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Les mains d'un homme sur une couverture tricotée bleue et jaune.

Doux tricots

Des couvertures faites main pour des policiers avec le stress post-traumatique

Le cap. Scott Kirychuk a reçu une couverture tricotée par Ann Seggie, de Fort McMurray, en Alberta, qui avait entendu parler de son diagnostic de stress post-traumatique. Crédit : Gracieuseté du cap. Scott Kirychuk

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Quand on s'emploie depuis des années à soigner un mal de l'âme, le plus modeste des cadeaux peut frapper fort.

Le cap. Scott Kirychuk de la GRC, qui vit avec le stress post-traumatique, a reçu un tel cadeau, début mars, à sa résidence à Kitimat, sur la côte nord de la Colombie-Britannique.

Un colis inattendu qui contenait une couverture tricotée.

« Je rentrais du travail et un colis avait été livré pour moi, se souvient le cap. Kirychuk. Ma femme, émue, pleurait, de joie sans doute, et elle m'a dit de l'ouvrir. Je l'ai ouvert et j'y ai trouvé une carte et une couverture. »

Tricotée en marine et bleu – couleurs associées à la police – la couverture venait d'Ann Seggie, de Fort McMurray, en Alberta. Mère, grand-mère et propriétaire d'une petite entreprise, la dame a tricoté des centaines de couvertures pour des premiers répondants anxieux d'Amérique du Nord et d'Europe.

« Mon seul souhait est d'apporter un peu de réconfort, de dire merci, en quelque sorte, explique Mme Seggie, qui a grandi en Angleterre au sein d'une famille militaire. Il semble y avoir tellement de haine dans le monde ces derniers temps, et elle est souvent lancée contre des policiers. »

Le cap. Kirychuk est traité pour son stress post-traumatique depuis près de deux ans.

Il ne saurait attribuer son état à un événement particulier, c'est plutôt le fruit de l'accumulation de tout ce qu'il a vu dans ses carrières des vingt dernières années à la GRC et comme intervenant SMU en Saskatchewan.

« Ma femme disait que je n'étais plus le même. Je rentrais du travail et je ne voulais voir personne, se rappelle-t-il. J'étais au plus bas dans ma vie. »

Le cap. Kirychuk a fini par parler à un médecin, il a reçu des soins réguliers et a pu raccommoder sa relation avec sa conjointe.

« J'ai pris du mieux en reconnaissant ce que je vivais et en en parlant, dit-il. Ça m'est égal qu'on sache que j'ai eu un diagnostic de stress post-traumatique. Je n'en ai pas honte. »

Mme Seggie utilise des couleurs et des motifs variés pour chacune des couvertures qu'elle tricote en fonction de l'emploi de son destinataire qu'elle choisit tantôt dans les médias sociaux et traditionnels, et tantôt sur recommandation. Elle ne fait pas ses tricots par désir de notoriété, mais sa générosité est appréciée des gens comme le cap. Kirychuk.

« Ça m'a fait chaud au cœur juste de savoir qu'une inconnue me voulait du bien, » conclut-il.

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