Vol. 80, Nº 3Les faits

Un homme qui tient une arme de poing dans une ruelle.

Les gangs

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Selon le gouvernement fédéral, la violence liée aux gangs constitue une menace grave pour la sécurité des communautés canadiennes. Le taux de criminalité au Canada a diminué, mais les activités des gangs se sont intensifiées. Le nombre d'homicides par balle a presque doublé au cours des quatre dernières années et plus de la moitié de ces crimes sont liés aux gangs.

  • Aux termes du Code criminel du Canada, faire partie d'un gang, être impliqué dans ses activités ou même être au courant de ses activités criminelles (antérieures, actuelles ou anticipées) peut entraîner jusqu'à 14 ans d'emprisonnement.
  • Il y a plus de 430 gangs actifs au Canada. Bien que la plupart des membres soient des adultes, plusieurs s'y sont joints lorsqu'ils étaient jeunes, selon le service de police de Winnipeg.
  • Un gang de jeunes est un groupe d'adolescents qui se livrent à des activités criminelles dans le but d'obtenir pouvoir, reconnaissance et contrôle. Pour arriver à leurs fins, ces groupes ont généralement recours à l'intimidation et à la violence.
  • Pour être admis dans un gang, il faut souvent se laisser tabasser, commettre un crime ou même blesser quelqu'un gravement ou le tuer. Environ 94 p. cent des membres de gang au Canada sont de sexe masculin.
  • D'après le gouvernement canadien, certaines études démontrent qu'une grande partie des infractions de violence chez les adolescents aux États-Unis sont attribuables aux gangs de jeunes. On estime que 20 p. cent des membres de gangs ont commis environ 80 p. cent des infractions violentes graves chez les adolescents.
  • Les adolescents de 12 à 17 ans et les jeunes adultes de 18 à 24 ans comptaient pour plus d'un tiers des individus accusés dans le cadre d'incidents criminels signalés à la police au Canada en 2014, selon Sécurité publique Canada.
  • En 2016, 141 homicides liés aux gangs ont été signalés à la police au Canada, soit 45 de plus qu'en 2015. C'est en Ontario et en Colombie-Britannique qu'on a signalé la plus grande augmentation du nombre d'homicides liés aux gangs commis à l'aide d'une arme à feu.
  • Jana Grekul, sociologue à l'Université de l'Alberta, et son équipe de recherche ont interrogé 175 anciens et actuels membres de gangs afin de savoir pourquoi ils s'étaient liés à un gang. Quatre principales raisons ont été invoquées : se faire respecter, avoir de l'argent, être protégé et faire partie d'un groupe.
  • La culture des gangs peut vite devenir un style de vie. Les membres peuvent aussi s'endetter rapidement et ensuite être forcés de faire des choses qu'ils ne veulent pas faire, comme commettre des crimes violents, distribuer de la drogue ou voler des biens.
  • Les gangs autochtones représentent environ 20 p. cent des gangs au Canada. D'après la recherche menée par Alanaise Goodwill, Ph.D., les jeunes Autochtones se joignent à des gangs pour échapper à la pauvreté et obtenir les nécessités de la vie. Ils le font aussi lorsqu'ils se retrouvent derrière les barreaux : pour bien des Autochtones emprisonnés au Canada, l'appartenance à un gang est souvent un moyen de survie.
  • Selon Mme Goodwill, dans bien des cas, les parents des jeunes Autochtones membres d'un gang ont fait ou font partie eux aussi d'un gang. Les gangs autochtones remontent à l'époque des pensionnats indiens et s'y joindre pourrait être un moyen de gérer un traumatisme du passé.
  • En 2017, le gouvernement fédéral a annoncé qu'il dépenserait jusqu'à 327,6 millions de dollars sur cinq ans, et 100 millions de dollars chaque année par la suite, pour soutenir des initiatives visant à réduire la criminalité liée aux armes à feu et les activités de gangs criminels.
  • Sécurité publique Canada signale que plus un individu est lié à un gang depuis longtemps, plus il risque d'avoir des problèmes (décrochage scolaire, manque de possibilités d'emploi ou de succès au travail, consommation de drogue et d'alcool, etc.). L'appartenance à un gang peut aussi nuire à des relations importantes avec la famille, les amis et la communauté.
  • Selon les recherches de Mme Goodwill, le meilleur moyen de quitter un gang est d'obtenir un emploi réel ou, du moins, légal. Elle ajoute que les emplois doivent toutefois être assez payants pour procurer un revenu équivalent au montant touché en tant que membre d'un gang.
  • Jana Grekul a aussi demandé aux membres de gangs quels étaient les meilleurs moyens de dissuader les jeunes d'adhérer à un gang. Il semblerait que la sensibilisation aux réalités de la vie dans un gang serait essentielle pour dissuader les jeunes, tout comme l'établissement de relations solides entre les jeunes, leurs parents, le personnel de l'école et la communauté.
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