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Vue de profil d'une policière de la GRC, debout à l'extérieur, vêtue de la tunique rouge et d'un béret bleu et tenant le bâton à exploits de la GRC.

Faire tomber les obstacles pour les employées inuites, métisses et des Premières Nations

La serg. Kelly Willis a mis sur pied le Réseau des femmes autochtones pour aider les employées inuites, métisses et des Premières Nations à surmonter les obstacles professionnels. Crédit : GRC

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Mieux connu sous son acronyme RFA, le Réseau des femmes autochtones a été mis sur pied par la combative serg. Kelly Willis au printemps 2021.

Grâce au bouche-à-oreille, le réseau s'est rapidement fait connaître en créant un espace de rencontre virtuel pour les femmes autochtones et les employées bispirituelles de la GRC. On s'y rassemble pour se soutenir mutuellement et œuvrer à lever les obstacles qui entravent de longue date le recrutement, le maintien en poste, le perfectionnement et l'avancement des employés autochtones. Les récits personnels et les initiatives sont publiés dans un bulletin mensuel.

Force de caractère et fierté

La serg. Willis est originaire de Chisasibi, une réserve crie du Nord québécois. Elle est issue d'une longue lignée de femmes fortes. Son arrière-grand-mère était sage-femme. Sa grand-mère a été parmi les premiers membres de sa communauté à fréquenter un pensionnat, dont elle a été renvoyée pour avoir volé une tablette de chocolat. « En réalité, les enfants avaient faim et ma grand-mère faisait ce qu'elle pouvait pour les aider », explique-t-elle.

Sa mère est une survivante des pensionnats; à la fin de son secondaire, on l'a dissuadée d'aller plus loin; ça ne servirait à rien, lui a-t-on dit. Aujourd'hui, elle continue de se cultiver et de se perfectionner à plus de 80 ans. « Je suis extrêmement fière de mon héritage et de mes modèles familiaux, s'exclame la serg. Willis. On m'a toujours soutenue et tout le monde est fier que je sois policière à la GRC. »

Le réseau bénéficie du soutien administratif du Bureau de la collaboration, de l'élaboration conjointe et de la responsabilité GRC-Autochtones (Bureau de la CERGA). Le réseau est une communauté accueillante où les employées autochtones font le récit de leur histoire et découvrent celle des autres, notamment le fait d'être confrontées à des politiques et des pratiques racistes dont on ne parlait jamais auparavant.

« Les employés autochtones, en particulier les femmes, sont sous-représentés aux échelons supérieurs de l'organisation », rappelle la serg. Willis. « J'espère que ça va changer puisque le réseau est consulté sur les changements à apporter aux politiques, programmes et processus. »

Changement de culture organisationnelle

La serg. Willis se montre optimiste, soulignant le soutien des hauts dirigeants et d'autres alliés internes. « Nous avons beaucoup d'agents de changement et de personnes au grand cœur dans notre organisation. Si nous trouvons le courage de nous exprimer, je pense que nous pourrons contribuer à changer les choses, à transformer la culture organisationnelle et à appuyer les efforts de réconciliation. »

Parmi les progrès les plus visibles, citons les changements récents à la politique sur l'uniforme qui font qu'il est désormais permis de porter une plume d'aigle ou une ceinture métisse. La serg. Willis fait partie de l'équipe qui milite pour l'ajout d'autres symboles comme la jupe à rubans, comme elle l'a fait pour le nouvel emblème autochtone qui figure sur son insigne nominatif.

« Le port de symboles culturels autochtones avec l'uniforme nous remplit de fierté et envoie un message fort aux Autochtones qui se voient enfin représentés à la GRC; c'est important pour nos efforts de recrutement », insiste-t-elle. « Tout cela fait partie d'une vaste transformation qu'appuie le Réseau des femmes autochtones et qui, nous l'espérons, fera véritablement avancer la réconciliation. Pour moi, le réseau est une façon de rendre hommage aux femmes de ma vie qui ont ouvert la voie aux prochaines générations. »

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