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Femme policière tenant une fillette dans ses bras, devant la porte d'entrée d'un domicile.

Le retour au foyer

La GRC aide des enfants enlevés à retrouver leur famille

Le Centre national pour les personnes disparues et les restes non identifiés met tout en œuvre, travaillant 24 heures par jour, sept jours par semaine pour aider à retrouver des enfants disparus et des restes non identifiés. Crédit : RCMP

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Au printemps dernier, la GRC a aidé cinq enfants à réintégrer le foyer après avoir été enlevés par leur autre parent – certains d'entre eux avaient été séparés de leur famille pendant des années.

« Il nous arrive de rester bredouille durant des mois, mais en mai, nous avons eu la main heureuse », explique la serg. Lana Prosper, de la GRC, off. resp. du Centre national des personnes disparues et des restes non identifiés (CNPDRN) à Ottawa.

Le centre a pour mission d'aider la police au pays à retrouver des personnes disparues, souvent des enfants. Les agents du CNPDRN collaborent aussi avec les coroners et les médecins légistes dans les enquêtes sur des restes non identifiés.

En 2018, le centre a contribué à résoudre plus de 4 000 cas par la gamme de services qu'il offre.

Si les retrouvailles entre parent et enfants sont généralement un heureux dénouement, la serg. Prosper précise que plus l'enfant a été enlevé jeune et plus longue est la séparation, plus difficile risque d'être la réintégration.

Il y a eu 134 enlèvements d'enfants par un parent au pays entre juillet 2018 et juillet 2019. Les enlèvements par un étranger comptent pour moins de 0,1 p. 100 des cas, selon la serg. Prosper.

Malgré ce qu'on peut penser, l'enlèvement par un parent peut avoir des conséquences aussi graves que celui par un étranger.

« Aussi choquant et triste que cela puisse sembler, un parent se sert parfois de son enfant pour blesser son conjoint, ce qui peut mettre l'enfant en situation fort périlleuse », explique la serg. Prosper.

Dans les cas où l'enfant est manifestement en danger, la province déclenchera une alerte publique Amber. Le CNPDNR peut alors apporter son concours en affichant des alertes dans Facebook et d'autres supports internationaux, précise Kevin O'Shea, analyste au CNPDNR.

« Plus l'enfant est vulnérable, plus il est urgent de le retrouver, explique M. O'Shea. Toute disparition constitue toujours une urgence, car l'enfant est sans défense. »

Enlèvements hors frontières

Les enlèvements par un parent sont les dossiers les plus urgents pour le CNPDRN; celui ci aborde généralement les cas à la demande de l'enquêteur lorsque toutes les pistes ont été épuisées, ou lorsqu'on soupçonne le kidnappeur d'avoir quitté le pays. Cela dit, le service de police local demeure chargé de l'enquête.

En mai dernier, le CNPDRN a aidé une mère à retrouver son enfant porté disparu durant près de 30 ans. Le père de l'enfant l'avait emmené illégalement à l'étranger et lui avait dit que sa mère était morte.

Des années plus tard, l'enfant, devenu un homme, s'est mis en quête de la vérité.

Le genre de situation n'est pas rare, estime la serg. Prosper.

La résolution des cas d'enlèvements à l'étranger nécessite de solides partenariats entre l'Agence des services frontaliers du Canada, INTERPOL et les agents de liaison de la GRC à l'étranger.

La Convention de La Haye sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants est invoquée dans de nombreux cas. Le Canada est l'un des 101 pays signataires qui se sont engagés à respecter les ententes de garde et les dispositions du droit familial du pays d'origine, et à intervenir pour rendre les enfants de moins de 16 ans au parent concerné.

Les enfants enlevés et amenés dans un pays non signataire sont les plus à risque de ne jamais rentrer au foyer, ajoute la serg. Prosper.

D'après les plus récentes statistiques du CNPDRN, ce dernier a aidé à 16 enfants disparus à rentrer au Canada entre 2018 et 2019.

Réouverture de dossiers non résolus

Le centre assiste également les enquêteurs en gérant une base de données nationale sur les personnes disparues et les restes non identifiés, en avisant la Banque nationale de données génétiques de la nécessité de supprimer des échantillons d'ADN, et en administrant le site de Disparus-Canada.

Lancé en 2013, le site Web cherche à recueillir des tuyaux du public. Il comporte des profils de personnes disparues et de restes non identifiés publiés à la demande des enquêteurs principaux, des coroners et des médecins légistes. Sur plus de 1 700 profils, on compte 174 enfants.

Selon Ingrid Muhlig, analyste d'enquête en matière d'ADN rattachée au CNPDRN, ces outils et le travail accompli par le centre permettent de rouvrir des dossiers non résolus.

« On incite les enquêteurs à se pencher sur d'anciens dossiers afin de les relancer », explique Mme Muhlig.

D'après M. O'Shea, la plupart des cas d'enfants disparus sont résolus assez rapidement. Sur les quelque 42 000 cas signalés en 2018, moins de 70 n'avaient pas encore été résolus en août 2019.

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