Évaluation des contributions aux provinces et territoires ainsi qu’aux communautés et organisations (à but non lucratif) autochtones ou autres - Programme canadien des armes à feu

Rapport final

Le 16 septembre 2015

Ce rapport fut revu en considération de la Loi sur l'accès à l'information et la Loi sur la protection des renseignements personnels. Certaines parties du texte comprises dans ces documents ne peuvent pas être publiées et sont identifiées comme suit : [ * ]; l'information publiée est NON-CLASSIFIÉE.

Table des matières

Acronymes

CAF
contrôleur des armes à feu
CCS
Conseil canadien de la sécurité
COAA
communautés et organisations (à but non lucratif) autochtones ou autres
DON
directives opérationnelles normalisées
GRC
Gendarmerie royale du Canada
LAF
Loi sur les armes à feu
MPS
modèle de prestation de services
PCAF
Programme canadien des armes à feu
PPT
programme de paiements de transfert
RMR
Rapport ministériel sur le rendement
RPP
Rapport sur les plans et les priorités
RSMIN
Red Sky Métis Independent Nation
SCT
Secrétariat du Conseil du Trésor
SGSAF
Services de gestion et de stratégie des armes à feu

Sommaire exécutif

Objet de l'évaluation :

Les Services nationaux d'évaluation des programmes ont réalisé, entre juin 2014 et janvier 2015, l'évaluation du programme de paiements de transfert (PPT) « Contributions aux provinces et territoires ainsi qu'aux communautés et organisations (à but non lucratif) autochtones ou autres (COAA) – Programme canadien des armes à feu (PCAF) ».Note de bas de page 1 Ce PPT comporte deux éléments :

  1. Élément un : Financement des provinces participantes pour leur permettre de fournir des services rapides et efficaces à tous les clients dans leur territoire.Note de bas de page 2 Ces services visent à assurer la délivrance de l'utilisation sécuritaire, le permis, l'entreposage et la possession d'armes à feu.
  2. Élément deux : Financement des organisations bénéficiaires pour accroître les avantages pour la sécurité qu'offre le PCAF grâce à des partenariats et au soutien des groupes communautaires autochtones et sans but lucratif.Note de bas de page 3

Le PPT est géré et régi par le PCAF – un secteur opérationnel des Services de police spécialisés de la GRC – et fournit de l'expertise, assure le contrôle réglementaire et offre de l'aide et des conseils au public ainsi que du soutien opérationnel aux agents de l'application de la loi en matière d'armes à feu.

L'évaluation avait pour but de mesurer la pertinence et le rendement du PPT par rapport aux objectifs énoncés. De portée nationale, elle visait l'octroi annuel de contributions d'environ 14,5 millions de dollars.Note de bas de page 4

Importance de l'évaluation :

Les provinces participantes sont autorisées par la Loi sur les armes à feu (LAF) à régir le programme des armes à feu dans leur territoire par l'encadrement de la possession, de l'utilisation et de l'entreposage des armes à feu, appuyant ainsi l'objectif du gouvernement de renforcer la sécurité publique et de réduire le risque de crime, de décès et de blessures ainsi que les risques liés aux armes à feu.

Constatations :

  • La gestion du PPT est généralement rapide et efficiente. Toutefois, des préoccupations concernant des retards dans la conclusion des accords de contribution ont été relevées.
  • Les deux éléments du PPT atteignent les résultats escomptés.
  • Les rôles, les responsabilités et les obligations de la GRC et des bénéficiaires en ce qui concerne le PPT sont clairement formulés et compris.
  • Un nombre limité d'organisations ont demandé des fonds dans le cadre de l'élément 2.
  • Pour les deux éléments du PPT, des processus et des mécanismes de rapport et de surveillance sont en place.

Recommandations :

Recommandation 1 : Les contrôleurs des armes à feu (CAF) et le PCAF devraient conjointement étudier des moyens de rehausser les communications internes et externes, avec l'objectif de mieux faire connaître l'élément 2 du programme de financement. Cela réduirait le risque que des fonds débloqués en 2017 restent inutilisés et contribuerait à diversifier le bassin de demandeurs et de projets admissibles.

Recommandation 2 : Le PCAF de la GRC devrait examiner des possibilités d'améliorer, dans la mesure du possible, sa communication avec les provinces participantes.

1.0 Introduction

Le présent rapport fait état des résultats de l'évaluation des contributions aux provinces et territoires ainsi qu'aux communautés et organisations (à but non lucratif) autochtones ou autres – Programme canadien des armes à feu. L'évaluation a été menée par les Services nationaux d'évaluation des programmes entre juin 2014 et janvier 2015 conformément à l'article 42.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques, selon lequel les programmes de subventions et de contributions doivent être évalués tous les cinq ans.Note de bas de page 5 Suivant la Politique d'évaluation et la Directive sur la fonction d'évaluation du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT), elle rend compte de l'octroi annuel de 14,5 millions de dollarsNote de bas de page 6 en versements de contributions aux bénéficiaires admissibles (2009-2014).Note de bas de page 7

1.1 Contexte

Profil du PPT et financement

Le PPT est un programme à crédits votés lancé en 1995.Note de bas de page 8 Sa création donne suite au projet de loi C-68 devenu la Loi sur les armes à feu, qui donne aux provinces le pouvoir de nommer un CAF et d'appliquer la LAF. Le PPT assure les fonds nécessaires aux provinces participantes.

Comme l'illustre le tableau 1, la majorité des fonds est versée aux provinces participantes après négociations, tandis que le reste est fourni aux COAA.

Tableau 1 : Fréquence des versements et montant payable maximum par élément
Contribution Élément Fréquence Montant Fonds totaux octroyésNote de bas de page *
(2013-2014)
Contributions aux provinces et territoires 1 Une fois par an Dépend de chaque province participante 14 230 446 $
Contributions aux COAA (à but non lucratif) 2 Annuellement 200 000 $ par exercice financierNote de bas de page ** 255 000 $

La majorité des fonds totaux octroyés de 2009-2010 à 2013-2014 (98,5 %) représente les contributions aux provinces et territoires, élément 1, tandis que le restant (1,5 %), élément 2, constitue les contributions aux COAA (à but non lucratif).

Les fonds réservés au PPT à l'étude comptent pour environ 8 % des 164 millions de dollars en dépenses liées aux PPT prévues pour 2013-2014.Note de bas de page 10 Le montant des dépenses réelles annuelles est demeuré stable à 14,5 millions de dollars de 2010-2011 à 2012-2013.Note de bas de page 11

Le PPT comprend deux éléments :

1. Fonds découlant des accords de contribution conclus avec les partenaires provinciaux (provinces participantes) et servant à financer l'application de la LAF par les provinces participantes dans leur territoire.Note de bas de page 12

Comme le prévoit l'article 95 de la LAF, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont la possibilité de conclure des accords de contribution avec le gouvernement fédéral suivant lesquels ils assument la responsabilité d'appliquer la LAF dans leur territoire.Note de bas de page 13 Ces accords sont assortis de conditions auxquelles les provinces et territoires doivent adhérer. Actuellement, cinq provinces participent au PPT : la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Québec.Note de bas de page 14 Bien que les accords soient signés par le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, l'administration du PPT revient à la Direction des services de réglementation sur les armes à feu, PCAF, GRC.

Objectifs de l'élément 1 :

  • Aider les provinces participantes à appliquer la LAF dans leur territoire par l'encadrement de la possession, de l'utilisation et de l'entreposage d'armes à feu dans le but d'appuyer les efforts du gouvernement visant à renforcer la sécurité publique et à réduire le nombre de décès et de blessures ainsi que les risques liés aux armes à feu;
  • S'assurer que la LAF et ses règlements connexes sont appliqués de manière efficace, efficiente et uniforme dans chaque territoire des provinces participantes.Note de bas de page 15

Le PCAF compte près de 1,9 million de titulaires de permis d'armes à feuNote de bas de page 16, dont 63 % (1 198 000) proviennent des provinces participantesNote de bas de page 17,Note de bas de page 18 . Son administration implique, pour ces dernières, de nombreuses activités, notamment le filtrage de chaque permis pour des raisons de sécurité publique. Outre le filtrage méticuleux que requiert la délivrance de permis, les CAF provinciaux doivent assurer la vérification constante des titulaires.

Le Rapport sur les plans et les priorités de la GRC présente les résultats escomptés pour l'élément 1. Il indique que les bénéficiaires doivent fournir les services énumérés en temps opportun et de manière efficiente à tous les clients dans leur territoire.Note de bas de page 19

Pour veiller à une prestation de services uniforme à l'échelle nationale, les provinces participantes sont tenues par l'accord de contribution de suivre un modèle de prestation de services (MPS) prédéfini. Ce dernier explique clairement les rôles et les responsabilités du CAF (désigné par le ministre provincial) et du PCAF. Plus précisément, il décrit le service fourni (traitement de demandes de permis présentées par des particuliers, délivrance de permis à des entreprises, inspections, etc.) ainsi que les mesures que doivent prendre le CAF et le PCAF. Afin de rendre compte de ses activités de gestion, chaque province participante livre au PCAF des rapports trimestrielsNote de bas de page 20 et un rapport de fin d'annéeNote de bas de page 21, dans lesquels elle décrit les activités de programme ainsi que les ressources affectées par le CAF pour couvrir les frais administratifs.Note de bas de page 22 La province doit notamment indiquer le nombre et le type d'inspections d'entreprises effectuées et le nombre total d'heures qui y ont été consacrées. Le PCAF se sert de ces renseignements pour informer la direction supérieure sur la gestion du programme, apportant ainsi sa contribution aux rapports internes, tels que les rapports ministériels sur le rendement (RMR) de la GRC.

2. Programme de financement des Communautés et organisations (à but non lucratif) autochtones ou autres permettant aux communautés autochtones ou autres d'informer le public sur les armes à feu et de donner de la formation en sécurité.

Objectifs de l'élément 2 :

  • Accroître l'accessibilité aux services et les niveaux d'accréditation de sécurité et de délivrance de permis d'armes à feu, surtout dans les communautés autochtones nordiques et éloignéesNote de bas de page 23 ;
  • Maximiser les effets bénéfiques pour la sécurité du PCAF par des partenariats avec des groupes et organisations autochtones et non autochtones auxquels sera aussi offert du soutien;
  • Fournir de l'information et de l'éducation sur les textes législatifs touchant les armes à feu aux COAA, y compris des organismes gouvernementaux et communautaires intéressés par la sécurité et le contrôle des armes à feu;
  • Faciliter l'application de la LAF et favoriser la conformité.Note de bas de page 24

Bénéficiaires admissibles :

  • Bandes, conseils tribaux et autres organisations autochtones représentant leurs membres;
  • Organisations autochtones nationales, régionales ou locales;
  • Organismes nationaux, provinciaux, territoriaux et professionnels à but non lucratif ou autres organisations, sociétés et associations;
  • Organisations communautaires (à but non lucratif) et groupes bénévoles dont le mandat est de représenter leurs membres ou leur collectivité.Note de bas de page 25

Résultat escompté : Accroître les avantages pour la sécurité qu'offre le PCAF grâce à des partenariats et au soutien des groupes communautaires autochtones et sans but lucratif.Note de bas de page 26 Le programme de financement des COAA fait partie intégrante de la stratégie de sensibilisation pour le Nord du PCAF, qui vise à offrir de la formation et des tests en matière de sécurité ainsi que de l'aide pour remplir des demandes de permis aux communautés nordiques qui en ont besoin.Note de bas de page 27

Les versements s'effectuent suivant un cycle annuel, qui débute lorsque le PCAF transmet un avis par courriel aux CAF leur demandant de diffuser l'information sur le programme de financement aux communautés et organisations dans leur territoire de compétence. Pour être admissibles, les demandeurs présentent une proposition détaillée qui doit répondre à certains critères, y compris la nature du projet pour lequel des fonds sont demandés ainsi qu'un budget global expliquant comment les fonds seront utlisés.Note de bas de page 28 L'objet de la proposition doit porter sur la formation au maniement sécuritaire des armes à feu, à l'éducation et la sensibilisation du public à l'utilisation et à la manipulation sécuritaires des armes à feu. Les demandeurs doivent compléter une proposition qui sera examinée et évaluée par les Services de gestion et de stratégie des armes à feu (SGSAF). La proposition retenue est soumise en dernier lieu au directeur général du PCAF, qui l'approuve en tenant compte de l'évaluation et des recommandations des SGSAF.

Le nombre et le pourcentage des demandes ayant répondu aux critères d'admissibilité pour l'élément 2 du PPT sont demeurés inchangés depuis 2009-2010.Note de bas de page 29 Au cours des cinq dernières années, la Red Sky Métis Independent Nation (RSMIN) et le Conseil canadien de la sécurité (CCS) ont été les deux bénéficiaires. En 2013-2014, la RSMIN a reçu 130 000 $Note de bas de page 30 qu'elle a investis dans la formation au maniement sécuritaire des armes à feu et la prestation de services connexes, et dans le rehaussement des niveaux d'accréditation de sécurité et de délivrance de permis dans les communautés autochtones du Nord de l'Ontario. Le CCS a, quant à lui, obtenu, en 2013-2014, 125 000 $ pour financer une campagne de sensibilisation du public au maniement sécuritaire des armes à feu.Note de bas de page 31

Les accords de contribution aux COAA sont signés par le DG du PCAF et le DG de la Gestion des finances, Gestion générale et Contrôle de la GRC, tandis que l'administration de cet élément revient aux SGSAF, PCAF.

Vérifications et évaluations antérieures

Il ressort d'un examen de documents du programme de la GRC accessibles au public, que le PPT a été examiné dans le cadre de l'évaluation du Programme canadien des armes à feu de 2010.Note de bas de page 32 Cette dernière comprenait 17 constatations et 33 recommandations et se limitait aux coûts directs engagés par le PCAF et les partenaires de la GRC dans la gestion du Programme. En outre, le programme de financement des COAA a subi une vérification en 2005. Les résultats étaient généralement positifs comme en témoignent quelques-unes des principales constatationsNote de bas de page 33 :

  • Les conditions des accords de contribution respectent les lignes directrices du CT;
  • Les sommes versées concernent les dépenses admissibles;
  • Tous les accords semblent adéquats pour le programme de financement;
  • Les bénéficiaires ont respecté l'obligation de rendre compte prévue dans les conditions.

Ces constatations concordent avec celles de la présente évaluation. La vérification a soulevé six recommandations portant sur l'amélioration de la gouvernance, l'élaboration d'une stratégie de communication, le renforcement des politiques sur les paiements de transfert et la gestion de trésorerie, l'évaluation continue du rendement et l'amélioration des procédures relatives aux dossiers de travail.Note de bas de page 34

1.2 Objet et portée de l'évaluation

L'évaluation était de portée nationale et visait la période du 1er avril 2009 au 31 mars 2014.

Elle avait pour but de mesurer les éléments suivants :

  1. Pertinence du PPT, plus précisément :
    • le maintien nécessaire du PPT;
    • sa conformité avec les objectifs stratégiques de la GRC et les priorités du gouvernement du Canada;
    • l'harmonisation et la clarté des rôles et des responsabilités en rapport avec le programme.
  2. Rendement du PPT en ce qui a trait :
    • à l'efficacité, c'est-à-dire la mesure dans laquelle il permet l'obtention des résultats attendus en ce qui concerne l'application de la LAF;
    • à l'efficience et à l'économie, c'est-à-dire la mesure dans laquelle la GRC a réalisé des gains d'efficacité par la gestion du PPT.

1.3 Méthodologie et démarche d'évaluation

L'évaluation a été réalisée conformément à la Politique d'évaluation et à la Directive sur la fonction d'évaluation du SCT. On a eu recours à différentes catégories de données pour évaluer la pertinence et le rendement du PPT et pour formuler des constatations et des recommandations.

Examen de la documentation

On a examiné des documents internes et externes ainsi que des études secondaires pour recueillir des renseignements contextuels au sujet du PPT et rédiger des questions d'évaluation pertinentes. Les documents examinés incluaient, entre autres, des RMR, des RPP, des documents opérationnels, des politiques, des évaluations et des vérifications, et autre documentation pertinente.

Analyse de données administratives et sur le rendement

On a analysé des données financières, administratives et sur la mesure du rendement pour en savoir plus sur l'efficience et l'efficacité du PPT ainsi que sur les économies qu'il permet de réaliser.

Entretiens auprès d'intervenants clés

En tout, on a mené 17 entretiens auprès des services suivants pour confirmer et compléter l'information obtenue d'autres sources de données :

  • Services de police spécialisés – Programme canadien des armes à feu (n = 10)
  • Bénéficiaires du PPT – élément 1 – CAF des provinces participantes (n = 5)
  • Bénéficiaires du PPT – élément 2 – COAA (n = 2)

1.4 Considérations et limites

Il a été difficile de déterminer les coûts associés directement à l'administration et la gestion du PPT. Les ressources responsables de l'administration et la gestion du PPT assument de nombreuses autres fonctions et n'ont donc pu fournir qu'une estimation de l'effort qu'elles consacrent au PPT. De plus, on n'a pas examiné les dépenses signalées par les provinces participantes afin d'en vérifier l'exactitude.

2.0 Constatations

2.1 Pertinence

Constatation 1 : Le programme de paiements de transfert demeure pertinent. Il respecte les priorités de la GRC et du gouvernement du Canada.

Les personnes interrogées ont toutes indiqué que les deux éléments du PPT demeuraient nécessaires.

Élément 1 - Fonds découlant des accords de contribution conclus avec les partenaires provinciaux (provinces participantes)

Toutes les sources de données confirment que cet élément demeure nécessaire. L'article 95 de la LAF stipule clairement que les gouvernements provinciaux ont le choix d'appliquer la LAF :

« Le ministre fédéral peut […] conclure des accords avec les gouvernements provinciaux prévoyant le paiement de compensation par le Canada des frais administratifs effectivement exposés par les provinces en ce qui concerne le traitement des permis, des certificats d'enregistrement et des autorisations, des demandes y afférentes ainsi que le fonctionnement du système canadien d'enregistrement des armes à feu ».Note de bas de page 35

La GRC est tenue par la loi de verser des paiements aux provinces qui choisissent de gérer l'application de la LAF. Depuis 1995-1996,Note de bas de page 36 cinq provinces participent au PPT et investissent les fonds reçus dans l'application de la LAF. Comme le montrent le tableau 2 et le graphique 1 ci-bas, les provinces participantes ont signalé des dépenses presque égales aux contributions. Par ailleurs, on nous a informé que la demande augmente chaque année et qu'une province, en l'occurrence l'Île-du-Prince-Édouard, a connu un léger déficit au cours des deux derniers exercices.

Tableau 2 : Contributions et dépenses totales signalées par province participante pour la période de 2009 à 2014Note de bas de page 37
Province participante Contributions Dépenses Écart
Nouvelle-Écosse 4 631 051 $ 4 232 363 $Note de bas de page 38 398 688 $
Île-du-Prince-Édouard 1 138 458 $ 1 158 209 $ -19 751 $
Nouveau-Brunswick 4 586 912 $ 4 579 432 $ 7 480 $
Ontario 30 450 000 $ 30 450 000 $ 0 $
QuébecNote de bas de page 39 28 077 299 $ 25 460 929 $Note de bas de page 40 2 616 370 $

Graphique 1 : Contributions et dépenses totales signalées par province participante pour la période de 2009 à 2014

Contributions et dépenses totales signalées par province participante pour la période de 2009 à 2014

Ceci est un résumé des contributions reçues par les cinq provinces participantes, soit la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Québec, et les montants dépensés par chacune d'elles au cours de la période de cinq ans allant de 2009 à 2014. La Nouvelle-Écosse a reçu une contribution de 4 631 051 $ et a dépensé un montant inférieur, soit 4 232 363 $. L'Île-du-Prince-Édouard a reçu une contribution de 1 138 458 $ et a dépensé un montant légèrement supérieur, soit 1 158 209 $. Le Nouveau-Brunswick a reçu une contribution de 4 586 912 $ et a dépensé un montant semblable, soit 4 579 432 $. Pour l'Ontario, la contribution reçue et le montant dépensé ont été égaux, soit 30 450 000 $. Le Québec a reçu une contribution de 28 077 299 $ et a dépensé un montant inférieur, soit 25 460 929 $. Toutefois, les chiffres fournis pour le Québec ne comprennent pas les premier et deuxième trimestres de l'exercice financier allant de 2009 à 2010, ce qui pourrait expliquer l'écart entre la contribution reçue et le montant dépensé déclaré par le Québec.

Élément 2 – Programme de financement des COAA

Des données transmises par la RSMIN et le CCS montrent que les contributions octroyées dans le cadre du PPT représentent 95 % du total des fonds reçus par la première en 2013-2014Note de bas de page 41 et 90 % des fonds que le second reçoit de commanditaires externes.Note de bas de page 42 À but non lucratif, ces organisations s'emploient à sensibiliser la population à l'entreposage, au transport et à la manipulation sécuritaires d'armes à feu et servent la collectivité. Les personnes interrogées ont expliqué que, dans le cas des communautés autochtones, les contributions permettent un accès à la formation au maniement d'armes à feu qu'il serait impossible d'obtenir autrement. Il a été ajouté que les communautés autochtones éloignées font face à de nombreuses difficultés qui les empêchent d'accéder à la formation. Parmi ces difficultés, mentionnons l'éloignement géographique, les considérations culturelles, les barrières linguistiques et l'analphabétisme. Les personnes interrogées ont fait observer que les prestataires du cours sur le maniement sécuritaire d'armes à feu n'ont pas offert de formation dans les communautés autochtones éloignées, car l'initiative n'était pas viable sur le plan financier pour les raisons mentionnées précédemment. Les contributions ont permis aux communautés autochtones de mettre au point des programmes qui fournissent une formation au maniement sécuritaire d'armes à feu souple et adaptée à leurs besoins particuliers. De plus, les membres de la communauté reçoivent de l'aide et des conseils pour remplir leur demande de permis et résoudre toute question liée aux armes à feu.

Pour ce qui est des autres communautés et organisations, le programme de contributions a donné l'occasion à la GRC de s'associer au CCS afin de faire de la sensibilisation au maniement sécuritaire d'armes à feu à l'échelle nationale.

Harmonisation avec les priorités de la GRC et du gouvernement du Canada

Les objectifs des deux éléments du PPT se conforment au résultat stratégique de l'architecture d'alignement des programmes de la GRC, qui est de « réduire l'activité criminelle qui touche les Canadiens ».Note de bas de page 43 En outre, ils contribuent à la priorité du gouvernement d'assurer la sécurité du Canada.Note de bas de page 44

L'élément 1 assure aux provinces participantes des fonds pour gérer l'application de la LAF dans leur territoire; les MPS décrits dans les accords de contribution énumèrent en détail les services que les provinces doivent fournir.Note de bas de page 45 Ces services assurent le respect des exigences en matière de maniement, de transport, d'entreposage et d'utilisation sécuritaires d'armes à feu, contribuant tant aux objectifs et priorités de la GRC qu'à ceux du gouvernement du Canada.

L'élément 2 permet aux bénéficiaires d'investir les fonds dans la sensibilisation au maniement sécuritaire d'armes à feu, appuyant les mêmes objectifs et priorités susmentionnés. Le CCS a mené une vaste campagne publicitaire sur le maniement sécuritaire d'armes à feu et a établi un solide réseau de contacts national afin de l'aider à promouvoir la sécurité des armes à feu. La RSMIN appuie elle aussi les objectifs en ciblant des communautés qui, autrement, n'auraient pas accès à la formation et à la sensibilisation au maniement sécuritaire d'armes à feu en raison de leurs particularités et de leur éloignement.

De plus, l'élément 2 est directement lié à la priorité stratégique de la GRC relative aux communautés autochtonesNote de bas de page 46, conformément à laquelle la Gendarmerie s'engage à contribuer à la sécurité et à la santé des communautés autochtones. Les fonds versés contribuent directement à rehausser le niveau de la sensibilisation à la manipulation d'armes à feu et vise à augmenter le maniement sécuritaire d'armes à feu parmi les populations autochtones.

Constatation 2 : Les rôles, les responsabilités et les obligations de la GRC et des bénéficiaires en ce qui concerne le programme de paiements de transfert sont clairement formulés et compris.

Les rôles et les responsabilités de la GRC et des bénéficiaires du PPT sont clairs et bien compris. Pour les deux éléments, les personnes interrogées avaient une conception similaire des rôles et responsabilités de la GRC ainsi que des leurs.

Par rapport à l'élément 1, les rôles et responsabilités sont clairement expliqués dans les accords de contribution et les documents à l'appui, tels que l'énoncé des conditions auxquelles souscrivent les ministres compétents des provinces participantes. Par exemple, le paragr. 7(1) de l'accord de contribution précise que le Canada consent à fournir à la province un système d'information relativement aux armes à feu fonctionnel et opérationnel et à couvrir les frais administratifs connexes. Le MPS présenté dans l'entente décrit plus en détail les rôles et les responsabilités des CAF des provinces participantes ainsi que du PCAF de la GRC. Plus particulièrement, les CAF reçoivent un résumé des responsabilités se rapportant aux pouvoirs que leur confère la loi ainsi qu'à leurs responsabilités administratives.Note de bas de page 47 Pour le PCAF de la GRC, les responsabilités liées au Bureau central de traitement et aux fonctions de directeur de l'enregistrement des armes à feu gérées par la GRC sont clairement définies.Note de bas de page 48 En outre, le document décrit plus en détail les mesures que doivent prendre les CAF des provinces participantes et le PCAF de la GRC en ce qui concerne certaines responsabilités, notamment le traitement de permis individuels, la délivrance de permis d'entreprise, les audiences de renvoi et la liaison auprès des intervenants.Note de bas de page 49

Des données indiquent que les rôles et les responsabilités du programme de la GRC liés à la gestion de l'élément 2 du PPT sont également clairs. De plus, comme c'est le cas des provinces participantes, les bénéficiaires concluent eux aussi des ententes de financement de projet qui précisent les obligations de chaque partie, allant de l'obligation de rendre compte au respect des délais de versement. À titre d'exemple, à la page 6 de l'accord de contribution figurent les attentes envers le PCAF de la GRC et le bénéficiaire. On y trouve des explications sur les responsabilités du PCAF et du bénéficiaire liées aux rapports sur les activités, le financement et les langues officielles.Note de bas de page 50 Les bénéficiaires assument ces responsabilités dans le cadre de l'entente de financement.

2.2 Rendement – Efficience et économie

Constatation 3: Pour les deux éléments du programme de paiements de transfert, il y a des processus appropriés qui fonctionnent bien, et des mécanismes de communication et de surveillance sont en place. Les fonds disponibles et le nombre d'organisations communautaires demandant du financement dans le cadre de l'élément 2 sont limités.

Les exigences de la demande du bénéficiaire pour l'élément 2 sont clairement présentées dans les conditions du programme de financement des COAA. Elles concernent particulièrement l'admissibilité des bénéficiaires, des initiatives, des projets et des dépenses. Voici, à titre d'exemple, les critères d'admissibilité pour un projet ou une initiative :

« Les initiatives admissibles seront axées sur la promotion ou l'amélioration de la sécurité dans l'utilisation et le maniement des armes à feu et de la sécurité du remisage des armes à feu ou comprendront toute autre campagne de communication ou de formation visant un objectif analogue, y compris la prestation du Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu ou du Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu à autorisation restreinte aux groupes ou aux collectivités qui ont difficilement accès aux cours de formation actuels en matière de sécurité des armes à feu. Les initiatives admissibles peuvent également être axées sur l'évaluation des besoins, la validation de la formation en sécurité, les activités de sensibilisation et de formation auprès des acquéreurs d'armes à feu et de leurs familles afin de les renseigner sur la Loi sur les armes à feu et sur les aspects relatifs à la sécurité dans le maniement et le remisage des armes à feu. »Note de bas de page 51

En 2012, une section a été ajoutée pour limiter le montant maximal versé à un bénéficiaire pour un même projet ainsi que la durée de disponibilité des fonds. Une même organisation peut bénéficier d'un maximum de 200 000 $ par exercice financier pendant cinq années consécutives.Note de bas de page 52

Chaque année, le PCAF informe par courriel les CAF (des provinces participantes et non participantes) au sujet du programme de financement des COAA et les encourage à transmettre l'information aux communautés ou aux organisations de leur territoire susceptibles d'en bénéficier.Note de bas de page 53 Si une communauté ou une organisation est au courant du programme et projette d'y participer, elle peut présenter une proposition auprès du PCAF. Cette proposition doit comprendre des renseignements précis, tels qu'un énoncé de l'objet indiquant la manière dont les fonds seront investis, un contexte et des renseignements sur l'organisation, un plan de travail et un budget détaillé comprenant le montant demandé et une liste détaillée des dépenses.Note de bas de page 54 Ces critères sont également énoncés dans l'entente de financement de projet.

Le PCAF évalue les demandes et examine les rapports pour s'assurer que les fonds inscrits au budget proposé couvrent bien les dépenses prévues. L'information contenue dans les rapports est utilisée pour informer la direction supérieure de la GRC des progrès du projet et de son achèvement, et pour permettre au PCAF d'apporter sa contribution annuelle au Rapport sur les plans et les priorités et au RMR de la GRC.

Même si les exigences de la demande mentionnées dans l'exemple précédent doivent être remplies pour pouvoir bénéficier du financement, un autre ensemble de critères permet d'assurer l'admissibilité continue et la réception de fonds tout au long du projet, dans la limite des montants prévus. Une organisation bénéficie d'un financement continu lorsqu'elle a soumis les rapports d'étape et final demandés et qu'elle a reçu l'approbation du PCAF. Parmi les renseignements contenus dans les rapports figurent le nombre de cours de formation en sécurité donnés, le nombre de participants à ces cours, le nombre de personnes ayant reçu de l'aide pour remplir des demandes de permis et le nombre de produits de sensibilisation à la sécurité élaborés et distribués.

Interrogés au sujet de l'élément 2, les deux bénéficiaires ont confirmé qu'il n'y a eu aucune confusion quant aux processus et aux exigences concernant la soumission de proposition et l'admissibilité continue au financement.

Bien qu'il existe des processus et des exigences de demandes normalisés pour l'élément 2,Note de bas de page 55 il semble y avoir une lacune dans la sensibilisation et les connaissances des CAF sur le programme de financement des COAA. De tous les CAF interrogés, la plupart (4/5) ont indiqué connaître peu, voire pas du tout, cet élément. Comme le montre le tableau 3, au cours des cinq dernières années, les demandeurs et bénéficiaires du programme de financement des COAA étaient les mêmes.

Tableau 3 : Bénéficiaires du programme de financement des COAA
Organisation 2009 – 2010 2010 – 2011 2011 – 2012 2012 – 2013 2013 – 2014
Conseil canadien de la sécurité 55 000 $ 135 000 $ 125 000 $ 85 000 $ 125 000 $
Red Sky Métis Independent Nation S.o. 121 554 $ 110 005 $ 165 161 $ 130 000 $

Les représentants du PCAF ont reconnu l'existence de certains obstacles à l'augmentation de la sensibilisation au programme de financement des COAA. Ils ont indiqué que les fonds disponibles chaque année sont très limités, d'où la capacité minime à financer plus que quelques bénéficiaires. Il a été signalé que si ces fonds venaient à être répartis entre de trop nombreux bénéficiaires, il serait peu probable d'atteindre les résultats escomptés.

Le petit bassin de demandeurs sous-entend une connaissance limitée de l'élément 2 et pose un problème sur le plan de la transparence du processus étant donné que les fonds sont accordés aux mêmes organisations chaque année. Puisque depuis 2012, aucun projet ne sera financé pendant plus de cinq années consécutivesNote de bas de page 56, ce problème peut avoir d'autres conséquences, à savoir un manque de demandeurs admissibles en 2017, à moins que de nouveaux demandeurs se présentent ou que de nouveaux projets soient proposés.

Recommandation 1 : Les contrôleurs des armes à feu (CAF) et le PCAF devraient conjointement étudier des moyens de rehausser les communications internes et externes, avec l'objectif de mieux faire connaître l'élément 2 du programme de financement. Cela réduirait le risque que des fonds débloqués en 2017 restent inutilisés et diversifierait le bassin de demandeurs et de projets admissibles.

Constatation 4 : Le programme de paiements de transfert atteint les résultats escomptés en fournissant des services de manière efficace et en temps opportun. Les communications pourraient être renforcées.

Des données montrent que les deux éléments du PPT atteignent les résultats prévus.

En ce qui touche l'élément 1, on s'attend à ce que les provinces participantes fournissent les services en temps opportun et de manière efficiente à tous les clients dans leur territoire.Note de bas de page 57 Les services en question consistent à veiller à l'utilisation, à l'entreposage et à la possession sécuritaires d'armes à feu. Les données sur le rendement recueillies grâce aux rapports produits par les provinces participantes représentent, par exemple, le nombre d'inspections de champs de tir, le nombre de cours canadiens de sécurité dans le maniement des armes à feu donnés, le nombre d'autorisations de transporter une arme à feu traitées (ce qui comprend les enquêtes sur les antécédents, les approbations et les refus) ainsi que le nombre de cessions d'armes à feu traitées.Note de bas de page 58 Une personne du PCAF interrogée a indiqué que les niveaux d'activité des provinces participantes se situent dans la moyenne nationale, ce que confirme le RMR de la GRC :

« Les rapports trimestriels fondés sur les activités produits par les CAF provinciaux à l'intention des responsables du Programme canadien des armes à feu pour 2012-2013 comprenaient la réalisation continue d'inspections d'entreprises et de champs de tir, la prestation continue d'une formation sur le maniement sécuritaire des armes à feu, d'une formation de vérificateur d'armes à feu et d'activités relatives aux expositions et aux ventes aux enchères d'armes à feu, ainsi que l'octroi d'autorisations, ce qui assurait le respect des responsabilités des CAF en matière d'administration, de gestion et de mise en œuvre des principales dispositions de la Loi sur les armes à feu. »Note de bas de page 59

Le graphique suivant présente le nombre de détenteurs de permis qui reçoivent les services des CAF dans les provinces participantes.

Tableau 4 : Détenteurs de permis recevant des services dans les provinces participantes
Année 2011-2012 2012-2013 2013-2014
Détenteurs de permis 1 188 831 1 184 775 1 702 633

Les personnes interrogées conviennent toutes que les provinces participantes atteignent les résultats escomptés en fournissant des services en temps opportun et de manière efficiente à tous les clients dans leur territoire. Cette déclaration est aussi corroborée par les données sur le rendement de 2012-2013 et de 2013-2014 selon lesquelles les provinces participantes ont de 91 % à 99 % du temps respecté la norme de service de 45 jours pour traiter adéquatement les demandes de permis de particuliers. Par conséquent, les provinces participantes ont toutes dépassé la cible de 90 %Note de bas de page 60 établie, se situant au même niveau que la moyenne nationale de 92,3 % enregistrée en 2013-2014.Note de bas de page 61

Certaines personnes interrogées ont toutefois fait remarquer qu'il y a peut-être des incohérences ou des différences dans la prestation de services entre les provinces participantes et comparativement aux provinces non participantes. Parmi les raisons citées, mentionnons le fait qu'il existe peut-être d'autres paliers dans le pouvoir législatif provincial, touchant la prestation de services. Par exemple, la Loi Anastasia adoptée au Québec élargit les responsabilités du CAF et augmente ses activités potentielles. Plus précisément et conformément à l'art. 11 de ladite Loi :

« Le greffier de la Cour du Québec informe, sans délai, le contrôleur des armes à feu de toute demande visée à l'article 778 du Code de procédure civile (chapitre C-25), relative à une personne dont l'état mental présente un danger pour elle-même ou pour autrui, en lui indiquant ses nom, adresse et date de naissance ainsi que le numéro de dossier de la Cour. Le contrôleur vérifie si cette personne est en possession d'une arme à feu, peut y avoir accès ou est titulaire d'un permis l'autorisant à en acquérir une […]. »Note de bas de page 62

Par ailleurs, des personnes interrogées ont précisé que la différence entre les structures hiérarchiques du PCAF et celles des provinces participantes comparativement aux provinces non participantes contribue à certaines différences dans la prestation de services. Les provinces non participantes suivent les directives opérationnelles normalisées (DON) en place.Note de bas de page 63 Les CAF des provinces non participantes sont des employés de la GRC tenus de respecter ces DON, dont celle actuellement en place visant à informer les employés sur le traitement des demandes d'enregistrement de particuliers. Les DON sont disponibles et communiquées aux CAF des provinces participantes, qui ne sont cependant pas tenus de les respecter puisqu'ils ne rendent pas de comptes (à part les obligations mentionnées dans les accords de contribution) au PCAF mais plutôt à leur province d'attache. Rien n'indique que ces différences empêchent les provinces participantes de fournir des services aux clients dans leur territoire.

Le PCAF tient une conférence annuelle à laquelle participent les CAF des provinces participantes et non participantes. Cette conférence tient lieu d'un forum de discussion où sont abordées toutes les préoccupations et les nouvelles questions pouvant constituer un obstacle à l'atteinte des résultats escomptés pour les CAF des provinces participantes. D'après les données, le PCAF s'entretient aussi assez régulièrement avec les CAF par téléconférence. Même s'ils ont précisé avoir participé à des conférences et à des téléconférences, ils ont relevé des lacunes dans l'information que leur transmet le PCAF. [*]

Par rapport aux délais et à l'efficience de la gestion du PPT, on a remarqué des retards dans la conclusion et la signature des accords de contribution. Un bénéficiaire a indiqué avoir dû modifier ses activités planifiées, car les fonds n'étaient pas disponibles au moment prévu. Le PCAF a confirmé ce point et a déclaré qu'il s'efforçait, dans la limite de son contrôle, de veiller à ce que les accords soient mis en œuvre le plus rapidement possible.

Des données montrent que les COAA, l'élément 2 du PPT atteint les résultats escomptés en accroissant les avantages pour la sécurité qu'offre le PCAF grâce à des partenariats et au soutien des groupes communautaires autochtones et sans but lucratif.Note de bas de page 64 Les personnes interrogées ont toutes affirmé que cet élément atteint les résultats attendus. Une d'entre elles a évoqué l'exemple de l'attention médiatique qu'attire le travail effectué par la RSMIN. Des articles décrivant les réussites de la RSMIN ont paru dans la Gazette de la GRC et dans The Outdoor Guide.Note de bas de page 65,Note de bas de page 66

Comme il a été mentionné précédemment, au cours des cinq dernières années, deux bénéficiaires ont reçu du financement dans le cadre de l'élément 2. Le CCS est une organisation sans but lucratif qui s'emploie notamment à informer le public au sujet de la LAF. La RSMIN, quant à elle, offre de la formation sur le maniement sécuritaire d'armes à feu ainsi que d'autres formes de soutien aux communautés autochtones qu'elle sert. Le tableau 4 montre la formation en sécurité que la RSMIN a donnée de 2011 à 2014. Des données attestent que les deux groupes fournissent ces services.

Tableau 5 : Formation au maniement sécuritaire d'armes à feu offerte par la RSMIN (2011 - 2014)
Année Nbre de cours canadiens sur le maniement sécuritaire des armes à feu offerts Nbre de personnes ayant suivi le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu
2011 – 2012Note de bas de page 67 38 280
2012 – 2013Note de bas de page 68 50 435
2013 – 2014Note de bas de page 69 49 308
Total 137 1 023

Le CCS a diffusé au total trois messages d'intérêt public télévisés axés sur l'entreposage sécuritaire, qui ont touché un large public; on estime à au moins 5,1 millions le nombre de personnes ayant regardé les annonces.Note de bas de page 70 De plus, ses publications ont été lues par environ 1,2 million de personnes. Note de bas de page 71 Elles comprennent des articles de revues, des affiches et des dépliants (diffusés à la fois sur papier et par les nouveaux médias). D'après certaines données, le CCS a également mis l'accent sur la communication d'information aux groupes autochtones qui ont reproduit la documentation sur la sécurité dans le maniement des armes à feu du CCS et l'ont distribuée dans des communautés difficiles d'accès.

La RSMIN emploie des méthodes pratiques pour sensibiliser les communautés autochtones à la sécurité dans le maniement des armes à feu. Elle leur rend visite et leur fournit de la formation en sécurité, de l'aide à la préparation de demandes, des services de traduction et autres formes de soutien. Elle est tenue de produire des rapports d'étape sur ses activités tout au long de l'année ainsi qu'un rapport final au terme de chaque accord de contribution. Tous les rapports demandés ont été soumis. Les rapports de la RSMIN précisent quelle communauté était servie à un moment donné, combien de participants se sont inscrits au cours de sécurité et combien de personnes ont suivi et réussi le cours, et fournissent d'autres renseignements. Par exemple, au mois d'octobre 2010, la RSMIN a aidé 350 personnes par téléphone et 120 autres à remplir leur demande de permis d'armes à feu.Note de bas de page 72 Sans ces initiatives, ces mêmes personnes auraient eu peu de formation ou d'assistance, sinon aucune, ce qui aurait continué de contribuer au faible degré de conformité à la LAF. Le programme a connu une forte résistance à ses débuts, mais la demande a augmenté à un point tel que la RSMIN n'a plus besoin de faire la publicité de ses services.

Recommandation 2 : Le PCAF de la GRC devrait examiner des possibilités d'améliorer, dans la mesure du possible, sa communication avec les provinces participantes.

Constatation 5 : Il était difficile de déterminer les coûts associés à la gestion et l'administration du programme de paiements de transfert par les provinces participantes.

Il était difficile de déterminer les coûts exacts associés à la gestion et l'administration des éléments du PPT en raison du manque de données. Les personnes interrogées ont déclaré que le travail accompli pour régir leurs éléments respectifs ainsi que les coûts rattachés à ce travail sont raisonnables. Par exemple, sur le plan des ressources humaines, on estime que la gestion de l'élément 1 nécessite un employé à plein temps et que la gestion de l'élément 2 nécessite moins d'un employé à plein temps. De plus, il y a des périodes où il est nécessaire de recourir à des services spécialisés (financiers ou juridiques). Les personnes interrogées admettent également que la quantité de travail liée à la gestion du PPT connaît généralement des pics à des périodes correspondant au renouvellement des accords de contribution, à l'examen des rapports trimestriels et aux périodes de financement.

3.0 Conclusion

Il ressort de l'évaluation que le PPT est pertinent et cadre avec les priorités de la GRC et du gouvernement. Les deux éléments atteignent les résultats attendus :

Les provinces participantes fournissent des services en temps opportun et de manière efficiente à tous les clients dans leur territoire.Note de bas de page 73 Ces services visent à assurer l'utilisation, l'entreposage et la possession sécuritaires d'armes à feu.

Élément 2 : Les bénéficiaires accroissent les avantages pour la sécurité qu'offre le PCAF grâce à des partenariats et au soutien des groupes communautaires autochtones et sans but lucratif.Note de bas de page 74

En général, la mise en œuvre et la gestion s'effectuent en temps opportun et de manière efficiente. Cependant, des retards ont été signalés dans l'exécution des accords de contribution. Il y a des possibilités d'améliorer la communication entre le PCAF et les provinces participantes pour assurer une bonne connaissance des éléments du PPT et pour répondre aux questions ou préoccupations éventuelles.

4.0 Réponses et plan d'action de la direction

4.1 Réponses de la direction

Le présent rapport a été examiné et approuvé par les cadres supérieurs des divers secteurs de programme compétents.

4.2 Plan d'action

Recommendation 1 :

Les contrôleurs des armes à feu (CAF) et le PCAF de la GRC devraient conjointement étudier des moyens de rehausser les communications internes et externes, avec l'objectif de mieux faire connaître l'élément 2 du programme de financement. Cela réduirait le risque que des fonds débloqués en 2017 restent inutilisés et diversifierait le bassin de demandeurs et de projets admissibles.

Responsable

Directeur, Services de réglementation sur les armes à feu

Plan d'action prévu

La Direction des services de réglementation sur les armes à feu (SRAF) du PCAF favorisera le dialogue entre les Services de gestion et de stratégie des armes à feu (SGSAF) et les CAF afin d'améliorer la communication interne et externe et de faire mieux connaître les initiatives de financement. Elle réservera du temps lors de ses réunions avec les CAF et trouvera des occasions, lors de téléconférences programmées tout au long de l'année, pour fournir des mises à jour périodiques afin que les SGSAF puissent clairement décrire les possibilités de financement et le processus de demande aux CAF et fournir des documents à l'appui. L'amélioration de la communication interne renforcera les activités d'intervention directe des SGSAF, menées en coopération avec les CAF, et permettra de mieux distinguer les initiatives nécessitant du financement de la part d'un plus grand groupe d'organisations.

Date d'agenda

Exercice financier 2015-2016

Recommendation 2 :

Le PCAF de la GRC devrait examiner des possibilités d'améliorer, dans la mesure du possible, sa communication avec les provinces participantes.

Responsable

Directeur, Services de réglementation sur les armes à feu et directeur, Services de gestion et de stratégie des armes à feu.

Plan d'action prévu

La Direction des services de réglementation sur les armes à feu multipliera les réunions avec les CAF (y compris ceux des provinces participantes) pour renforcer la communication entre le PCAF et les provinces participantes et favoriser les discussions sur les possibilités de financement. Elle augmentera le nombre de téléconférences avec les CAF (y compris ceux des provinces participantes) afin de présenter l'information en temps plus opportun. Les SGSAF évalueront les propositions de projet en fonction de critères objectifs préétablis.

Date d'agenda

Exercice financier 2015-2016

Annexe A : Bibliographie

  • Assemblée nationale du Québec, projet de loi 9, Loi visant à favoriser la protection des personnes à l'égard d'une activité impliquant des armes à feu et modifiant la Loi sur la sécurité dans les sports, 2007, chapitre 30. Web.
  • Bahonis, Mick. « Hunting Guns and Safety », The Outdoor Guide, mars 2014. Imprimé.
  • Gazette de la GRC. « Le maniement sécuritaire des armes à feu dans les régions isolées », juillet 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Programme canadien des armes à feu. Rapport du commissaire aux armes à feu, 2013, p. 7. Web.
  • Gouvernement du Canada, Programme canadien des armes à feu. Normes de service, 30 mai 2014. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Programme canadien des armes à feu. Procédures opérationnelles normalisées. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada. Loi sur la gestion des finances publiques (L.R.C., 1985, ch. F-11). Imprimé.
  • Gouvernement du Canada. Loi sur les armes à feu [L.C., 1995, ch. 39]. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2009-2010, Ottawa (RCN), 2009. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2010-2011, Ottawa (RCN), 2010. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2011-2012, Ottawa (RCN), 2011. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2012-2013, Ottawa (RCN), 2012. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2013-2014, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2009-2010 - Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2009. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2010-2011 - Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2010. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2011-2012 – Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2011. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2012-2013 – Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2012. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport ministériel sur le rendement 2013-2014 – Précisions sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport sur les plans et les priorités 2013-2014, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport sur les plans et les priorités 2014-2015, Ottawa (RCN), 2014. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport sur les plans et les priorités 2012-2013 – Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2012. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport sur les plans et les priorités 2013-2014 – Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport sur les plans et les priorités 2014-2015 – Renseignements sur les programmes de paiements de transfert, Ottawa (RCN), 2014. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Programme canadien des armes à feu. Business Case: Designing and Implementing a Strategy for Firearms Safety in Northern Communities, Ottawa (RCN), 2013. Imprimé.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Programme canadien des armes à feu, 31 mars 2015. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Rapport d'évaluation du Programme canadien des armes à feu, Ottawa (RCN), 2010. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Accord de contribution conclu conformément à l'entente financière fédérale-provinciale concernant l'application de la Loi sur les armes à feu et de ses règlements, Exigences, objectifs et directives concernant la reddition de comptes (annexe E), 2012. [50-51] Imprimé.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Initiative de lutte contre la violence familiale – Résumé 2012-2013, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Architecture d'alignement des programmes, Ottawa (RCN), 2013. Aucun numéro de page. Imprimé.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Priorité stratégique : Communautés autochtones. Aucun numéro de page. Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Modalités et conditions du programme de financement par contribution pour les organismes et collectivités autochtones et autres (sans but lucratif), Ottawa, 2012. Imprimé.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Modalités du programme de financement relatif aux armes à feu pour les provinces participantes, Ottawa (RCN), 2011. Imprimé.
  • Gouvernement du Canada, Secrétariat du Conseil du Trésor. Aperçu des dépenses et du rendement du gouvernement – Descripteurs des secteurs de résultats du gouvernement du Canada, 2015. Aucun numéro de page.Web.
  • Gouvernement du Canada, Gendarmerie royale du Canada. Divulgation proactive des octrois de subventions et de contributions 2013-2014 (2e trimestre). Web.
  • Progestic International Inc. Vérification du programme de financement pour les collectivités et organismes autochtones et autres, Ottawa (RCN), 2005. Web.
  • Red Sky Métis Independent Nation. Rapports d'activité 2010-2011. Imprimé.
  • Red Sky Métis Independent Nation. Safety Training Funding Outreach Proposal, 23 août 2010. Aucun numéro de page. Imprimé.
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