Vol. 81, Nº 4Reportages

Un autobus scolaire jaune est stationner à côté d'un véhicule de la GRC à l'extérieur d'une école.

Prêts à intervenir

Les plans SAFE contiennent des renseignements essentiels

La GRC s'assure que les plans SAFE en Alberta sont à jour, au cas où surviendrait un incident critique. Crédit : Sgt. John Armstrong, RCMP

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Une menace dans une école? La GRC a un plan pour assurer sa sécurité.

C'est le cas pour 5 000 écoles dans ses secteurs de compétence. Chacune a son Plan d'action pour les situations d'urgence en milieu scolaire, ou plan SAFE, qui conjugue renseignements précieux et plan d'intervention.

Les plans sont versés à une base de données que les premiers intervenants consultent en cas d'incident critique, qu'il s'agisse d'un tireur actif, d'un appel à la bombe ou d'une prise d'otages.

« Vous avez sous les yeux tout ce que vous devez savoir », explique le s.é.-m. Jeff Comeau, chef du Détachement de Melville (Saskatchewan) de la GRC.

Les photos aériennes, les plans d'étage et les chemins d'accès facilitent la connaissance de la situation en intervention d'urgence. Le plan montre aussi l'emplacement des caméras de sécurité, des alarmes d'incendie et des connexions des services publics.

Connaissant les airs de l'école, les policiers peuvent fermer des routes et désigner les secteurs pour les opérations, les soins et les points de rassemblement des médias et des parents.

« On veut éviter qu'un afflux de monde de l'extérieur vienne ajouter au chaos dans lequel nous intervenons déjà, » précise le serg. Shawn French de la GRC, responsable du programme SAFE en Alberta.

Lancé en 2007, le programme SAFE se bonifie au fil des constructions nouvelles et des rénovations d'école.

« Il y a eu deux fusillades dans des écoles ces dernières années, à Taber, en Alberta, en 1999 et à La Loche, en Saskatchewan, en 2016. On veut être sûr d'être prêt, » insiste Alex MacKenzie, employé de la fonction publique au soutien de la police communautaire de la GRC en Alberta.

Consultation étendue

Les policiers de la GRC élaborent le plan SAFE après une vaste consultation des employés et de l'administration de l'école.

« Ça demande beaucoup de travail », reconnaît le serg. French.

On consulte aussi parfois le personnel du service d'entretien, qui connaît bien les secrets de l'infrastructure de l'école.

Les policiers revoient les plans chaque année pour y inclure toute modification qui aurait une incidence sur l'intervention.

L'exercice empêche qu'on oublie l'existence de cet outil.

« La conversation est nourrie entre le personnel scolaire et les policiers du Détachement » , observe le s.é.-m. Comeau.

Les policiers rencontrent aussi les premiers répondants afin de bien comprendre leur rôle lors d'un incident critique.

« Le partenariat avec un service d'incendie et un service ambulancier est un facteur dans toute intervention policière, y compris dans l'élaboration d'un plan SAFE » , estime M. MacKenzie.

Côté répartition

Les opérateurs des télécommunications ont aussi accès aux plans, ce qui leur permet de donner des indications pertinentes en quelques secondes. Ce sont des alliés précieux pour les petits détachements dont tous les policiers disponibles peuvent être en intervention.

« Ils ont nos vies entre leurs mains, estime le s.é.-m. Comeau. En intervention, on a rarement le temps de trouver l'information par soi-même. »

Dans certaines provinces, la GRC a organisé des exercices. On met en scène un incident critique dans une école et les policiers interviennent comme si c'était vrai.

« Il ne faut pas attendre un vrai incident pour voir si le plan fonctionne » , croit le s.é.-m. Comeau.

Le plan fait ressortir ce qui pourrait mettre à risque la sécurité des policiers. S'il y a dans l'école par exemple un atelier de soudure avec des gaz comprimés ou un laboratoire avec des produits chimiques dangereux, le plan montre où ils se trouvent.

Ces données sont vitales pour les policiers en déploiement rapide pour action immédiate — une technique d'intervention qui mise sur l'évaluation continue des risques pour établir le contact avec une menace active, la prendre à partie et la neutraliser.

En cas d'urgence, l'école déclenchera un confinement barricadé ou de sécurité. On procédera au confinement barricadé en présence d'une menace directe : les occupants se mettront à l'abri jusqu'au dénouement de la situation.

Si la situation d'urgence n'est pas dans l'école mais à proximité, il y aura confinement de sécurité. On verrouillera les portes extérieures et les activités à l'intérieur se poursuivront normalement. Personne ne pourra quitter l'école avant le dénouement de la situation.

Le cap. Dwayne Latham, coordonnateur national des plans SAFE, juge important que les policiers se familiarisent avec le programme SAFE et les données qu'il leur fournit.

Le cap. Latham rappelle souvent aux agents de la GRC que le programme peut être très efficace.

« Il faut être à l'affût des changements; les mises à jour sont à l'avantage des policiers, » conclut-il.

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