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Deux policiers se tiennent à côté d'un casier de rangement mural dans une école.

Deux agents de liaison jettent des ponts à Akwesasne

Le cap. Terry Hamelin (à droite), agent de liaison de la GRC, collabore avec l'agent Norm King de la Police mohawk d'Akwesasne afin d'organiser des activités scolaires pour mieux comprendre la communauté. Crédit : GRC

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Certes, les policiers GRC doivent faire respecter la loi, mais ils peuvent aussi contribuer à la sécurité des communautés autochtones par des moyens non répressifs.

Le cap. Terry Hamelin, de la GRC, travaille comme agent de liaison avec le Service de police mohawk d'Akwesasne (SPMA), dans l'Est ontarien.

Ensemble, la GRC et le SPMA fournissent des services à 15 000 résidents en territoire haudenosaunee.

« Créer des liens de confiance, c'est ça notre travail, résume le caporal qui est membre de la Timiskaming First Nation (Québec) et compte 23 années d'expérience aux services généraux. Akwesasne n'est pas une réserve ordinaire : ses frontières délimitent un territoire qui s'étend sur le Québec, l'Ontario et l'État de New York. »

Installé à Cornwall (Ont.) et arrivé en poste en août, le cap. Hamelin travaillera avec le gend. Norm King, l'agent de police communautaire du SPMA. Il contribuera notamment à organiser des événements communautaires et à accroître la visibilité de la GRC dans la région.

« Je vais avoir la chance de rencontrer des gens et d'incarner la GRC au sein de la communauté », déclare le cap. Hamelin.

D'hier à aujourd'hui

Akwesasne connaît les mêmes problèmes que beaucoup d'autres communautés au pays : homicides, voies de fait, violence de rue, drogue, intimidation et mauvais traitements.

La situation géographique de la réserve a occasionné au fil des ans de nombreux conflits qui ont été très médiatisés, la plupart portant sur l'introduction clandestine d'alcool, de tabac, de stupéfiants ou même de clandestins.

En outre, certains résidents soutiennent qu'ils ont le droit de franchir librement les frontières.

« Les résidents passent régulièrement la frontière parce qu'ils estiment que la réserve où ils vivent forme une seule et même communauté, observe le gend. King. Notre communauté abrite une grande diversité. Qui ne la comprend pas ne peut pas s'y rendre utile. »

Connaître Akwesasne, cela veut dire entrer en contact avec tout le monde, par exemple en allant dans les écoles, en tenant des ateliers de sécurité publique ou en s'entretenant avec les aînés.

Cela veut dire organiser des rencontres avec les jeunes pour parler des dangers de la drogue, donner des exposés sur des pratiques comme l'exploitation des enfants et la traite de personnes, et collaborer avec le SPMA en vue de diffuser cette information.

Certaines activités accroissent la présence policière au sein de la communauté, par exemple aller pêcher avec les enfants; d'autres, plus sérieuses, abordent des thèmes comme la violence conjugale, l'abus de drogues ou les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées.

Le cap. Hamelin et le gend. King planifient les activités de concert.

« Mon rôle est d'assurer la liaison et de prêter mon aide (au SPMA), si j'en ai les ressources – et bien sûr, j'ai envie d'aider, explique le cap. Hamelin. La GRC veut s'engager et apprendre à connaître les gens et les communautés qu'elle a pour mission de protéger. »

« On s'appuie chacun sur l'avis de l'autre, ajoute le gend. King. Et il est dans l'intérêt du SPMA d'aider la GRC à apprendre et à comprendre tout ce qu'elle peut au sujet d'Akwesasne. »

Tous deux Autochtones, ils croient l'un comme l'autre que l'établissement de relations entre la population et la police est une étape essentielle à la réconciliation et à la guérison de tous.

Se montrer sous un autre jour

D'après un policier de la GRC faisant partie de l'Équipe mixte d'enquête (EME) de la région, laquelle regroupe des membres de la GRC, du SPMA et de l'OPP, le travail des agents de liaison est important, car « il donne à voir la police autrement que comme instrument de répression ».

« Ça comble une réelle lacune, car plusieurs résidents s'opposent à la présence de policiers de l'extérieur dans la réserve », analyse le membre de l'EME dont le nom doit être tu pour des raisons de sécurité.

Selon ce dernier, qui connaît bien le milieu de la police autochtone, il est capital d'établir des liens avec les aînés de la bande.

« Comme les anciens jouissent d'un très grand respect dans les communautés autochtones, il est indispensable d'obtenir leur appui. Ils exercent une influence considérable sur le groupe. »

« Le travail d'Hamelin montre que la GRC n'est pas là juste pour faire des arrestations. Il montre les efforts que nous faisons pour nous mêler à la vie de la communauté et pour mieux comprendre ses membres. En un mot, il fait voir la police sous un jour différent. »

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