Vol. 81, Nº 3Reportages

Un agent de la GRC parlant au téléphone, assis à un bureau.

Du renseignement en temps réel

Un centre communique des détails essentiels à la police

Le CRTR soutient en temps réel les policiers de toute la Colombie-Britannique. Crédit : Dawn Martin, RCMP

Par

Le seul élément dont elle disposait était une partie du numéro d'immatriculation.

L'hiver dernier, une équipe d'analystes et d'agents des renseignements criminels n'a mis que 90 minutes, depuis la réception d'un appel sur une agression en cours, à identifier un suspect qui a été arrêté par la suite.

Situé à Surrey et ouvert jour et nuit, le centre de renseignements en temps réel de la Colombie-Britannique (CRTR de la C.-B.) permet d'accélérer le travail des policiers qui interviennent en cas d'incidents graves en leur donnant des renseignements utiles sur un suspect.

Dans le feu de l'action, des équipes d'agents de renseignements et d'assistants d'analystes utilisent les détails cruciaux entrés dans le système de répartition 911 pour éplucher jusqu'à 30 bases de données.

« Notre équipe est un multiplicateur de force, de dire l'insp. Vaz Kassam, responsable du CRTR de la C.-B. Grâce à elle, il y a six ou sept personnes qui aident en coulisse les policiers sur les lieux d'un crime. »

Des partenaires silencieux

Les employés du CRTR de la C.-B. surveillent le système de répartition et la radio de police. Ils évaluent les incidents qui nécessitent une intervention policière et ne commencent leur analyse que s'il y a une menace pour la sécurité des policiers ou du public.

Les policiers peuvent consulter certains renseignements dans leur véhicule, mais la majorité des recherches est effectuée au bureau.

« Nous pouvons leur fournir en une demi-heure des détails qu'ils mettraient cinq jours à découvrir », affirme Tracy Mundell, assistante d'analyste des renseignements criminels au centre depuis septembre 2014.

En plus d'effectuer des analyses en temps réel, le centre accepte les demandes des enquêteurs.

Le centre a établi un partenariat multipartite entre la GRC et les services de police municipaux de C.-B. ainsi que l'Agence des services frontaliers du Canada, le Service correctionnel du Canada ainsi que le service correctionnel et le bureau du shérif de la province.

Ses 43 employés – employés permanents de la GRC et policiers municipaux qui se relaient aux quatre ans – ont accès aux bases de données de tous les partenaires.

« Il fallait plus d'échanges d'information entre ces organismes, car la criminalité ne connaît aucune frontière », explique l'insp. Kassam.

Selon lui, le CRTR de la C.-B. est le dépôt central à partir duquel son équipe peut surveiller les renseignements transmis par tous les services de police de la province.

Des partenaires dans la lutte contre la criminalité

Depuis son arrivée au centre il y a deux ans, le serg. intérimaire Leigh Hodak, du service de police de New Westminster, a pu constater les avantages des partenariats. L'automne dernier, son équipe a renseigné les policiers sur une série de cambriolages de banques à Burnaby et à Westminster, ce qui les a aidés à arrêter le voleur lorsqu'il a frappé à Vancouver.

« Nous connaissions la description de son véhicule et son mode opératoire, et savions qu'il allait bientôt repasser à l'acte », affirme le serg. Hodak, chef d'une des équipes d'analystes.

Son équipe a alerté le service de police de Vancouver et peu après, comme prévu, le suspect a braqué une autre banque. Grâce à la description de son véhicule, les policiers n'ont pas tardé à le trouver et à l'arrêter.

« Savoir tout ce qui se produit dans la province est une bonne stratégie globale en matière de services de police, de dire le serg. Hodak. Un service de police municipal n'est pas au courant de ce qui se passe ailleurs autour de lui. »

Même si le CRTR de la C.-B. ne suit pas le progrès des enquêtes, ses employés évaluent sa réussite par la hausse du nombre d'appels et de demandes – 35 p. 100 entre janvier 2018 et janvier 2019.

« C'est vraiment gratifiant de savoir qu'on peut fournir de l'information aux policiers qu'ils n'auraient pu obtenir que plus tard dans leur enquête », conclut-il.

Date de modification :