Vol. 80, Nº 2Actualités

Deux motoneigistes au milieu d'une tempête de neige sur une étendue déserte.

Les dispositifs de localisation peuvent sauver des vies

La GRC au Labrador est d'avis que l'emploi de dispositifs personnels de localisation pour secourir des gens en détresse en pleine nature permet d'économiser du temps et de sauver des vies.

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Le soir du 26 janvier 2018, forcés d'interrompre leur trajet de Hopedale à Natuashish à cause du mauvais temps et de l'impraticabilité de la route, Matthew Lougheed et son partenaire de motoneige se sont réfugiés dans une anfractuosité isolée de la côte accidentée du Labrador.

Transportant avec lui un dispositif personnel de localisation, M. Lougheed (34 ans) n'a pas paniqué : il savait que les secours arriveraient bientôt.

Sitôt activée la fonction S.O.S. de l'appareil, l'emplacement exact des deux hommes a été transmis aux sauveteurs – notable économie de temps et de ressources. Un tel outil est particulièrement précieux pour la recherche de personnes disparues dans les régions vastes et éloignées comme le Labrador.

« Ça nous a vraiment sauvé la vie… Ils savaient pile-poil où nous trouver », dit M. Lougheed, qui raconte comment le duo s'est allumé un petit feu à -40 °C avec le refroidissement éolien.

En 2016, la GRC à Hopedale, des organismes locaux et plusieurs communautés Nunatsiavut se sont cotisés pour acheter dix transmetteurs par satellite qui sont mis gratuitement à la disposition de ceux qui s'aventurent en pleine nature.

Le serg. Darryl MacMullin fait savoir que le Détachement de Hopedale n'a prêté que très peu de ces appareils, pourtant assez petits pour tenir dans la paume de la main.

« Je préférerais qu'ils soient tous utilisés, déclare-t-il. Si tout le monde s'en servait, on n'aurait plus à conjecturer, on pourrait immédiatement dépêcher nos équipes de secours terrestre au lieu exact d'où provient le S.O.S., ce qui nous ferait gagner du temps, si précieux dans ce genre d'affaires. C'est un outil formidable. »

Pour expliquer l'impopularité des transmetteurs, le serg. MacMullin avance cette hypothèse : les résidents locaux, qui ont l'impression de bien connaître ce territoire où ils ont vécu toute leur vie, ou bien jugent l'appareil superflu, ou bien voient dans son emploi un signe de faiblesse.

M. Lougheed, rempli de gratitude envers ceux qui l'ont secouru, est d'accord.

« Je commence à croire que certains chasseurs ou voyageurs sont trop orgueilleux pour s'en servir, analyse-t-il. Par beau temps, il n'y a aucun problème, on sait où on va. Mais lorsqu'il neige, que le vent souffle à 80 km/h et qu'on ne voit plus rien devant soi, on juge la situation autrement. Je ne vais plus nulle part sans en emporter un avec moi. »

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