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Trois policiers et un civil posent devant un collège.

Recrutement d’Inuits

Vers un effectif qui reflète mieux la communauté

De la g. : l'insp. Rob Hill, le surint. pr. Michael Jeffrey, M. Joe Kunuk, directeur du Collège Nunavut de l'Arctique, et le gend. Henry Coman, devant le collège où le Programme de formation des cadets inuits sera offert. Crédit : Serg. Ben Sirois

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La GRC n'a engagé aucun policier inuit depuis huit ans, et le surint. pr. Michael Jeffrey, commandant de la GRC au Nunavut, entend casser la tendance.

Moins de 10 p. 100 des policiers du Nunavut sont d'origine inuite, comparativement à plus de 80 p. 100 de la population. Troublé par cet écart, le surint. pr. Jeffrey a proposé le Programme de formation des cadets inuits.

« La GRC veut être représentative des communautés qu'elle sert », fait-il valoir, notant qu'au Nunavut, la langue et la culture sont les plus grands obstacles aux services de police. « Il serait préférable que les policiers parlent inuktitut, la langue maternelle de la majorité des habitants. Et un policier lui-même issu de la communauté où il travaille comprend mieux ses croyances, son mode de vie, ses modèles familiaux et sa façon de régler les problèmes familiaux ou autres. »

Susciter de l'intérêt

Le programme de huit mois, censé commencer en septembre 2016 au Collège de l'Arctique à Iqaluit, s'adresse aux diplômés du secondaire qui s'intéressent à une carrière à la GRC. Il leur proposera des cours de base pour les aider à réussir l'examen d'entrée de l'école de police.

« Peu de jeunes finissent le secondaire au Nunavut, alors ceux qui décrochent leur diplôme, tout le monde se les arrache », constate le gendarme inuit Henry Coman, précisant que le taux de diplomation se situe à 25 p. 100.

Dans les autres territoires du Nord aussi, les diplômés se font rares et préfèrent d'autres secteurs à celui de l'application de la loi. Soucieux de corriger la situation, le surint. pr. Jeffrey a donc demandé l'aide du serg. Merle Carpenter pour mettre sur pied le programme.

En sa qualité de directeur du Centre de perfectionnement pour les services policiers aux Autochtones, le serg. Carpenter a lancé des programmes semblables dans d'autres provinces. Ces dernières années, il s'est employé à vanter les attraits de la GRC aux jeunes Métis, Inuits et citoyens de Premières Nations.

« L'estime et le respect que portent déjà les communautés à la GRC dans l'ensemble du pays sont décuplés lorsqu'elles voient l'un des leurs vêtu de l'uniforme », renchérit-il.

Ensemble, le surint. pr. Jeffrey et le serg. Carpenter ont mis sur pied le Programme de formation des cadets inuits pour aider les jeunes à obtenir des emplois à la GRC et ailleurs. La GRC parvient à recruter des Inuits, mais dans bien des cas, le choc de la vie de cadet et l'intensité de la formation les font décrocher avant d'être promus de la Div. Dépôt.

« Ce programme aidera les candidats qui sont intéressés, mais pas encore prêts, précise le surint. pr. Jeffrey. Il leur offrira une formation en rédaction de rapports, en anglais, en conduite automobile et en gestion de finances et leur fera côtoyer des membres de détachements. »

Le programme jumelle les candidats à l'un des 11 mentors inuits qui font partie de l'effectif de la GRC au Nunavut. Ces derniers leur offrent un soutien et un avant-goût du travail des policiers affectés dans le Nord.

« On veut leur donner une meilleure idée de ce que c'est d'être policier dans le Nord », résume le surint. pr. Jeffrey.

Le Nicola Valley Institute of Technology, en Colombie-Britannique, collabore avec le Collège de l'Arctique à l'élaboration du programme. Il acceptera 10 à 15 étudiants la première année. La Div. M (Yukon) souhaite maintenant établir un programme de recrutement semblable.

Autres débouchés

Les candidats qui termineront le programme ne deviendront pas tous des agents de la GRC, mais ils seront mieux outillés pour entrer sur le marché du travail, que ce soit dans les rangs de la GRC ou ailleurs.

Des partenariats ont été conclus avec différents organismes du Nunavut susceptibles d'engager les diplômés du programme qui ne poseront pas ensuite leur candidature à la GRC, tels que l'Agence des services fron-taliers du Canada et Parcs Canada.

« Si le programme ne permet pas de recruter de nouveaux membres pour la GRC, il ne faut pas y voir un échec, note Michael Jeffrey. On pourra orienter les finissants vers d'autres postes territoriaux ou fédéraux. »

Le programme suscite déjà de l'intérêt. Selon le gend. Coman, des demandes de renseignements sur les modalités de candidature ont été reçues aux quatre coins du territoire.

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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