Vol. 79, Nº 2Reportages

Agents de la GRC déchargeant une cargaison de bouteilles d'eau d'une camionnette.

Un contrôle en matière de santé mentale

Plus de 300 membres de la GRC de partout au pays ont soutenu les effectifs du Détachement de Wood Buffalo en apportant de l'eau, des ressources et des masques à gaz. Crédit : Rene Huot, GRC

Par

Après quatre jours consacrés aux opérations de patrouille et d'évacuation à Fort McMurray, décimée par les flammes, tous les employés du Détachement de Wood Buffalo de la GRC ont été convoqués à Edmonton.

Le commandant divisionnaire de l'Alberta a alors accordé aux 136 membres et à plusieurs employés civils deux semaines de congé en leur demandant de se présenter à un centre de réception. Là, des médecins de la GRC ont traité ceux qui avaient inhalé de la fumée ou subi des égratignures ou des brûlures, tandis qu'une équipe de psychologues était sur place pour évaluer leur bien-être.

« Lorsqu'on est touché par un événement et qu'en plus on est chargé d'assurer des services de police à cet endroit, c'est une double épreuve », explique Mme Barbara Schmalz, Ph.D., psychologue à la GRC. « Les membres oscillaient entre leur responsabilité d'intervenants et le bouleversement vécu par les citoyens ordinaires. »

Mme Schmalz et quatre autres psychologues ont rencontré chaque employé lors d'une séance de 30 minutes pour discuter de leur état de santé mentale. Ils voulaient s'assurer d'aiguiller sans tarder les employés nécessitant de l'aide.

« Il est primordial d'établir un contact personnel à l'issue d'une catastrophe, explique Mme Schmalz. En nouant une relation d'emblée, les gens n'hésiteront pas à passer un coup de fil par la suite lorsque la détresse survient. »

Une semaine après ce premier contact à Edmonton, les psychologues ont communiqué de nouveau avec chaque membre pour déterminer ceux qui étaient prêts à reprendre le collier. Ils ont appuyé ceux qui l'étaient, et maintenu le contact avec ceux qui étaient en difficulté.

Les psychologues continuent de se rendre mensuellement à Fort McMurray afin d'aider les employés à composer avec le premier anniversaire des incendies, en mai 2017.

« On doit prévenir les gens que leurs réactions sont tout à fait normales, précise Mme Schmalz. Surtout les policiers et les premiers intervenants, qui ont souvent l'impression qu'ils doivent être en mesure de gérer n'importe quelle situation. »

Date de modification :