Articles récents

Une fille fait signe à d'autres élèves.

Jeter les bases du changement

Un atelier encourage les jeunes autochtones à passer à l'action

Shyan Hrynyk (à droite) a élaboré un plan pour lutter contre l'abus de drogues et de substances dans sa communauté dans le cadre de l'atelier de perfectionnement en leadership de la GRC pour les jeunes. Crédit : Louis Zuniga

Par

Shyan Hrynyk, 18 ans, rêve de devenir policière à la GRC. Pendant une semaine, en février dernier, elle a pu faire l'expérience de la police communautaire.

Hrynyk est l'une des 16 jeunes autochtones de partout au Canada qui ont été choisis pour participer à la première édition de l'atelier de perfectionnement en leadership pour les jeunes.

De jeunes leaders de chaque province et territoire se sont rendus à la Div. Dépôt pour parler des graves problèmes qui hantent leur communauté et pour chercher des moyens de les régler.

« Le fait d'entendre parler des nombreux problèmes qui existent dans les différents peuplements autochtones au Canada m'a ouvert les yeux, lance Hrynyk, l'une des deux représentantes de l'Alberta. Les solutions proposées me donnent les moyens de passer à l'action. »

Lors de l'atelier d'une semaine, organisé par les Services nationaux à la jeunesse, des jeunes de la 9e à la 12e année ont été associés à des policiers de la GRC de leur milieu.

Chaque jeune a soulevé un problème touchant particulièrement sa communauté, notamment la toxicomanie, l'alcoolisme, la santé mentale et le suicide.

Avec l'aide de leurs alliés de la GRC, ils ont élaboré des plans d'action ciblant la criminalité et la victimisation chez les jeunes dans leur communauté.

Atelier

Le programme d'atelier a vu le jour en 2011 sous forme de stratégie de prévention du crime chez les jeunes. Pour la sixième édition du programme, les organisateurs, Louis Zuniga et Vanessa Rotondo, visent les jeunes des communautés métisses, inuites et des Premières nations.

« Il est très important de permettre aux jeunes de se faire entendre à l'échelle nationale et de se rapprocher de ceux qui sont directement touchés par certains problèmes », affirme Mme Rotondo, une employée des Services nationaux de la prévention du crime.

Les commandants de chacune des divisions ont choisi des policiers de la GRC pour participer à l'atelier, et ces derniers ont ensuite choisi de jeunes leaders efficaces dans leur communauté.

Certains jeunes avaient déjà des liens avec la GRC, comme Hrynyk, qui a pris part au volet jeunesse du Programme d'observateur du travail policier. Avant d'aller à la Div. Dépôt, elle a passé plus de 60 heures à observer le travail d'un membre de la GRC, le gend. Daniel Wegner. Après une semaine à la Div. Dépôt, leur relation est encore plus solide.

« Un enseignant n'aurait pas la même portée, affirme M. Zuniga, gestionnaire de la Stratégie nationale sur la jeunesse. Les policiers dans ces communautés sont très vi-sibles, ce qui peut être utile. Le fait qu'ils instaurent la confiance auprès des jeunes change leur image de façon durable. »

Pendant la semaine, les jeunes ont participé à des ateliers pour développer leurs idées. On leur a aussi appris à promouvoir leurs projets sur les réseaux sociaux, ce qui a attiré l'attention de l'olympienne canadienne Clara Hughes et du hockeyeur inuit de la LNH, Jordin Tootoo.

D'autres activités ont été organisées; les jeunes ont essayé l'entraînement physique des policiers, assisté à un match de hockey des Pats de Regina et visité le centre d'amitié autochtone local.

« Ils parleront de leur expérience avec d'autres jeunes. L'échange entre pairs peut améliorer l'image dans l'ensemble de la communauté, ce qui jetterait les bases du changement et inciterait à l'action », ajoute Mme Rotondo.

Retour à la maison

Hrynyk a choisi de se concentrer sur l'abus de drogues et de substances dans sa communauté. Situé dans le nord de l'Alberta, l'établissement métis de Buffalo Lake, qui compte moins de 1500 habitants, a peu à offrir aux jeunes.

« Les enfants plus âgés influencent négativement les plus jeunes, explique-t-elle. Je veux que cela cesse en permettant aux jeunes de participer à des activités parascolaires. »

De retour chez elle, Hrynyk s'est mise à parler aux jeunes et à leur demander quelles activités les intéresseraient. Des ligues de sports et des soirées musicales ont été mentionnées.

« Ces jeunes n'ont rien à faire après l'école, affirme Wegner, le mentor de Hrynyk. Pratiquement rien n'est fait à cet égard. »

Grâce à des microsubventions de la GRC, à des bourses scolaires, à des collectes de fonds et à des dons, on espère louer le gymnase de Buffalo Lake certains soirs. Pour lancer l'initiative, la GRC a déjà donné des ballons de volleyball et de football et de l'équipement de hockey en salle.

L'an prochain, la GRC continuera d'appuyer Hrynyk et les 15 autres ados qui ont participé à l'atelier en les aidant à mener à bien leurs projets.

« Si j'ai la chance d'inciter les plus jeunes à participer, les changements seront positifs dans l'ensemble de la communauté, et peut-être même au-delà », conclut Hrynyk.

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

Date de modification :