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Histoires d'intimidation

Nous vous avons demandé de fournir des témoignages sur l'intimidation, et des personnes de tous âges, d'un bout à l'autre du pays ont répondu à l'appel. Vous verrez dans les témoignages ci-dessous que la douleur causée par l'intimidation est bien réelle, mais que les choses peuvent certainement s'améliorer. Voici des extraits de ce que nous avons reçu.

« C'était moi qui intimidais les autres »

Nom : Janet
Lieu : Alberta

C'était moi qui intimidais les autres. J'étais celle qui riait des autres enfants et qui les harcelait; celle qui les poussait dans des flaques de boue; et même celle qui a déjà coupé l'arrière des pantalons d'un enfant, car j'avais su qu'il ne portait pas de sous-vêtement à l'occasion, parce qu'il était trop pauvre pour s'en payer. J'étais une enfant marquée par la solitude et ignorée à la maison. J'avais besoin d'attention. J'ai cessé d'agir de la sorte à l'âge de 10 ans, alors que j'ai découvert l'attention positive. J'aimerais que tous les enfants sachent que s'ils s'affirment, l'intimidation cessera. C'est difficile, mais ça fonctionne!

Nom : Jay
Lieu : Ontario

Tout a commencé au secondaire. J'ai commencé à intimider des jeunes, car j'essayais de m'intégrer. Maintenant que j'ai vieilli, je questionne sur les jeunes que j'ai intimidés : est-ce que le secondaire a été horrible pour eux à cause de moi? Je pense au passé et je me sens terrible. Je sais maintenant que mes gestes ne valaient pas ma popularité à l'école. Si j'en avais la chance, je m'excuserais auprès d'eux et je leur dirais que j'aimerais que ce ne se soit jamais produit.

« J'ai dû m'affirmer »

Nom : Jason
Lieu : Ontario

L'école que je fréquentais était principalement composée de jeunes blancs et noirs – j'étais l'un des deux seuls élèves asiatiques (l'autre, c'était ma sœur). Tous les jours, j'étais la cible de gestes d'intimidation raciale (verbale et physique). Des enseignants surveillaient les terrains de l'école, et même s'ils voyaient ce qui se passait, aucune mesure d'intervention n'était prise. J'ai dû m'affirmer. Je ne recommande pas de commencer une bataille avec un intimidateur, mais si quelqu'un vous attaque, n'ayez pas peur de vous défendre. Le respect de soi que j'ai acquis lorsque j'étais enfant est une qualité dont je suis encore fier aujourd'hui.

« J'ai survécu »

Nom : Stephen
Lieu : Terre-Neuve

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai eu un trouble de la parole. Je me souviens encore du jour, le 10 août 1995, à une partie de soccer, où quatre joueurs de l'équipe adverse ont passé 90 minutes à m'intimider en raison d'un trouble sur lequel je n'avais aucun contrôle. Personne ne m'a défendu. Pendant les deux années qui ont suivi cet incident, j'ai été un adolescent timide, tendu et introverti. Les mêmes quatre personnes, ainsi que leurs amis, se liguaient contre moi de temps à autre. Tous les jours, sans exception, je regrette de ne pas m'être affirmé. Mais j'ai vieilli, j'ai persévéré et aujourd'hui, je suis ingénieur en mécanique, et j'ai une belle carrière.

Nom : Kimberley
Lieu : Colombie-Britannique

J'ai été intimidée par mes paires à l'école, dans mon voisinage, pendant toute mon enfance et mon adolescence. On se moquait de moi en raison de mon apparence; même les enseignants se moquaient de moi lorsqu'ils me comparaient à mon frère aîné. Je me suis retirée des autres enfants, et je suis devenue solitaire. Aussi triste que cela puisse sembler, ce ne l'était pas vraiment. Dans ma solitude, j'ai trouvé mon estime de soi. Ces enfants n'ont jamais appris à me connaître. Je savais que le secondaire allait finir un jour. J'ai cru en moi-même, et c'est ce qui m'a permis d'avancer et de survivre.

Nom : Charles
Lieu : Alberta

J'ai toujours été plus jeune d'un an ou deux que mes camarades de classe, et j'étais petit pour mon âge. J'étais donc la cible parfaite pour les moqueries. De plus, j'avais des tendances efféminées; ma vie était parfois un réel enfer. À l'âge de 14 ans, j'ai pu quitter ma petite collectivité rurale, ce qui m'a permis de respirer un peu. Aucun enfant ne devrait avoir à subir l'humiliation comme je l'ai fait, mais en fin de compte, ces obstacles m'ont rendu plus fort.

« J'ai décidé de passer à l'action »

Nom : Jenny
Lieu : Ontario

Lorsque j'étais à l'école, j'ai formé un groupe avec quelques filles qui s'appelait « Détective privé » (notre chanson thème était une chanson de Hall & Oates). Notre mission : patrouiller les terrains de l'école et veiller à ce que tous les enfants soient inclus dans les activités et à ce que personne ne se fasse intimidé. Je ne sais pas combien d'enfants nous avons réellement aidés, mais c'était quelque chose que nous prenions très au sérieux. J'ai toujours essayé de prendre la défense des autres. Je ne peux qu'espérer que quelqu'un ferait la même chose pour mon fils, et qu'un jour, ce sera lui le gardien du terrain de jeux.

Nom : Jeanne
Lieu : Nouvelle-Écosse

Je suis mère d'un garçon de 17 ans qui a été intimidé pendant toutes ses années scolaires. Après l'avoir retiré de l'école, j'ai décidé de passer à l'action, publiquement. Il y a trois ans, j'ai décidé d'organiser une marche pour accroître la sensibilisation à l'intimidation. À ma grande surprise, plus de 90 personnes se sont jointes à nous. J'ai alors décidé que ce serait une activité annuelle. L'an dernier, plus de 245 personnes ont participé à la marche, et cette année, plus de 185 y ont pris part. Je continuerai à accroître la sensibilisation à l'intimidation, car je connais la douleur et la souffrance que mon fils a dû subir quotidiennement (et qu'il subit encore aujourd'hui).

Nom : Makayla
Lieu : Nouvelle-Écosse

Lorsque j'avais 8 ans, j'ai été intimidée par un autre élève. Elle croyait qu'elle impressionnait ses amis, car elle se moquait de moi régulièrement, jusqu'à ce que je commence à faire semblant d'être malade pour quitter l'école pour le reste de la journée. Un jour, j'ai trouvé ma voix… au sens littéral! J'ai commencé à suivre des cours de chant et à écrire mes propres chansons. L'une des premières chansons que j'ai écrites était intitulée « The Joke's On You ». Dès que je l'ai enregistré et que je l'ai affiché en ligne, on parlait de moi sur toutes les chaînes de nouvelles à l'échelle du Canada. Depuis, la vidéo a été visionnée plus de 55 000 fois sur YouTube. Je suis très fière d'avoir pu aider des gens à se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls!

« Les choses peuvent changer »

Nom : Maryse
Lieu : Nouveau-Brunswick

L'intimidation ne date pas d'hier, et lorsque j'étais à l'école, les élèves (surtout les garçons) se moquaient de moi, car j'avais les pieds de travers. Ils se moquaient de la façon dont je marchais. J'ai décidé de réagir et de leur donner une meilleure raison de rire : j'ai commencé à marcher d'une façon très exagérée. Les élèves ont commencé à rire avec moi, et je suis devenue plus « drôle » que les personnes qui m'intimidaient. Mon sens de l'humour m'a sauvée, et parce que j'ai vécu cette situation, j'ai été en mesure de défendre d'autres élèves.

Nom : Cheri-Lynn
Lieu : Nouveau-Brunswick

Ma surdité et ma faible estime découlant de mon milieu familial m'ont rendu très vulnérable aux nombreux gestes d'intimidation pendant toutes mes années scolaires. J'ai également été très suicidaire. Pendant mon adolescence, je me suis accrochée à une agente de la GRC : la SEULE personne qui se souciait réellement de moi. Pendant cette période difficile, elle m'a aidé à aller de l'avant et à finir par guérir. Elle était et sera toujours mon héros. Il est essentiel qu'un enfant ait un modèle en qui il peut avoir confiance.

Nom : Travis
Lieu : Nouvelle-Écosse

Je m'appelle Travis et j'ai 9 ans. Des enfants que je croyais mes amis se moquaient de moi tous les jours. Un jour, l'un d'eux m'a pris par le sac à dos et m'a fait tourner et m'a presque lancé devant une voiture. Je l'ai dit à ma mère et elle en a discuté avec les parents du jeune. Rien n'a changé. Elle a ensuite parlé aux responsables de l'école, et rien n'a changé. Enfin, ma mère a décidé que m'inscrire à une autre école était peut-être la seule façon de régler le problème. Donc me voilà, à une nouvelle école, je ne me fais pas intimider et je suis ami avec tout le monde. N'ayez pas peur de vous affirmez et de dénoncer!

Nom : Azul
Lieu : Yukon

Lorsque j'étais en 3e année, j'ai été intimidé par quatre garçons : ils me criaient des noms et me frappaient parfois. J'ai dit à l'enseignant ce qui se passait, et tout a fini par se régler. Il est préférable de dire à quelqu'un ce qui se passe, parce que sinon, l'intimidation continuera et deviendra pire.

Si vous êtes victime d'intimidation ou que vous connaissez quelqu'un qui l'est, n'hésitez pas à chercher de l'aide. Voici quelques ressources qui pourraient vous être utiles :