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Un policier de la GRC en uniforme et une infirmière portant un gilet de protection muni de la mention « R-PACT » (l'équivalent anglais d'EPRIC) sur la poitrine devant un détachement de la GRC.

La GRC élargit son partenariat avec des thérapeutes en santé mentale de l’Alberta

Les EPRIC sont nées à Edmonton en 2011, et récemment, un projet d'expansion a été lancé afin que ces équipes servent tous les détachements de la GRC de la province. Crédit : GRC

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Regroupant policiers et experts en santé mentale, les équipes policières régionales d'intervention en cas de crise (EPRIC) de la GRC en Alberta veillent à ce que des gens en détresse obtiennent l'aide dont ils ont besoin en temps opportun.

Ces équipes sont composées d'un agent de la GRC et d'un thérapeute en santé mentale des services de santé de l'Alberta qui répondent à des demandes d'intervention en santé mentale. Ensemble, ils peuvent offrir le soutien adéquat aux personnes en détresse.

« Grâce à l'expertise clinique du thérapeute et à l'expérience en sécurité publique du policier de la GRC, l'équipe est en mesure d'intervenir efficacement et d'évaluer l'état de la personne sur place, en espérant pouvoir la stabiliser et l'aiguiller vers les ressources pertinentes », explique la s.é.-m. Colette Zazulak, qui a supervisé les équipes avant de prendre sa retraite au début de 2022.

Au moment de leur création en 2011 à Edmonton, les EPRIC servaient quelques détachements de la région. Au cours de la décennie qui a suivi, d'autres équipes se sont ajoutées, et on a lancé récemment un projet d'expansion afin que tous les détachements de la province puissent compter sur le soutien d'une EPRIC.

« Le fait de jumeler un policier en uniforme à un clinicien en santé mentale offre des avantages indéniables pour tous ceux et celles concernés par des appels liés à la santé mentale », estime le serg. Mark Osedowski de la GRC, qui supervise désormais les EPRIC en Alberta.

Plus de soutien, moins de pression

Les équipes font un suivi auprès des personnes rencontrées par les policiers lors d'interventions, répondent aux demandes d'aide d'autres policiers et surveillent ce qui se passe pendant les patrouilles quotidiennes tout en demeurant à la disposition des policiers en cas de besoin.

« Il y a beaucoup de travail, et les équipes doivent faire un tri pour aider d'abord les gens qui en ont le plus besoin », dit Tanya Anderson, superviseure clinique aux services de santé de l'Alberta, qui dirige les psychologues, les travailleurs sociaux cliniques et les infirmières qui font partie des EPRIC.

Au besoin, les équipes aident les clients et les orientent vers des ressources communautaires pour éviter une visite à l'urgence d'un centre hospitalier. Les EPRIC peuvent intervenir rapidement et réduire du même coup la pression exercée sur le système de soins de santé.

Selon le gend. Thomas Harris de la GRC, membre de l'EPRIC à Edmonton, travailler de concert avec un thérapeute rend l'intervention plus efficace du fait que les professionnels de la santé ont accès à des dossiers médicaux qui contiennent de l'information notamment sur les antécédents médicaux des personnes et les médicaments qui leur ont été prescrits.

« Lorsqu'on intervient auprès d'une personne et qu'on a des inquiétudes au sujet de ses antécédents médicaux, on peut profiter des connaissances d'un professionnel de la santé auxquelles on n'aurait pas accès normalement », précise-t-il.

Un partenariat fructueux

Tanya Anderson se souvient d'une affaire qui avait commencé par une intervention lors d'un incident de violence conjugale, où les policiers avaient découvert qu'un trouble de santé mentale était notamment en cause. L'EPRIC est intervenue, et après avoir parlé aux personnes concernées, on les a aiguillées vers les ressources appropriées.

« Nous avons pu réaliser une évaluation, trouver un médecin qui pouvait voir la personne dans les jours suivants et obtenir un suivi avec un thérapeute », raconte Mme Anderson, qui a répondu à des centaines d'appels au cours de ses 11 années au sein de différentes EPRIC. « Cela illustre bien la synergie entre nos experts policiers et en santé mentale. »

Lorsqu'elles sont dépêchées sur place, les équipes sont parées à toute éventualité.

« Il arrive que des patients ne réagissent pas bien en présence d'un thérapeute ou de la police. C'est pourquoi ce partenariat est très utile », ajoute le gend. Harris, qui était intervenu auprès de personnes en détresse psychologique comme paramédic au service d'incendie de Houston (Texas) avant d'entrer à la GRC. « Je trouve que les clients coopèrent un peu plus, car ils se rendent compte que nous nous soucions vraiment de leur bien-être. »

Moins d'attente

Les EPRIC peuvent contribuer à une utilisation plus efficace des ressources policières, surtout dans les régions rurales, où il faut parfois prévoir plusieurs heures de route et d'attente lorsqu'on doit amener une personne en détresse à l'hôpital. Grâce à l'EPRIC, les policiers aux services généraux de la GRC peuvent consacrer plus de temps aux interventions sur le terrain.

« Lorsqu'un membre aux services généraux d'un petit détachement doit conduire une personne à l'hôpital, il n'est pas rare qu'il soit le seul policier de service. En plus de devoir répondre aux appels sur le territoire du détachement, il doit se rendre à l'hôpital et y rester jusqu'à la prise en charge du patient », explique la s.é.-m. Zazulak. « En s'assurant que les policiers se consacrent au travail sur le terrain, on utilise mieux les ressources. »

Elle est d'ailleurs d'avis que les EPRIC sont bien accueillies dans la population et que leurs membres cherchent toujours des façons d'améliorer leurs interventions.

« Les équipes consultent des dirigeants communautaires, des chefs et des conseils de bande dans des réserves et les représentants de divers organismes communautaires pour trouver des façons de collaborer afin d'accroître la sécurité du public et de mieux répondre aux besoins en santé mentale des personnes vulnérables en situation de crise », conclut-elle.

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