Blessé par balle, tiré dans l'exercice de ses fonctions.

21 décembre 2017
Winnipeg (Manitoba)

Communiqué de presse

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Serg Mark Hume
Vue de Serg Mark Hume
Vue de tireur

Le 15 mai 2015, 15 ans, jour pour jour, après avoir été promu de l'École de la GRC, le sergent Mark Hume a commencé sa journée de travail comme d'habitude. Il a enfilé son uniforme et son pendentif de saint Michel, patron des policiers. Pendant qu'il plaçait son pendentif, la chaîne s'est brisée et le pendentif est tombé. Depuis le jour où sa sœur, qui est aussi policière, lui avait donné ce pendentif en cadeau cinq ans auparavant, Mark le portait à chaque quart. Il a décidé de partir pour le travail un peu plus tôt afin de pouvoir le faire réparer. Cela s'est avéré une bonne décision, car il aurait besoin de protection cette journée-là.

C'était la longue fin de semaine de mai et en tant que chef des Services de la circulation de Westman, Mark patrouillait sur les routes et appliquait le Code de la route lorsqu'il a entendu un appel radio concernant un incident de violence conjugale à Kemnay, au Manitoba. Il n'était pas très loin, tout comme l'une de ses gendarmes, Luanne Gibb. Ils se sont tous les deux rendus sur les lieux. À leur arrivée, la victime et son ami avaient déjà quitté la résidence et ont pu parler à la police. D'après leurs témoignages, Mark et Luanne ont décidé d'arrêter Clayton Ewert, qui était encore dans la maison.

Lorsque Mark et Luanne se sont approchés de la maison, Clayton est sorti sur la véranda pour préparer un barbecue. Il avait une assiette remplie de nourriture et des pinces. Mark a dit « Hé, nous avons besoin de vous parler. » Clayton a jeté la nourriture dans les airs et est rentré dans la maison en courant et en criant « Sortez de mon terrain, sinon je vais tirer sur vous. » Mark et Luanne se sont mis à l'abri, où ils ont été rejoints par un autre policier.

Mark était placé en face de l'autre policier lorsqu'il a vu la terre se disperser sur le sol entre eux. Sa jambe gauche s'est engourdie. Il s'est vite rendu compte qu'il avait été atteint par une balle. Avant qu'il puisse bouger, il a entendu un autre coup de feu, il a vu un autre nuage de poussière et il a ressenti une douleur à son bras droit. Mark ne savait toujours pas si le tireur était encore dans la maison ou s'il continuerait de tirer. Mark a couru pour se mettre à l'abri. Blessé à la jambe gauche et saignant au bras droit, Mark a traversé en courant les cours des maisons en face de la résidence de Clayton. Il s'est arrêté pour dire aux résidents de se mettre à l'abri dans leur sous-sol. Il ne savait pas si Clayton le poursuivait. Il a continué de se déplacer à l'abri jusqu'à ce qu'il retourne à la route principale, où les voitures de police étaient garées et les autres policiers étaient postés.

En tant que policier le plus haut gradé sur les lieux, Mark a pris en main la situation et a établi un poste de commandement. Environ 55 minutes après la réception de l'appel radio par Mark et Luanne, Clayton s'est calmement rendu. « Nous l'avons persuadé de sortir de la maison et je l'ai arrêté pour avoir tenté de me tuer », ajoute Mark.

Mark a immédiatement reçu des soins et a été transporté à un hôpital local. Il reste trois plombs dans le corps de Mark aujourd'hui : deux plombs dans sa jambe gauche et un plomb dans son bras droit. Ce ne sont pas les blessures physiques qui le dérangent, mais plutôt les répercussions qu'elles ont eues sur sa famille. « Mon neveu de cinq ans n'était pas au courant de la gravité de ce qui m'était arrivé et je ne voulais pas qu'il le soit, mais il savait que j'avais été blessé et que tout le monde était très inquiet à mon sujet. Il est venu me voir après mon congé de l'hôpital et a placé des pansements de superhéros sur mes blessures. Nous ne lui avons jamais dit que j'avais été atteint par balles », se rappelle Mark.

Clayton a plaidé coupable et a été déclaré coupable de plusieurs accusations, dont la tentative de meurtre de Mark. C'est une mince consolation pour Mark. Ce n'est pas l'agression qu'il a subie qui le dérange. Il précise qu'il ne ressent aucune haine pour l'homme qui lui a tiré dessus et ne le souhaite aucun mal. Ce qui préoccupe Mark est ce que l'attaque signifiait.

« Le 15 mai 2015, j'ai été blessé par balles deux fois à cause de l'uniforme que je portais et de ma présence à cet incident de violence familiale. Je n'avais même pas encore discuté avec monsieur Ewert, sauf pour lui dire que j'avais besoin de lui parler. Je ne l'avais jamais rencontré avant. Je ne l'ai pas maltraité. Il ne me détestait pas personnellement. Il ne me connaissait même pas. Il a tenté de me tuer uniquement à cause de l'uniforme que je porte et des valeurs que je représente et c'est CELA qui me trouble le plus. »

Mark et Luanne et les autres policiers qui ont vécu des incidents semblables ne tiennent plus pour acquis qu'ils rejoindront leurs êtres chers après leur quart. Les policiers doivent se promettre chaque jour qu'ils rentreront à la maison et savoir qu'en fin de compte, ils ne sont pas toujours en mesure de tenir cette promesse. Mark est rentré chez lui et continue de porter fièrement l'uniforme comme il l'a fait pendant la moitié de sa vie, mais il commence chaque quart en étant pleinement conscient de ce qu'il met en péril.

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