Vol. 81, Nº 3Formation

Un agent de la GRC portant des écouteurs rédige des notes, assis à un bureau.

Travail d’équipe et tactiques

La formation annuelle sur la négociation en situation de crise

Les négociateurs en situation de crise de la GRC doivent rester au sommet de leur art, car ils peuvent être appelés à intervenir à tout moment. Crédit : GRC

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Les négociateurs en situation de crise de la GRC aident à désamorcer des situations fort tendues et risquées. Pour rester au sommet de leur art, ils suivent des formations fréquentes.

Le Programme des incidents critiques (PIC) de la GRC offre chaque année dans cette optique un atelier sur la négociation en situation de crise qui rassemble près de 60 agents du pays entier à l'École de la GRC afin de leur proposer des exposés et des mises en situation.

Les négociateurs peuvent ainsi s'exercer à l'écoute active et à la création de liens.

« Pour maintenir ces compétences, les exercices pratiques sont particulièrement utiles », estime le serg. Ed Jobson, coordonnateur du Programme de négociation en situation de crise.

Dans le cadre du PIC, les négociateurs travaillent sous la direction d'un commandant des interventions et aux côtés d'un groupe tactique d'intervention lors de prises d'otage, d'enlèvements ou de situations mettant en cause une personne barricadée ou en état de détresse, par exemple. Leur formation les prépare aux divers types de crises.

Simulation de prise d'otage

Cette année, l'atelier a mis l'accent sur le terrorisme. Des membres de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale ont présenté un exposé sur l'extrémisme religieux et participé à une simulation de prise d'otage.

« On espère ne jamais devoir faire face à de telles situations, mais il faut s'y préparer, insiste le serg. Jobson. Les compétences qu'elles exigent s'appliquent aussi à divers autres incidents. »

Les mises en situation sont réalisées à partir d'un scénario, avec la participation d'acteurs qui donnent la réplique aux policiers pour leur permettre de s'exercer à intervenir efficacement.

« Le négociateur doit faire preuve de doigté pour obtenir la réaction voulue des acteurs », explique le sergent-major du corps Al McCambridge, formateur, qui a participé à plus de 100 interventions à titre de négociateur en situation de crise au cours des 28 dernières années.

« Il faut se creuser les méninges et mettre à profit toutes ses compétences », note le cap. Kent Hall, qui est membre d'une équipe de négociation en situation de crise depuis quatre ans et négociateur depuis un an. « Les simulations sont réa-listes et exigent un effort maximal. »

Malgré l'encadrement national du programme, les provinces sont responsables de leurs propres équipes de négociation. L'atelier leur offre une formation parfois inaccessible autrement. Cette formation entre négociateurs permet à chacun d'apprendre au contact de ses collègues.

« On a la chance de tout repasser, de la logistique à la constitution d'équipes en passant par le débreffage, dit le cap. Hall, qui est affecté à Kelowna (C.-B.). On voit ce qui réussit aux autres équipes et tout le monde en profite. »

L'information présentée lors de l'atelier national est ensuite transmise aux équipes provinciales.

Une poignée de membres d'autres corps policiers canadiens assistent à l'atelier et préparent les participants à collaborer avec des agents de partout au pays.

Les négociateurs doivent bien travailler en équipe, car les situations où l'on fait appel à eux nécessitent une intervention mixte. L'atelier aussi. Les participants doivent donc collaborer même s'ils viennent de faire connaissance dans bien des cas.

« Il a fallu brasser des idées ensemble et l'exercice a été vraiment fructueux », croit le cap. Hall.

Nouveaux défis, nouvelles compétences

L'atelier change chaque année en fonction des réalités sur le terrain.

« Nous surveillons ce qui se passe dans le monde et restons au courant des nouvelles tendances et techniques, précise le serg. Jobson. Les négociations ne se font plus juste par téléphone. Nous enseignons maintenant des tactiques axées sur les médias sociaux et la messagerie texte. »

Selon le cap. Hall, la présence de négociateurs chevronnés est un aspect bénéfique de l'atelier.

« L'expérience leur a appris des choses que d'autres ne savent peut-être pas et qui rappellent l'importance de tenir compte des impondérables », constate-t-il.

Près de 150 agents de la GRC se portent volontaires pour cette fonction. Après le cours initial au Collège canadien de police, à Ottawa, ils doivent faire au moins six jours de formation par année.

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