Vol. 80, Nº 4Profil d'un détachement

Un agent de la GRC garde un VUS noir devant un bâtiment en pierre avec, en arrière-plan, un autre homme et un garde en tunique rouge.

Rideau Hall

Protéger les dignitaires canadiens

Le serg. Louis Brousseau et le réserviste Michel Sorel attendent la gouverneure générale à Rideau Hall. Crédit : Martine Chénier, GRC

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Entouré de 79 acres de jardins arborés, le Détachement de la GRC à Rideau Hall à Ottawa (Ont.) est le QG des gardes du corps du Peloton de protection du gouverneur général (PPGG) et de la Section de la protection des personnes de marque (PPPDM).

Le PPGG assure la protection du gouverneur général et de sa famille et la SPPDM, celle des dignitaires canadiens et étrangers : juges en chef, ambassadeurs, chefs d'État étrangers en visite, etc. Il veille également à la sécurité des lieux lors d'événements auxquels assistent le gouverneur général et le premier ministre.

Le bâtiment où travaillent les deux équipes est situé derrière le Bureau du secrétaire du gouverneur général. Le rez-de-chaussée, qui abritait autrefois chevaux et landaus, fait maintenant office de garage pour le parc de VUS noirs. La façade de l'édifice a été préservée, mais les petits locaux vétustes ont été réaménagés et agrandis au printemps pour pallier le manque criant d'espace.

Plus de place

« Nous étions à l'étroit avec des boîtes partout, relate l'insp. Jean-Pierre Huard, officier responsable du PPGG et de la SPPDM. Maintenant, on est fiers de nos locaux. On se sent chez nous. »

Rideau Hall abrite aussi les bureaux du gouverneur général, la Commission de la capitale nationale qui gère la propriété et, à présent, le premier ministre, sa famille et son peloton de protection.

Maintenant que le premier ministre Trudeau y habite, les agents ont renforcé la sécurité, avec plus de caméras, de commissionnaires et d'agents en uniforme et en civil.

La collaboration de tous ceux qui travaillent à Rideau Hall cimente l'esprit d'équipe. Une à deux fois par mois, les partenaires se rencontrent pour discuter des événements à venir et de questions de santé et sécurité.

« Nous partageons nos ressources, notre expertise et notre information, détaille le serg. Louis Brousseau, responsable des opérations du PPGG. Le travail d'équipe est indispensable. »

Les imprévus font partie du quotidien; agents et réservistes doivent donc rapidement s'adapter et modifier leurs plans personnels pour effectuer des heures supplémentaires et des déplacements au pied levé.

« Ça contrarie parfois ma femme, mais ça fait partie du travail, on s'y habitue », reconnaît le serg. Brousseau qui, en 20 ans, a assuré la protection de trois gouverneurs généraux canadiens.

Quant aux membres de la SPPDM, le programme de leur journée est souvent dicté par l'actualité internationale.

« Lorsqu'un attentat survient en France, il y a de bonnes chances qu'on renforce la protection de l'ambassadeur de France ici », explique le s.é.-m. Richard Martel, responsable de la SPPDM depuis près de deux ans.

Outre la nature dynamique de la protection rapprochée, les membres de la SPPDM doivent s'adapter aux exigences des dignitaires étrangers qui ont certaines préférences en matière de sécurité, concernant par exemple le type de véhicules.

Pour que tout fonctionne bien, le s.é.-m. Martel et son équipe collaborent étroitement avec Affaires mondiales Canada (AMC), qui accueille les visiteurs et gère avec les gouvernements étrangers et la GRC les besoins des dignitaires.

« Le protocole, ce n'est pas mon rayon, confie le s.é.-m. Martel. Nos collègues d'AMC nous breffent chaque fois que nous avons une visite et nous facilitent la tâche. »

Changer et s'adapter

La nature changeante du travail, c'est ce que le s.é-m. Martel aime le plus.

« On devient accro à ce travail – le meilleur au monde! », s'exclame-t-il en se remémorant une anecdote : alors qu'il conduisait le premier ministre portugais Antonio Costa à un événement public, une situation potentiellement risquée a poussé le s.é.-m. Martel à se tourner vers lui pour lui suggérer de modifier son programme.

« Ce n'est pas tous les jours qu'on s'adresse à un chef d'État comme s'il s'agissait d'un collègue de travail », dit-il.

M. Costa a accepté sans hésiter et, avant de retourner au Portugal, lui a serré la main et l'a remercié.

« Il a été très aimable, se souvient le s.é.-m. Martel. Ça m'a beaucoup impressionné. »

Pour le serg. Brousseau, c'est un voyage en Israël avec l'ancien gouverneur général David Johnston qui a marqué sa carrière.

« Nous sommes allés dans les territoires occupés, dit-il. C'était très intéressant de se retrouver des deux côtés de la clôture et de découvrir l'histoire de ces lieux. »

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