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Trois policiers de la GRC en tunique rouge sont assis sur un banc à un point d'observation avec vue sur des collines et l'océan.

Le travail policier en milieu rural au Cap-Breton

Les agents de la GRC à Chéticamp (N.-É.) servent des dizaines de petites communautés, certaines situées aux abords du Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. La région attire des milliers de visiteurs. Crédit : GRC

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Où qu'ils travaillent au Canada, les agents de la GRC trouvent normal que les gens de leur communauté demandent quelques minutes de leur temps, même en dehors du travail.

C'est particulièrement vrai dans les petits détachements comme celui de Chéticamp (N.-É.).

« Quand on vit dans ce genre de localité, on ne peut pas juste rentrer chez soi après son quart », affirme le gend. Mike Townsend, qui est aussi entraîneur bénévole d'une équipe de hockey mineur. « Il faut faire partie de la communauté. Je sais par exemple que faire l'épicerie peut prendre un certain temps parce que les gens voudront me parler, et c'est parfait. »

Un haut lieu du tourisme

Les trois gendarmes et le caporal du Détachement de Chéticamp servent des dizaines de petites communautés, dont plusieurs le long de l'historique piste Cabot, aux abords du Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, une région qui attire des milliers de visiteurs.

« On me photographie plus que jamais, surtout quand je porte la tunique rouge », note le gend. Townsend, originaire de Truro (N.-É.). « Les touristes sont forts là-dessus. »

À Chéticamp, le service cellulaire, et même radio, est inégal. Les communications peuvent donc être un peu difficiles. Lorsque survient une demande urgente, le lieu de l'incident peut être à cinq ou à 50 minutes du Détachement.

L'attente peut aussi être longue avant d'obtenir du renfort.

« L'endroit présente certes son lot de défis », reconnaît la caporale à la retraite Paulette Delaney-Smith, qui a dirigé le district pendant six ans après être revenue à ses racines acadiennes au Cap-Breton en 2010.

« Chéticamp ne ressemble en rien au quartier général de la GRC à Toronto », lâche-t-elle.

On y reçoit des demandes du genre typiquement associé aux services de police communautaire : problèmes de circulation, querelles de ménage, infractions liées aux drogues et à l'alcool.

« Quand je travaillais ici, des gens venaient parfois nous consulter sur la façon de remplir une demande de passeport, par exemple, se souvient la cap. Delaney-Smith. La formation donnée à Dépôt ne vous prépare pas vraiment à ce genre de chose. »

L'esprit d'entraide

Il règne aussi au Détachement une volonté de soutien, au quotidien comme en situation de crise.

« Dans une petite localité où les ressources peuvent être plus difficiles d'accès que dans un grand centre, il faut faire son possible pour aider », souligne la cap. Delaney-Smith.

Elle se souvient d'avoir remplacé des agents rappelés chez eux d'urgence et aussi d'avoir aidé des collègues après une troublante intervention auprès d'une randonneuse blessée. Attaquée par un coyote, la femme avait finalement succombé à ses blessures.

La tragédie est survenue en octobre 2009, l'année avant l'entrée en fonction de la cap. Delaney-Smith comme chef.

« Plusieurs membres ont participé à l'intervention, et certains n'avaient jamais été témoins d'un incident aussi traumatisant, explique-t-elle. Ils ont fait de leur mieux pour s'en remettre. »

Les effets de l'incident se sont toutefois fait sentir bien des mois plus tard.

« J'ai fait beaucoup de quarts supplémentaires pour permettre à ces agents d'assimiler ce qui leur était arrivé. C'est l'essence même du travail policier en milieu rural. »

Cette philosophie aide à bâtir et à préserver des équipes solides, ce qui permet aux policiers de faire leur travail.

Elle cadre aussi avec les objectifs du cap. Yannick Gagnon, arrivé à la tête du Détachement cet été.

« Atténuer l'horreur d'une journée affreuse est l'aspect le plus intéressant de notre travail, estime-t-il. Quand nous arrivons sur les lieux d'un incident, il est plus facile de parler à cœur ouvert aux personnes touchées si nous les connaissons ou si elles nous ont déjà vus. »

« Si les gens savent qui nous sommes, c'est que nous faisons bien notre travail. »

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