Vol. 79, Nº 2Actualités

Deux policiers regardent une personne dormir sur le banc d'un abribus la nuit.

Étude sur le manque de sommeil chez les policiers

Travailler de nuit peut être un important facteur de fatigue chez les policiers selon le Dr Charles Samuels, spécialiste du sommeil et du rendement des policiers. Crédit : GRC

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La seule mention de travailler la nuit suffit à faire bâiller un policier. Les longues heures, les nuits blanches et les interventions stressantes contribuent à la fatigue des policiers de première ligne.

Fiona Vincent, gestionnaire de l'équipe de Condition physique et Mode de vie de la GRC en Saskatchewan, a compris que ce problème touchait de nombreux policiers de la GRC dans les détachements de la province et, en 2015, elle a décidé de mener une étude sur le sujet.

C'est avec l'aide d'un spécialiste du sommeil, le Dr Charles Samuels, qu'elle a recruté des chercheurs de l'Université de Calgary et de la Washington State University avant de lancer un programme de deux ans en gestion du sommeil pour évaluer l'ampleur de la fatigue des m.r. de la GRC en Saskatchewan.

« Les policiers doivent travailler par quarts, ce qui les prive de sommeil, affirme le Dr Samuels, qui a fait des recherches sur la fatigue au sein des services de police de Calgary et de Toronto. »

Le programme comportait une formation de trois heures sur la fatigue; les membres devaient répondre à un sondage avant cette séance, puis six semaines après. On voulait ainsi déterminer si les membres étaient fatigués et si la formation pouvait les aider à réduire cette fatigue.

« J'ai été policier assez longtemps pour savoir que le sommeil peut être une denrée rare, lance le s.é.-m. Darren Simons, chef du Détachement de Carlyle (Sask.) et participant à l'étude. On apprend par exemple à reconnaître les moments où il faut faire une sieste ou prendre de la caféine. C'est très utile. »

Après deux années de travail, les cher-cheurs ont déterminé que le niveau de fatigue était très élevé à la GRC – seulement 20 p. 100 des membres sondés étaient satisfaits de la qualité de leur sommeil. Ils ont aussi conclu que la formation a influencé les habitudes de sommeil des policiers.

Après la formation, le s.é.-m. Simons a compris l'utilité de créer des conditions plus propices au sommeil. L'an passé, avec l'aide de l'équipe de Condition physique et Mode de vie, il a acheté un fauteuil et un sofa pour permettre aux policiers du détachement de faire des siestes.

« Nous portons des armes et nous prenons des décisions de vie ou de mort, il faut donc être très vigilants et à l'affût de notre environnement, dit-il. Une bonne nuit de sommeil est essentielle. »

Le programme de gestion du sommeil se termine au printemps 2017 et on l'examinera à ce moment pour décider s'il doit se poursuivre.

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