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Voitures de police garées devant un bâtiment. Texte sur le signe: Stationnement restreint. Police uniquement.

Gagner la confiance de la population à Brooks, en Alberta

Des résidents de Brooks, en Alberta, ont envahi les rues en juin pour dénoncer le racisme et les interventions policières abusives. Les membres de la GRC travaillent aux côtés des membres de la communauté pour les écouter et gagner leur confiance. Crédit : GRC

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À Brooks, en Alberta, les membres de la GRC savent bien que la région a connu son lot de difficultés économiques, sociales et de santé publique. Les 29 personnes qui travaillent dans le Détachement de Brooks ont entre autres priorités de lutter contre le crime, d'atténuer les craintes de la population et de gagner la confiance des gens.

La situation difficile du secteur pétrolier et gazier ainsi que la crise des opioïdes continuent de faire des ravages dans ce coin de pays. Et en plus cette année, la COVID-19 a frappé.

La pandémie s'est abattue sur la région au printemps et a eu de graves répercussions sur la communauté, notamment le décès de neuf personnes.

Les services de santé de l'Alberta ont autorisé les policiers à donner des contraventions aux personnes qui ne se protégeaient pas ou qui représentaient un risque pour les autres. Mais dans la ville de Brooks, qui compte environ 15 000 âmes, une seule personne a reçu une telle contravention.

« Nous ne voulions pas vraiment infliger des amendes, explique le serg. Bruce McDonald, chef du district de la GRC à Brooks. Nous en avons plutôt profité pour informer les gens de leurs responsabilités. Et la plupart écoutaient ce qu'on avait à leur dire. »

Crimes contre la propriété

Les policiers du Détachement de Brooks patrouillent sur un vaste territoire, entre Calgary et Medicine Hat, qui comprend des ranchs et des fermes et où vivent quelque 30 000 personnes.

Les vastes prairies sont parsemées de plateformes pétrolières et gazières et d'opérations de forage, certaines en fonction, d'autres non. Ces endroits sont souvent la cible de vols.

« Il y a plein de fil de cuivre qui peut rapidement être arraché du sol et sorti de là, ajoute la cap. Richelle Daly, superviseure de l'équipe de réduction de la criminalité au Détachement de Brooks, et ces vols peuvent généralement rapporter plusieurs centaines de dollars.

Même si la police prend certains voleurs au collet (en mai, des accusations ont été déposées en lien avec le vol de plus de 350 kilogrammes de fil de cuivre), la cap. Daly déclare que les acheteurs de cuivre volé ne manquent pas.

« La région est si vaste qu'il est difficile d'attraper les délinquants, poursuit-elle. Mais ça ne nous arrêtera pas. Les voleurs font tellement de dommages aux puits qu'on va continuer de les pourchasser. »

Améliorer les relations

Les agents du Détachement de Brooks s'efforcent aussi de resserrer les liens avec la communauté.

Comme de nombreuses villes canadiennes qui ont des populations diversifiées, Brooks a organisé des événements de sensibilisation au racisme et aux plaintes sur les interventions policières.

Une manifestation « Black Lives Matter » a eu lieu le 7 juin.

« Certains manifestants étaient contre nous, mais nous n'allons pas ignorer les problèmes », affirme le serg. McDonald.

Celui-ci a organisé une rencontre communautaire quelques jours avant la manifestation afin de discuter des problèmes et de chercher des solutions.

Cette rencontre a été l'occasion pour les policiers d'en savoir plus sur les gens qu'ils servent et d'approfondir leurs relations avec les groupes minoritaires.

Le principal employeur de la ville, l'une des plus importantes usines de conditionnement des viandes au Canada, recrute des travailleurs étrangers depuis des années. Nombre d'entre eux proviennent d'Afrique et d'Asie, et bien que certains soient repartis, d'autres sont restés et se sont établis à Brooks.

« Plusieurs de ces nouveaux arrivants ont vécu des événements traumatisants aux mains de la police et de militaires dans d'autres pays, raconte le cap. Josh Argue, qui travaille dans la région depuis plus de dix ans. Alors ils ont peur de la police.

Cette peur peut se manifester n'importe quand, par exemple pendant un contrôle routier, une visite dans une école ou un événement communautaire.

C'est pourquoi, selon le cap. Argue, il faut absolument établir des relations positives entre la police et les membres de la communauté.

« Nous devons montrer aux gens le bon côté de la police et gagner leur confiance », conclut-il.

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