui a duré quatre jours. Les peuples métis et des premières nations ont alors affronté les forces canadiennes, pendant ce qu'on allait plus tard qualifier de résistance du Nord Ouest.

Si ce qu'on appelait alors la Police à cheval du Nord Ouest n'a pas été directement impliquée dans les affrontements à Batoche, ses membres ont pris part à la résistance du Nord Ouest, dont une escarmouche à Duck Lake (Saks.), qui a marqué le début du conflit. Après avoir été condamné pour haute trahison pour son rôle dans la résistance de 1885, Louis Riel a été pendu aux casernes de la Police à cheval du Nord Ouest sur le site de ce qui est aujourd'hui Dépôt, l'École de la GRC à Regina.

En dépit du passé houleux, bien des choses ont changé au cours du dernier siècle, souligne M. McCallum. « Nous tâchons d'élaborer des processus pour favoriser les partenariats et, ce qui est plus important, de mettre en place des programmes sur le terrain, explique t il. Nous avons du pain sur la planche, mais nous entendons mener à bien notre tâche. »

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